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#68384
Nainposteur / Mel

    C’est génial comme idée de forum ! J’aime bcp vos textes à tous·tes. À mon tour de partager celui que j’ai écris le soir du 31 décembre,

    À vif et en silence

    Dans mon lit, figé, je pleure sans bruit, prisonnier de ma tenue,
    Je fixe le blanc plafond, champ libre aux noires idées.
    Je presse sans y croire le sang qui imprègne mes tissus,
    Je n’ai plus aucun espoir, l’envie me hante déjà de réitérer.

    Silencieusement présente, une ombre s’invite, un cauchemar indicible.
    Calé sur sa fréquence, j’entends son lancinant appel.
    Cyniquement elle souffle, me lançant un regard cruel,
    Qu’elle effacera, prétend-elle, mes maux tant insidieux qu’invisible

    Son invitation devient une drogue, tenace, impossible à ignorer,
    Je la réclame sans cesse, mon agréable narcotique…
    Elle me manque, je l’attends, sa présence m’intoxique.
    Je voudrais arrêter. Je ne peux pas. Alors je retourne dessiner.

    L’ombre me susurre des mots que je ne peux fuir,
    M’offre un semblant de paix, un simulacre de plaisir.
    Ses promesses envoûtantes m’enchaînent, me soumettent,
    Et dans ses bras glacés qui figent ma volonté, je me déteste.

    Et dans ses bras glacés, je ressens ce poids immense
    Son emprise s’étend, me plongeant dans l’errance
    Sur ma chair abîmée, je trace des lignes de douleurs
    Chaque trait fredonne ma souffrance, mon malheur

    L’ombre me murmure, m’enlace, me promets d’être un remède
    Je m’interroge, confus : comment est-ce qu’elle procède ?
    Atteint par Stockholm, je cède, convaincu qu’elle m’aide
    Elle a gagné. Je n’y arrive plus. Mon corps, je lui concède.

    Alors elle s’y attaque, me fait empoigner un funeste couteau,
    Son tranchant imprime le passé sur mon être résigné.
    Les zébrures sur mon âme hurlent un silence fardeau.
    Je l’admets, éreinté : je suis mon seul captif, mon seul geôlier…

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