Malade ?

Je suis hospitalisé et j’ai peur

image_pdfimage_print

urgencesAu commencement

Dans la nuit j’ai eu de terribles douleurs au ventre, avec des poussées de fièvres impressionnantes. Après être arrivé aux urgences, on m’a diagnostiqué une appendicite à opérer dans les heures qui suivaient. Le lendemain, une fois l’opération finie, je suis en salle de réveil et toute une série de questions surgissent car les médecins m’ont prévenu que je resterai hospitalisé pour au moins une semaine.

L’ « hospi »

C’est là que j’ai commencé à avoir peur. L’opération finalement, c’était nécessaire et urgent, mais l’hospitalisation, c’est vraiment nouveau pour moi. Et inconnu. Je vais me retrouver seul dans un lit qui n’est pas le mien, avec des draps rêches et une alèse en plastique pour protéger le matelas. La chambre aussi va m’être étrangère avec ses murs nus, les néons au plafond et toute une série d’appareils bruyants. Et avec un peu de chance, j’aurai un voisin que je ne connais pas, malade lui aussi et avec lequel je vais devoir partager des moments que j’aurais préféré garder pour moi.

Et mes parents, absents. Ils me cassent souvent les pieds, mais je me rends compte que ça me rassure de les savoir dans la chambre à côté de la mienne, la nuit, à la maison. A l’hôpital, ils ne restent pas. Ils doivent quitter les lieux à 20h et me laisser seul… Enfin, seul, c’est une façon de parler car en fait à l’hôpital il y a beaucoup de monde : les autres patients, les médecins, les infirmières, le personnel de ménage, les visites. Ça n’arrête pas de défiler dans la chambre ! D’ailleurs, l’intimité est un peu mise à mal : parfois on a l’impression d’être davantage un fragment de corps malade qu’une personne qui souffre et qui ressent. Tout le monde a l’air d’être au courant quand on va aux toilettes, quand on se lave. On ne peut quasiment rien faire sans que ce soit noté dans le dossier.

Et la nourriture ! Elle a la réputation d’être mauvaise. Les petits plats de maman et les bonnes grosses pizzas entre copains vont me manquer. Est-ce qu’ils pourront me ramener des bonbons et des gâteaux de l’extérieur ? Est-ce autorisé ? J’avais l’habitude de prendre tous les matins le même petit-dej, celui que je préfère et qui me donne des forces pour la journée au bahut, mais là, ça va être thé nature et compote de bébé. L’angoisse…

D’ailleurs, en parlant de bahut, je vais rater des cours. Comment vais-je les rattraper ? Je ne voudrais pas rater mon année à cause de ça ! Pas de panique, il y a souvent des services d’école à l’hôpital et certaines mutuelles proposent des cours particuliers.

La nuit à l’hôpital

Mais ce qui m’inquiète le plus dans cette hospitalisation, ce sont ces longues nuits que je vais devoir affronter, où il y a le silence mêlé au bruit des appareils, des soins à faire toutes les deux heures, où les cauchemars de mon voisin de chambre (ou les miens) m’empêchent de dormir…

Chez moi, quand j’ai du mal à dormir, je me lève, je prends un livre, j’écoute de la musique, je vais sur l’ordi, j’ouvre le frigo, et bien souvent je me rendors très vite, rassuré. A l’hôpital, on est entravé par la perf, qu’il faut balader partout, le sol est froid, la bibli est fermée la nuit, la TV est éteinte, on se sent bien seul et on se met à cogiter. Pour peu que la douleur se réveille, on est bon pour une nuit blanche. En plus, dans les hôpitaux il y a une odeur très caractéristique faite de produits désinfectants, de nourriture de cantine, de produits ménagers, de sécrétions humaines… Et la nuit, c’est comme si nos capteurs olfactifs étaient sur-développés : on ne finit par sentir que ça !

Et si on positivait un peu ?

L’hospitalisation, c’est vrai, il vaut mieux s’en passer. Cependant, quand on n’a pas le choix et qu’on doit y passer, autant essayer de s’y préparer le mieux possible afin que ce ne soit pas si désagréable. Le fameux voisin de chambre peut devenir un bon pote de « galère ». Il vit sûrement la même chose que nous, on peut donc échanger, se soutenir et pourquoi pas ? Se marrer ensemble !

La nourriture pas bonne ne fera qu’affiner notre sens gourmet et nous faire apprécier les petits plats de d’habitude. Enfin, se sentir seul, isolé dans un nouvel environnement où d’autres repères sont imposés peut nous permettre d’améliorer notre adaptabilité, de relativiser certaines situations et surtout… de rentrer à la maison avec bonheur ! Enfin, cette expérience peut servir à d’autres (amis, frères et sœurs) qui, à l’avenir, pourraient se retrouver hospitalisés et avoir besoin de notre soutien. Un Dr House en herbe peut-être ?

Articles similaires

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:bye: 
:good: 
:negative: 
:scratch: 
:wacko: 
:yahoo: 
B-) 
:heart: 
:rose: 
:-) 
:whistle: 
:yes: 
:cry: 
:mail: 
:-( 
:unsure: 
;-) 
 
Bouton retour en haut de la page