[fra2440Participant]

Salut
En lisant ton message, je me suis reconnue comme j’étais il y a deux ans, en cinquième (je suis en troisième maintenant). C’est possible de s’en sortir, ne t’inquiètes pas.
Pour moi, ça a commencé en CM1, quand j’ai sauté une classe en plein milieu d’année. Je m’ennuyais en classe et du coup, on m’a proposé de passer en CM2 dès la rentrée des vacances de Noël. Là j’ai dû faire un choix : passer en CM2 pour avoir des cours un peu plus adaptés pour moi et perdre mes potes pour l’année suivante, quand je rentrerais en sixième et qu’ils seraient toujours en primaire ou bien rester en CM1 mais continuer à m’ennuyer en classe même si je restais avec mes potes.
Quand j’ai pris la décision de passer en CM2, je n’ai pas compris sur le moment tout ce que ça allait engendrer parce que j’étais en classe CM1/CM2 et j’étais donc toujours dans la même classe que mes potes. C’est au moment de mes premiers jours au collège que j’ai regretté ma décision parce que je mangeais toute seule le midi, je ne parlais à personne de la journée, et franchement, ça a été très compliqué. En plus, j’ai subi du harcèlement de l’ensemble de ma classe. Ca ne s’est arrêté que lorsque le premier confinement est arrivé. En attendant, comme je ne connaissais personne dans ma classe et que je ne voulais pas me faire d’amis parce que je ne voulais pas oublier mes amis de primaire que je retrouverais l’année suivante (je ne voulais pas les “trahir” en quelque sorte), je passais mes récrés seule sur un banc ou alors je me réfugiais au CDI. Je n’avais rien d’autre à faire. Peu avant les vacances d’été entre la sixième et la cinquième, mes parents m’ont offert un téléphone. Ma liste de contacts n’en contenait que deux, celui de mon père et celui de ma mère. C’est là que je me suis rendue compte à quel point j’étais vraiment seule.
L’année suivante, mes potes de la primaire sont rentrés en sixième. Je pensais que cela allait tout arranger mais en fait non. Ils avaient changé parce qu’ils s’étaient fait de nouveaux amis. le pire à supporter pour moi, c’étaient les différentes fois où j’ai essayé de leur parler. Je pense qu’ils m’avaient oubliée car à chaque fois que j’essayais de renouer les liens avec eux, ils me disaient quelque chose du genre “Mais en fait, t’es qui? Je te connais pas”. Du coup, j’ai compris que je n’allais jamais réussir à retrouver l’amitié solide qui s’était forgée entre nous en primaire.
Mon sentiment de solitude s’accentuait de jour en jour.
Le jour où j’ai réussi à parler plus d’une minute avec une personne de ma classe, le jour où je me suis sentie revivre, c’était par hasard. C’était un midi, j’étais dans les dernières personnes à manger et il n’y avait plus que cinq places libres, une table de quatre et une place à une table déjà occupée par trois personnes (c’étaient des personnes de ma classe). Il y a avait quatre personnes derrière moi et c’était un groupe d’amies. Je les ai laissées s’installer à la table de quatre. Après avoir demandé aux personnes de ma classe si je pouvais m’asseoir à leur table parce qu’il n’y avait plus de place autre part, je me suis installée et j’ai commencé à manger en silence. Il y avait trois garçons et un des trois m’a demandé mon nom et c’est comme ça que je me suis fait des potes. D’ailleurs, encore aujourd’hui, ce garçon est mon meilleur pote. Maintenant, j’ai un groupe de potes plutôt important (une quinzaine de personnes) et je suis tout le temps avec eux.
Si je raconte tout ça, c’est pour te dire que c’est possible de sortir de cette solitude que tu ressens. Il faut oser aller vers les autres, même si tu es timide (je l’étais beaucoup jusqu’en cinquième). Même si tu n’as pas forcément envie de te faire des ami(e)s dans ta classe, tu ne peux pas rester seule comme ça si ça te pèse sur le coeur.
Bon courage, tu vas y arriver, j’ai confiance en toi.

PS : désolée pour le pavé que j’ai écrit 😉