Je suis ADOpté-e

Témoignage d’un parent adoptant

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adoption2Maryse 51 ans, a bien voulu répondre à nos questions. Nous l’en remercions.
Comment est née la décision d’adopter un enfant, plusieurs enfants ?

A l’époque je vivais maritalement mais, je ne pouvais pas avoir d’enfant pour des raisons de santé. Je me suis tournée vers l’adoption plus tard; j’étais alors séparée de mon compagnon.

Aviez-vous une idée précise de l’enfant que vous souhaitiez adopter ?

Avant d’obtenir l’agrément de la DDASS, on vous met à l’épreuve en posant des questions parfois un peu piégeantes sur le sexe ou la culture de l’enfant désiré. Je savais simplement qu’il était important de tenir compte de ce que l’enfant pourrait ressentir plus tard lorsqu’il serait confronté au regard des autres.

Comment se sont passées pour vous les démarches ? Aviez-vous quelques craintes ?

Le fait d’être célibataire et artiste n’était pas facilitant. J’ai reçu l’agrément de la DDASS, mais les démarches étaient tellement compliquées pour adopter en France, que je me suis tournée vers l’adoption internationale. J’ai envoyé des dossiers dans le monde entier, contacté des associations de familles adoptantes, puis j’ai été mise en relation avec un avocat au Guatemala, qui m’a aidé à trouver une famille désireuse de faire adopter son enfant. Après la naissance, la mère a amené le bébé chez l’avocat qui s’en est occupé affectivement, matériellement, sur le plan administratif, donc il n’a jamais été en orphelinat, ce qui est important. Il a vu le pédiatre de l’Ambassade de France, tout était en règle, donc j’ai pu le ramener avec moi; il avait alors 2 mois. C’est ensuite que j’ai fait les démarches pour l’adoption plénière française. Entre temps, j’ai noué une relation avec un homme avec lequel je me suis mariée pour qu’il puisse reconnaître et donc adopter lui aussi l’enfant.
Je me suis lancée dans ces démarches – qui ont pris 2 ans pour mon fils et 9 mois pour ma fille – en toute innocence; je n’ai jamais été découragée et je n’ai jamais douté de pouvoir y arriver.

Vos enfants vous ont-ils posé des questions sur les circonstances de leur adoption, leur famille d’origine, leur culture ?

Ils n’ont pas réellement posé de questions précises autour de l’adoption. Ils ont toujours eu en tête le fait que leurs parents biologiques les ont aimés suffisamment pour ne pas les jeter dans la rue, et qu’ils ont préféré les « donner » à des gens susceptibles de leur offrir un meilleur avenir. Et je pense que c’est essentiel pour l’équilibre psychologique de l’enfant. Mon fils m’a dit un jour: « maman, j’ai pas poussé dans ton ventre mais j’ai poussé dans ton cœur, et c’est le plus important! ».

A votre connaissance votre enfant a t-il eu envie de rencontrer, connaître ses parents biologiques ? Si oui, comment avez-vous accueilli ce désir ?

Pas spécialement. Mais ils ont émis l’envie d’aller au Guatemala. Sinon je possède des photos des géniteurs, que j’ai montrées à mon fils lorsqu’il avait 12 ans. Il a donc vu sa mère enceinte de lui. Il a aussi une carte postale sur laquelle est écrit un mot de bonne chance. A travers ce mot, ses parents lui disent « nous ne t’avons jamais abandonné mais simplement confié à une autre famille ».

Pensez-vous que les problèmes personnels que peut rencontrer votre enfant soient liés au fait d’être adopté ?

Non. Mon fils a aujourd’hui 19 ans; il n’a jamais réellement rencontré de difficultés et va plutôt bien. Il a seulement été réticent à faire l’espagnol au collège comme s’il avait une peur inconsciente d’être abandonné. Ma fille, qui a 13 ans, a eu des problèmes de santé dès la naissance, ce qui l’a fragilisée. Aujourd’hui elle rencontre des difficultés psychologiques, mais je ne sais pas si elles sont liées à l’adoption. Ce n’est pas tant le fait qu’elle n’assume pas son adoption; en fait, elle ne s’assume déjà pas elle-même. Il existe chez elle une grande dichotomie entre ses rêves et la réalité.

Avez-vous pu voir parfois votre enfant déstabilisé ou mal à l’aise avec le fait d’être adopté ?

En fait je peux dire que mon fils et ma fille ont l’air assez à l’aise avec ce sujet, même si il y en a un plus à l’aise que l’autre. Lui, se sent bien en France alors que ma fille se serait plutôt « Guatemala mon pays me voilà ! ». Mais elle en joue aussi, et se glorifierait presque d’avoir été choisie.
L’adoption n’est pas tellement un sujet qui prend beaucoup de place dans notre vie de famille parce il est vraiment bien intégré.

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3 commentaires

  1. Bonjour je suis élève de seconde, en Bretagne. Nous travaillons sur l’adoption en France. Votre témoignage nous à vraiment aidé, pouvons nous l’utilisé pour notre exposé? :yes:

  2. ttttttttttrrrrrrrooooooo bbbbbbbooooooo
    yen a ki on du courage den parler c bo de donner une chance a un enfant abandonneer kar tout enfant a le droit de connaitre les joies et le bonheur dappartenir a une famille … 😛 🙂 😆 😀

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