C’est quoi la protection de l’enfance ?

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C’est sûr, vous en avez une petite idée. Rien que les deux mots « protection » et « enfance » vous font deviner de quoi il s’agit. Mais pourquoi « protection » ? Protéger comment ? De quoi ? Qui sont les enfants ? Jusqu’à quel âge ? Sous cette notion large se cachent en fait beaucoup de nuances que nous allons essayer d’éclaircir.

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Naissance de la protection de l’enfance

La notion de protection de l’enfance ne va pas de soi et a été lente à se mettre en place.

C’est au 17ème siècle que naît une première ébauche de la protection de l’enfance avec la création des établissements religieux destinés à recueillir les « enfants trouvés ». C’est Saint Vincent de Paul qui est à l’origine de cette initiative. Enfants abandonnés et orphelins sont les premiers à bénéficier de cette protection.

Au cours du 19ème siècle, des lois vont interdire le travail des enfants avant l’âge de 13 ans car ils doivent aller à l’école (merci Jules Ferry !). A la fin du 19ème siècle, l’Etat crée l’assistance publique qui accueille les orphelins et abandonnés, mais aussi les enfants dont l’Etat juge que les familles ne sont pas en mesure de les élever. La maltraitance d’enfant devient enfin passible de sanctions.

Au-delà des enfants maltraités, la protection de l’enfance concerne aujourd’hui les mineurs (les moins de 18 ans) en danger ou en risque de l’être. Dans certains cas, cette protection peut s’appliquer aux jeunes majeurs jusqu’à 21 ans.

Organisation actuelle de la Protection de l’Enfance

L’assistance publique a ensuite confié la mission de protection de l’enfance à la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) vers le milieu des années 60. Vous avez peut-être entendu parler des « enfants de la DDASS », c’est-à-dire des enfants qui ont été placés et élevés par des familles d’accueil ou dans des foyers. La DDASS avait pour mission de protéger les enfants dont les parents étaient en difficultés pour assumer leurs rôles de parents. Depuis le milieu des années 80, ce n’est plus la DDASS qui gère ces situations mais l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) et la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse).

Lorsque les parents sont en difficultés dans l’exercice de leur responsabilité, la loi prévoit donc deux modes de protection : la protection administrative, sous l’autorité du président du Conseil Général (il s’agit de l’ASE) et la protection judiciaire sous l’autorité de la justice (il s’agit de la PJJ).

L’ASE travaille plutôt dans le secteur de la prévention alors que la PJJ intervient dans le curatif.

Comment les enfants sont-ils protégés ?

L’ASE et la PJJ peuvent prendre des mesures pour protéger un enfant d’une situation où il se trouve en danger ou pour juger un mineur délinquant. Ces mesures peuvent être administratives ou judiciaires.

Elles peuvent par exemple faire intervenir des travailleurs sociaux au sein de la famille (avec ou sans l’accord de la famille) pour une assistance éducative (on parler alors d’AED, d’AEP ou d’AEMO – Assistance Educative à Domicile, de Proximité, en Milieu Ouvert…) afin d’aider les parents à faire face aux difficultés qu’ils rencontrent avec leur enfant. Quand cela est possible, le maintien au sein de la famille est privilégié. Mais, si les difficultés sont trop envahissantes et si l’enfant est en danger, il peut être décidé de le « placer », c’est-à-dire de le retirer de son milieu familial, pour une durée variable. Il est alors confié à un foyer ou à une « famille d’accueil ». Ce qu’on appelle communément « famille d’accueil » est en fait une personne (en général une femme mais qui a elle-même sa famille) qui pratique le métier d’assistante familiale. Cette personne est rémunérée pour accueillir, chez elle, l’enfant placé.

Un bien ou un mal ?

Dans un monde idéal, on préfèrerait qu’aucun enfant ou ado n’ait besoin d’être pris en charge par les services sociaux ou judiciaires. Ca voudrait dire que tout va très bien. Mais la réalité est parfois différente. Même s’il arrive que les mesures soient vécues comme des punitions, l’intervention des services de la protection de l’enfance est nécessaire. Elle permet de sortir d’un contexte problématique où l’avenir est parfois compromis pour trouver un environnement plus sécurisant et protecteur.

 

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4 commentaires

  1. Etonnante affirmation, cher L.B surtout lorqu’on sais et de source vérifié et reconnu par Pierre Naves à l’IGAS, qui reconnait que plus de la moitier des placements ne devraient pas l’etre. La réforme du 5 Mars 2007 commence à peine a etre apliqué et pas encore dans son intégralité dans les départements, a peine 10% en 2010, pas de projet pour l’enfant d’établi, aucun repect de l’autorité parentale (scolaire et médical), pas de délivrance de copie du dossier d’assistance éducative aux parents……. Quand au pourcentage d’enfants placés abusivement il est en augmentation inquietante, enfants subissant les dérives de l’administration.

    Exemle de dépense d’un conseil général pour la protection de l’enfance, en augmentation d’années en années. 2011: 95 millions €, 2012: 105 millions €, 2013: 110 millions €, ou va s’arrêter l’escalade des dépenses.

    Réfléchisons enssemble plutot que de rester dans le déni et pensons aux enfants, ce n’est pas des jouets.

  2. [quote name= »Alautis »]L’ASE, un environnement plus sécurisant et protecteur ???

    c’est une blague ?

    Auriez vous entendu parler des placements abusifs d’enfants ?

    Auriez jamais entendu parler des sévices subis par des enfants après un placement en foyer ou famille d’accueil, dans ces lieux soit disant sécurisant.

    :o[/quote]

    Ce qui concerne un très faible pourcentage des accueils …..
    La plupart des jeunes confiés évoluent dans un milieu completement insécurisant voir dangereux.
    Leur placement agit ainsi pour eux comme un cocon protecteur des horreurs vécues dans leur famill.
    Les abus de cette protection de l’enfance sont rares dans les lieux d’accueils, et les placements abusifs n’ont plus lieu depuis la réforme de 2007.
    Cordialement.

  3. C’est pas complètement vrai tout ça. Les services sociaux peuvent effectivement sans l’accord de la famille demander un placement car ils pensent que l’enfant est en danger, alors que celui-ci souffre de troubles (autisme de haut niveau par exemple)qui l’handicapent socialement. Le placement dans ce cas-là est plus que dangereux.Donc, attention!

  4. L’ASE, un environnement plus sécurisant et protecteur ???

    c’est une blague ?

    Auriez vous entendu parler des placements abusifs d’enfants ?

    Auriez jamais entendu parler des sévices subis par des enfants après un placement en foyer ou famille d’accueil, dans ces lieux soit disant sécurisant.

    😮

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