Je veux aller mieux, mais je ne sais pas par où commencer

Bonjour,

J’écris ici parce que je suis quelqu’un qui n’aime pas forcément parler de ses problèmes à son entourage, par peur de déranger ou d’être mal comprise.

Il y a quelques mois, je me sentais vraiment heureuse, ou du moins, je pensais l’être. Mais à force de tout garder pour moi et de faire semblant que tout allait bien, j’ai fini par craquer, pour la première fois, devant les autres. Et comme je déteste qu’on me voie comme ça, je devenais juste froide avec les gens, je m’éloignais d’eux, et je faisais comme si de rien n’était.

Sauf que ça a recommencé, encore et encore… et je n’arrivais plus à le cacher, à faire semblant.
Ça m’a fait peur, parce que j’ai déjà été mal, mais jamais à ce point. Jamais au point de ne plus avoir le contrôle.

J’ai fini par essayer d’en parler, très vaguement, à mes amies et à ma sœur. Mais comme je ne comprends pas vraiment ce qui m’arrive, je n’arrivais pas à bien l’expliquer non plus.

Un jour, je me suis dit que je ne voulais pas rester comme ça. J’ai donc demandé à ma mère de prendre rendez-vous chez une kinésiologue. Je sais que c’est quelque chose d’assez particulier, surtout si on ne croit pas à l’énergie, mais ça me faisait moins peur qu’un psy, parce que j’ai beaucoup de mal à m’exprimer. Quand il s’agit de mes émotions, je perds mes moyens, ma voix tremble, les larmes montent, et je n’aime pas qu’on me voie comme ça. C’est pour ça que je ne parle pas.

Mais cette fois-ci, je voulais vraiment aller mieux.
Malheureusement, ma mère est venue au rendez-vous avec moi, alors que je voulais y aller seule à l’origine. Je me suis dit “pourquoi pas”, sauf que j’avais oublié à quel point elle ramène toujours tout à elle. Du coup, je n’ai pas vraiment eu l’occasion de m’exprimer.

Après ce rendez-vous, je pensais que ça irait mieux, parce que j’ai enfin réussi à dormir un peu après un ou deux mois d’insomnie. Mais mes crises d’angoisse se sont empirées. J’en faisais au lycée, je n’arrivais plus à aller en cours. J’en faisais aussi en soirée.

Ce qu’il faut savoir, c’est que les gens me décrivent comme une personne très joyeuse, qui rigole et sourit tout le temps. Mais là, je n’y arrivais plus. Ou alors ce n’était plus du tout sincère.

Et dans tout ça, mes parents ne m’aident pas vraiment. Ils sont souvent sur mon dos. Pourtant, je ne suis pas une enfant à problèmes. Mais ils s’inquiètent tellement pour moi… et tellement mal. Ils pensent que me punir, c’est la solution, mais ça ne fait qu’empirer les choses.

Un jour, mon père m’a vue faire une crise d’angoisse, et il s’est contenté de partir. Il n’est pas venu m’en parler, il a juste raconté à ma mère et à ma sœur que je faisais des caprices. J’aimerais que ce soit seulement des caprices… mais à force, il a réussi à me faire douter de ce que je ressentais. Est-ce que c’est vraiment grave ? Est-ce que j’ai le droit de me sentir comme ça alors que ma vie, en soi, n’est pas “horrible” ?

J’ai beaucoup d’amies, une sœur qui est comme ma meilleure amie, je sors, j’ai de bonnes notes même sans vraiment travailler…
Et pourtant, j’ai l’impression que tout ça ne suffit pas. Comme si je ne suffisais pas.

Je sais que je suis bien entourée, que des personnes m’aiment et me soutiennent, mais j’ai tellement peur de tout gâcher, de décevoir tout le monde — surtout avec le bac, Parcoursup… Je ne sais même pas ce que je veux faire, j’ai peur de me tromper, de faire n’importe quoi. Alors je finis par ne rien faire.

Je me contente d’attendre.
Attendre que ça passe.
Attendre de ne plus penser.
De ne plus ressentir.
De pouvoir respirer, parce que j’ai l’impression de suffoquer.

Je ne sais pas ce que j’ai.
Je ne sais pas pourquoi je ressens tout ça.
Et je ne sais même pas si j’ai le droit d’en parler.Ce qui est stupide car je suis la première personne à dire que on a pas besoin d’être légitime pour ressentir car à partir du moment où on le ressent on est légitime.

Merci à celles et ceux qui auront pris le temps de me lire.
Je voulais juste poser ça quelque part.