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#41299
Elizabeth

    J’ai également écris cet nouvelle (un peu longue) :

    Melina
    J’entends les hurlements des hauts parleurs, les gens s’agitent. Lu me tient fort la main. Très fort d’ailleurs. Il a peur. On a peur. Une hôtesse de l’air nous interpelle “Au suivant !” Je lui montre les papiers. Elle remplit une fiche, puis nous interroge : nationalité, date de naissance, cause du voyage. Pour cette dernière question, Lu a été plus rapide que moi, il répond “Toto et moi, on a été abandonnés, après, Michelle nous a recueilli. Puis elle nous a dit au revoir, qu’elle nous aimait, et on ne l’a plus jamais revue. Tu sais madame, Michelle est très rigolote, avec ses blagues. Mais maintenant on va au Chili, voir un nouveau grand-père.” Il regarde la femme de ses grand yeux ronds, mais je renchéris, pour casser le silence : “Y a-t-il un petit fast-food pour patienter avant le départ ?”

    Le vol est long, à demi allongé sur le siège bleu de l’avion, j’imagine la suite, comment sera le Chili ? Mes yeux suivent en pointillés un film d’animation Japonais « A silence Voice », pendant que Lu dort d’un sommeil profond. Une fois Lu réveillé, nos deux petites valises rouges récupérées, nous sortons de l’aéroport. Le choc est terrible : sortant des salles climatisées, une chaleur écrasante s’abat sur nous. Nous voyons un homme. Il doit avoir une soixantaine d’années, chemise à carreaux et short trop long.
    Le papy quoi. Il nous interpelle : “Holà Amigos, soy Jorge, su nuevo tutor !” Je lui fais signe que je n’ai pas bien compris. Alors, avec un français hésitant, il traduit : “Bonjour, je suis Jorge, votre nouveau tuteur ! Vous êtes les frères ?” Lu répond, surexcité : “Sí !”
    Il nous emmène en voiture, puis en barque, jusqu’à son île. Il nous raconte sa vie, nous lui racontons la nôtre. Et enfin, on voit l’île, de petite taille, avec la maison de Jorge. Il dit fièrement : “Bienvenidos a Machate !” Lu sort un “Super !” d’admiration. La maison est orange, avec un porche. Il y a un beau jardin, et quelques pièces lumineuses. Elle est ravissante. Il nous fait visiter l’île.

    Plusieurs jours passent dans le bonheur et le calme. Jorge nous cuisine presque tous les jours des plats traditionnels comme le Cazuela, une soupe de maïs et de viande. Nous nous promenons dans les beaux sentiers fleuris, rencontrons les rares habitants de Machate. S’il n’y avait dans notre tête la perte de Michelle, notre tutrice préférée, ce serait le paradis. Jorge ne nous a pas encore parlé de l’école, ce sont les grandes vacances.

    “Toto ! Toto !” Lu me réveille pour le petit déjeuner. Jorge nous a cuisiné une de ses spécialités, le manjar. C’est une sorte de confiture de lait, avec de la vanille et de la cannelle. Il est parti de bonne heure, comme tous les jours, pour faire sa balade matinale.

    Je vais à l’épicerie, pour lui faire une petite surprise, car il faut bien le remercier pour toute sa gentillesse, son temps… Lu lui confectionne un bouquet de fleurs, mais son idée ne lui plait pas, il la troque contre un beau coquillage trouvé dans la crique. Nous attendons Jorge pour le déjeuner, mais il ne vient pas. Nous ne nous inquiétons pas, il est parti il y a seulement quatre
    heures. Mais maintenant, la nuit commence à tomber et, pour un garçon de dix-sept ans, je suis plutôt du genre peureux. Lu non. Il est encore trop jeune pour comprendre. En prenant à cœur mon rôle de grand frère, je décide qu’il faut se coucher. Alors, on dort, pour passer le temps. Lu me réveille, comme les autres jours. Il m’explique. Jorge n’est pas revenu.

    Nous décidons de le chercher. Plus facile à dire qu’à faire. Nous questionnons Dana, l’épicière. Elle s’affole. Elle nous ordonne de ne pas chercher Jorge, nous dit que c’est trop risqué, qu’il va bientôt revenir. A peine avons nous fait mine de repartir vers la maison, que Dana nous interpelle, pas sûre d’elle : “Cherchez, cherchez-le. Je suis entièrement avec vous. Dites-moi si vous avez le moindre souci, le moindre doute.” Puis elle se retourne et souffle un bon coup. Pour commencer, nous allons inspecter les alentours. Rien.

    Cela fait plus de deux heures que nous marchons. Nous nous offrons un peu de repos dans la crique. Nous trempons nos pieds dans l’eau, là où la mer est calme, avant les rouleaux. Je pense à Michelle. Elle aimerait ce paysage. Lu visite les alentours, infatigable. Je remets mes sandales de cuir, offertes par Jorge. J’appelle Lu, car il faut continuer nos recherches, mais il ne me répond pas. Je hurle son nom plusieurs fois, sans succès. Soudain, j’entends une petite voix étouffée : “Toto, vient voir, c’est magique !” Soulagé, je rejoins mon frère, curieux. Je ne le vois pas du premier coup. Au deuxième abord, je le distingue entre les roches. Il faut qu’il remonte, c’est n’importe quoi ! Mais il me tire le bras, je tombe donc. Avant que je puisse dire la moindre chose, mes yeux sont captivés par ce spectacle : sous toutes les roches, de l’herbe fraiche s’étend à perte de vue, dans un tunnel qui me parait interminable. Des fleurs orange et rose parsèment le sol ce qui fait ressortir les murs gris. Ce n’est pas très haut, mais si merveilleux ! Je ne sais pas trop quoi dire. Je prends finalement la décision de sortir de cette grotte, même si je n’en ai pas envie, c’est plus prudent. Je dois promettre à Lu qu’on y retournera dans l’après-midi, sinon ce sera la crise. On mange alors des petits sandwichs confectionnés avec les restes du frigidaire.

    On retourna quelques minutes plus tard dans la crique, trop impatient et, sur le chemin, nous parlons de la découverte. Après une brève discussion, il m’avoue : “J’ai rencontré une petite fille, avec les cheveux noirs et lisse, fine. Elle portait des vêtements verts, et elle m’a dit de ne parler d’elle à personne. Elle devait avoir mon âge à peu près. Son visage ressemblait à Vaiana. Elle m’a promis qu’elle me ferait visiter Mirolla.”

    Mirolla. C’était donc ça. Quel beau nom… Ça me fait rêver. Mais je lui dis quand même qu’il aurait dû m’en parler, il renchérit. “Ben… je viens de te le dire, tu es sourd ?”

    On y retourne alors comme promis, l’impatience nous fait vibrer. On arrive alors devant le fameux souterrain, discutant entre frères. Nous y pénétrons. Tout de suite, une très jeune fille arrive, on ne sait d’où car, à notre arrivée, le lieu nous paraissait si silencieux… Mais elle est là.
    Une fraction de seconde après son apparition soudaine, elle dit : « Mais que faites-vous ici ? » Elle nous emmène, plutôt sûre d’elle, dans les Galeries de Mirolla. On accède à une petite pièce close. Puis Lu dit, avec une petite voix pleine de frayeur (je crois qu’il n’aime pas être enfermé) : « Pourquoi sommes- nous dans cette pièce ? ». Elle ne répond pas jusqu’à ce que j’insiste et lui demande qui elle est. « Je ne me suis pas présentée, je suis Tal. Ici, c’est ma chambre. Elle est petite car tout le monde vit un peu mal, sauf Cam. Cam, c’est le roi. On doit sortir de Mirolla pour voler ou chercher des objets d’humains pour satisfaire ses besoins. Toute ma famille fait cela, comme certaines autres. Celles qui ne font rien de tout ça, vivent bien car elles ont un accord avec Cam. Elles doivent nous diriger. Mais maintenant, le roi est encore plus méchant car le seul souvenir d’un combattant d’ici a disparu. Ce combattant avait rendu un très grand service à notre peuple en les sauvant. » Lu commente : « On dirait l’histoire de Cornebidouille : Cam est un peu Cornebidouille et toi tu es un peu Pierre. Sauf qu’à la fin tu vas encore être Pierre, mais à la fin du livre, c’est-à- dire que tu ne vas plus avoir de problèmes. Pour ça, nous allons t’aider. »

    « Aïe ! » Tal vient de marcher sur le pied de mon frère. On se dirige vers la sortie de Mirolla, avec les fleurs orange et rose qui virevoltent autour de nous. Nous espérons trouver le souvenir de ce héros pour le remettre au roi Cam et apaiser sa colère. Lu prend la parole. Il s’emble déjà prendre goût à l’aventure et s’y intéresse beaucoup.

    – Okay, déjà, il nous faut plus d’informations. Pourquoi ce combattant est- il si important pour Cam ? Tal, que sais-tu ? dit-il, sur un ton d’enquêteur de série bidon pour enfants.
    – Mes parents disent que la fille de Cam, apparemment appelée Melina, doit se marier. Or, reprit la jeune fille, mes parents m’ont aussi appris que, quand une personne de Mirrolla doit se marier, cet objet trouvé par le combattant doit être présent. C’est un peu comme une alliance disent mes parents.
    – En gros, si j’ai bien compris, dis-je, on doit retrouver cet objet, le rendre discrétos à Cam et nous barrer ?
    – Oui mais, quel est cet objet ?
    – Je ne suis pas sûre, car je n’ai jamais assisté à un mariage, dit Tal,
    hésitante. Mais, il y a une rumeur entre les enfants qui dit que c’est un …
    un coquillage très gros et très blanc.
    – Mais, c’est le coquillage de Lu, qu’il pensait offrir à Jorge, tout s’explique
    maintenant !

    Avant que je termine ma phrase, des trombes d’eau s’abattent sur nous. Lu et moi rentrons chez Jorge tandis que Tal rigole gentiment. “Vous allez être trempés comme ça ! Les pluies sont très courtes mais extrêmement fortes. Une fois arrivés chez vous, la pluie aura déjà cessé !”
    Je n’arrive pas à trouver le sommeil. La chaleur de la minuscule chambre de Tal est étouffante, et beaucoup de pensées traversent ma tête. Mais, dans quoi nous sommes-nous embarqués ? Soudain, je réalise : Nous avons complètement oublié Jorge, notre nouveau tuteur disparu : c’est la priorité ! Je me sens alors démuni. Je suis censé protéger Lu, mais nous sommes en contact avec une mystérieuse jeune fille venant d’un monde secret, après avoir découvert que notre tuteur a disparu ! Il faut que je remette les pieds sur terre !

    Je prends alors Lu, toujours endormi, sur mon dos et m’engage dans une course folle parmi les nombreux tunnels de Massilla. Le stress monte, le souffle manque. Je butte contre une pierre qui nous fait tomber à la renverse. Le nez en sang, je m’évanouis, laissant Lu endormi sur le tapis de fleurs.
    “Montre-moi tes yeux” dit une voix inconnue. “Ah ben, tu t’es pas raté…” continue-t-elle. La voix est douce, rassurante… belle. Après toutes ces émotions, j’ai juste envie de me laisser aller au lit, en compagnie de Lu. Et c’est le cas. Juste parfait. Je passe du temps avec cette fille, qui s’occupe si bien de nous. Son nom est Melina, ses yeux sont d’un brun presque doré, son sourire éclatant. L’envie de lui caresser la joue est si forte que j’en ai des papillons dans le ventre. Mais, Melina, Melina ? MELINA ? N’est-elle pas la fille de Cam ? On toque à la porte et Tal apparait, étonnée de nous voir ici.

    “Mais, que font-ils ici ? Melina, n’es-tu pas censée me rejoindre dans ma chambre ?” Melina répond : “En fait, ces petits malins (elle esquissa un sourire), se sont échappés de leur lit et il leur est arrivé un petit accident… En venant te voir ce matin, je les ai trouvés avachis sur le sol du couloir principal. Je suis donc venu les aider, avant que mon père ou un autre, mette la main sur eux !”
    En entendant les derniers mots de Melina, je sursaute : mes soupçons sur ses origines se confirment donc. Avec cette information de plus, elle me semble encore plus courageuse et attachante, je craque pour elle, cette fois j’en suis sûr.
    Bien résolu à aider tous les habitants de Massilla, j’envisage toutes les possibilités pour rendre leur vie normale, tout en séduisant Melina. Sans plus attendre, je cours jusqu’à la maison de Jorge, laissant Lu avec Tal, pour récupérer le fameux coquillage. Je le fourre dans mon sac à dos, et je reviens dans la chambre de Melina. J’allais ouvrir la porte, quand j’entends une conversation entre Melina et un homme :

    – Mais je ne sais pas, moi ! Déjà je suis trop jeune, et en plus il n’y a personne qui ne soit pas moche, dit-elle.
    – Ecoute chérie, ta mère et moi ne faisons pas ça pour ton plaisir ! Tu es obligé de choisir un garçon, même s’il ne te plait pas ! C’est une tradition de famille, tu dois respecter la règle.
    – Bah alors changeons la règle, je me marierai avec un garçon que j’aime, pas un gros poilu d’ici !
    – Calme-toi, réfléchis un peu, je reviens te voir dans une heure.
    Son père sorti, j’entre dans la chambre. Je montre le coquillage à Melina. Son visage reste impassible. “Tu sais donc que je dois me marier. Je suis vraiment désespérée par cet évènement. J’espère que le coquillage va remettre mon père de bonne humeur.” Elle me lança un sourire mélancolique. C’est là que je prends mon courage à deux mains. Je la sers dans mes bras, et je dépose un baiser léger sur sa joue. Elle incline sa tête contre mon épaule, et m’adresse un regard plein de tendresse. Après plusieurs minutes sans échanger le moindre mot, une idée arrive. Un peu folle. Je dis :

    – Et si…
    – Et si… répond-t-elle. – Et si… Et si…
    – Oui.
    Quelques jours plus tard, sous les bougie colorées :
    “ Bonsoir, merci à tous d’être venus à ce moment solennel. Michael, alias Toto, a défié seul l’île. Il a appris à parler espagnol. Il a veillé consciencieusement sur son petit frère. Il a retrouvé son tuteur Jorge, ici présent. Il a remis l’ordre dans notre communauté. Michael nous a sauvé. Melina, notre belle princesse, a trouvé le chemin de l’amour après des temps difficiles. Maintenant, les voilà réunis. Nous espérons tous que l’amour vous unira toute votre vie.
    Michael, voulez-vous épouser Melina pour l’aimer fidèlement dans la joie, tout au long des épreuves de votre vie ? –
    “oui”. Melina, voulez-vous épouser Michael pour l’aimer fidèlement dans la joie, tout au long des épreuves de votre vie ?” – “oui.”

    Je vous remercie énormément d’avoir lu ma nouvelle qu’en pensez vous? :rose:

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