Vivre sa sexualité

Homophobie

image_pdfimage_print

gay flagMême si aujourd’hui l’homosexualité est mieux acceptée dans notre société, l’homophobie est toujours présente. Des injures (« sale pédé », « tapette ») aux agressions physiques et psychologiques, ses manifestations sont multiples et très douloureuses pour ceux qui en sont victimes.

L’homophobie c’est quoi ?

L’homophobie étymologiquement veut dire « peur des homosexuels ». Elle se traduit par des réactions, avouées ou non, de mépris, de haine, de rejet, d’exclusion ou de violences (verbales, écrites, physiques et psychologiques) à l’encontre des homosexuel(le)s (de leurs pratiques) ou des personnes supposées l’être.

L’homophobie est une discrimination, c’est-à-dire une attitude, une action qui vise à distinguer un individu ou un groupe de personnes d’un autre, de façon injuste et illégitime. Il existe différentes formes de discrimination : par rapport au sexe (le sexisme), à la couleur de peau (le racisme), au handicap, à ce qui est étranger (xénophobie), etc…
Dans toute société, ce qui paraît comme différent, étrange ou étranger peut faire peur.

D’où vient cette peur ?

La peur des homosexuels remonte à de très nombreuses années. Longtemps, l’homosexualité a été vue comme une tare, une anormalité, voire une maladie contagieuse, qu’il fallait à tout prix fuir pour éviter de se faire contaminer.
Existait aussi l’idée selon laquelle les homosexuels menaient une vie totalement débridée, déviante voire bestiale, et que si on en côtoyait ou s’en approchait, on risquait de se faire agresser sexuellement.
L’arrivée de VIH a contribué aussi à se méfier des personnes homosexuelles, car à l’époque  (dans les années 80), la maladie (encore peu connue du public quant à ses modes de transmission) touchait essentiellement les gays.
Même si aujourd’hui est entré dans les mœurs le fait que les homosexuel(le)s sont des personnes normales avec une orientation sexuelle juste différente, un peu moins ordinaire, certains préjugés perdurent.

Homophobie et préjugés

La peur donne souvent lieu à des jugements. Alors qu’on ne connaît pas la personne, on va la catégoriser à partir d’un seul de ses traits (couleur de la peau, préférence affective et sexuelle, difficultés à s’exprimer…), ou à partir de présupposés. C’est ce que l’on appelle les préjugés.

Il n’est pas rare que les homosexuel(le)s fassent l’objet de préjugés et soient victimes de surnoms péjoratifs. Par exemple, l’un des préjugés répandu dit que les lesbiennes seraient toutes coiffées en brosse ou bien que les hommes homosexuels ont tous un sens aigu de la mode, sont très apprêtés ou bien sont efféminés. En réalité, comme les hétéro, les gays et les lesbiennes ont un look et une personnalité qui leur sont propres.

Il est normal d’avoir des préjugés… on en a tous. Ils sont souvent liés à des représentations véhiculées par la société, notre éducation, notre culture. Mais l’important c’est d’en avoir conscience car ils peuvent avoir des impacts majeurs. Cela peut engendrer des conséquences physiques, psychologiques, et sociales très graves pour les personnes qui en sont victimes : angoisse, peur d’être de nouveau agressé, repli sur soi, phobie sociale, isolement, image de soi dégradée, mal-être, voire suicide.

Lutter contre l’homophobie

Pour se protéger, certains préfèrent ne pas dire qu’ils sont homosexuel(le)s et cela peut avoir des conséquences sur leur bien-être. Ils sont alors obligés de se cacher. C’est difficile et douloureux de ne pas pouvoir flirter librement quand on est une fille qui aime une autre fille ou bien un garçon amoureux d’un autre. Alors, quand on remarque que son meilleur copain a l’air amoureux, ne serait-ce pas préférable de lui demander « de quelle personne» plutôt que « de quelle fille » ? Idem côté fille. Cela signifie que l’on n’enferme pas l’autre dans une relation amoureuse obligatoirement hétérosexuelle. Cela lui donne la possibilité de se sentir plus libre et de parler plus facilement de son homosexualité.

Accepter l’autre dans sa différence est une façon de contribuer au bien-être de tous. La diversité est ce qui fait la richesse de la population humaine, non ? La Marche des Fiertés (la Gay Pride dans sa version anglophone), en est un exemple.

Que dit la loi ?

Notre principe républicain « Liberté, Égalité, Fraternité » met en avant le respect de la personne humaine.
Le Code Civil (article 9) rappelle que « chacun a droit au respect de sa vie privée ». Le Code Pénal (article 225-1) indique que « constitue une discrimination toute distinction opérée entre personnes (…) à raison de leur sexe, de leurs mœurs, de leur orientation sexuelle ». Les sanctions encourues peuvent atteindre 3 ans d’emprisonnement et 45000 euros d’amende.

De plus la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité) permet notamment de punir la provocation (l’incitation) à la haine, à la violence et à la discrimination mais aussi l’injure commise publiquement envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, leur orientation sexuelle ou leur handicap. Les peines maximales pour injure homophobe sont de six mois de prison et 22 500 euros d’amende.

Où en parler ?

Pour partager ses interrogations, pour avoir des informations ou du soutien, pour sortir de l’isolement, on peut consulter un professionnel de santé (psychologue par exemple) dans un Point Accueil Écoute Jeunes, ou dans un Centre Médico-Psychologique.

On peut également s’adresser à une association comme la Fédération LGBT, ou encore L’association Contact. Il existe aussi des lignes d’écoute téléphonique spécialisées :
Leia : 0800 004 134

SOS Homophobie : 01.48.06.42.41

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