Mon corps : ami ou ennemi ?

Je n’ai pas confiance en moi

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complexesJe suis moche, petit-e, j’ai un appareil dentaire, des fringues ringardes et des boutons d’acné. Résultat : en cours, je m’assois au fond de la classe et prie pour ne pas être interrogé-e. Si cela arrive, je rougis, transpire et bafouille. C’est trop la honte. Après, je m’isole en tentant de me faire oublier. Je me sens nul-le, sans intérêt. Bref… je n’ai pas confiance en moi.

D’où viennent mes complexes ?

Les complexes sont universels. Ils peuvent survenir à tout âge, se développent, se transforment ou disparaissent, et personne (ou presque) – quelque soit son âge et son sexe – ne peut prétendre y échapper complètement. Ils peuvent concerner un aspect physique, intellectuel, psychique, social de la personne, être réels ou bien imaginaires.

C’est vrai que pour beaucoup, c’est à l’adolescence qu’un certain nombre de complexes font leur apparition. Pourquoi ?

– Parce que l’adolescence, c’est le moment de la puberté : sous l’action des hormones, le corps se transforme, la silhouette se développe, à un rythme parfois anarchique et différent chez chacun.

– Parce qu’il n’est pas toujours évident de suivre les changements de son corps, de les comprendre et de les accepter, alors même qu’ils ne correspondent pas avec ce qu’on ressent à l’intérieur. On a l’impression d’être encore un enfant quand notre corps devient celui d’une femme et que les règles surviennent. Au contraire, on peut avoir très envie de se sentir un homme alors que notre torse est encore imberbe et que notre voix n’a pas mué !

– Parce qu’il y a évidemment toujours un décalage entre la manière dont notre corps se développe et devient celui d’un adulte, et la manière dont on se l’était imaginé (inconsciemment). On peut se sentir fragilisé-e : on aurait voulu être plus grand-e, plus blond-e, plus mince, plus fort,… plus ou moins quelque chose et en tout cas différent !

– Parce que cette fragilité fait qu’on a besoin, de manière presque vitale parfois, de se sentir entouré et porté par un groupe. On est tout particulièrement sensible au regard de « l’autre » – surtout du copain-, qui va nous aider à nous construire. Son jugement, ses réactions prennent une place essentielle dans la manière dont on se ressent, et dans la manière dont on se comporte.

Complexe d’infériorité, complexe de supériorité

Le propre du complexe est qu’il obsède, prend énormément de place dans la perception que l’on a de soi-même. Le complexe, quel qu’il soit, abîme l’image que l’on se construit peu à peu. Cette image détériorée a un impact sur l’estime de soi et la confiance en soi.

Persuadé qu’on n’est plus qu’un gros nez, une paire de fesses celluliteuses ou une « calculette sur pattes » aux yeux du monde entier, on se sent nul, repoussant, indigne de l’attention ou de l’amour des autres, on se s’aime pas, on en devient même parano. C’est ce qu’on appelle le sentiment d’infériorité. Ce sentiment pousse en général à s’exclure du groupe, à s’isoler, à se replier, à s’empêcher de vivre certaines choses, etc…

A l’inverse, certains étonnent tant ils ont l’air bien dans leur peau et sûrs d’eux. « Elle se prend pour une star, elle a trop un complexe de supériorité ! ». Dans la classe, il y a le beau gosse qui se la pète et vanne tous les autres, la pimbêche de service qui la ramène avec ses bonnes notes et sa soi-disant intelligence.

Ceux-là donnent l’impression aux autres qu’ils sont « supérieurs », dans une attitude de hauteur et de mépris. Rien de plus énervant, rien de plus troublant lorsque soi-même on se sent mal dans ses baskets. Mais attention, ne nous y trompons pas ! Derrière ce complexe de supériorité se cache souvent une sensibilité à fleur de peau. Faire croire et se faire croire qu’on est mieux que tout le monde peut être une tentative désespérée pour masquer son sentiment d’infériorité… A méditer 😉

Complexes et confiance en soi : le cercle vicieux

Le problème, c’est que complexes et confiance en soi se retrouvent au cœur d’un terrible cercle vicieux. Avoir des complexes fait perdre confiance en soi, la perte de confiance alimente les complexes. Alors, comment s’en sortir ?

– D’abord, lorsque c’est possible et raisonnable, traiter la source du complexe : suivre un traitement dermato lorsqu’on a de l’acné, par exemple.

– Essayer de se décentrer du problème : vous n’aimez pas votre nez. Mais n’oubliez pas que votre nez est entouré de tout un tas d’autres organes peut-être jolis et qui mériteraient d’être mis en valeur ! A défaut de joli nez, vous avez une belle poitrine… fixez-là toute votre énergie 😉 ! Si vous êtes timide et rougissez en public, c’est pareil : vous avez peut-être un sourire ravageur ou un super sens de l’humour, c’est là que se trouvent vos atouts !

– En parler ! Les complexes sont en général tus, comme s’ils étaient tabous. En parler, cela permet de se sentir soulagé, de prendre un peu de recul par rapport à ce qu’on ressent (on peut être étonné de constater que les autres ne nous perçoivent pas de la même façon), de se rendre compte qu’on n’est pas le-la seul-e à en avoir.

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