Alors je ne sais pas trop si qqun pourra me répondre parce que c’est une situation particulière, mais j’arrive pas à trouver les infos donc si jamais qqun peut m’aider ce serait cool. Voilà, j’ai été agressée sexuellement entre mes 5 et 8 ans par ma soeur, qui avait 8 ans de plus que moi à l’époque, donc elle avait entre 13 et 16 ans. Aujourd’hui j’ai 19 ans et cela fait 5 ans (depuis mes 14 ans) que je me souviens des ces agressions. J’ai une santé mentale fortement dégradée. Je ne sais pas encore si je souhaite porter plainte/ si je suis prête à faire ce processus, mais au cas où : Je sais que j’ai jusqu’à 38 pour porter plainte. Et que c’est du pénal. Mais comme elle était mineure à l’époque des faits, sera t’elle jugée dans un tribunal pour enfant ou dans un simple tribunal pour les délits ? (pas de viol donc pas de cours d’assise) (en supposant bien sur que l’affaire ne soit pas classée sans suite comme dans 97 % des cas). Le fait qu’elle soit mineure à l’époque des faits la dispense t’elle d’une partie de sa responsabilité /voire toute sa responsabilité ? Une expertise psychiatrique des troubles post-traumatiques que j’ai aujourd’hui suffit il comme preuve pour obtenir une condamnation ? Ma sœur ne nie pas les faits mais m’assure les avoir oubliés. Et une dernière question : pensez vous qu’au delà d’un droit de porter plainte, je devrais le faire quand même par mesure de protection/ par devoir ? Si jamais elle a des enfants un jour par exemple et que les mécanismes qui l’a poussé à m’abuser refont surface ? (je me sentirais vachement coupable de rien avoir fait pour l’empêcher, sachant profondément la réalité d’une agression sexuelle). Je crois que c’est pas dans le bon topic donc si jamais ça passe pas, désolé d’avoir dérangé et je vais chercher ailleurs.
Je n’ai pas les compétences pour répondre à tes questions, par contre je connais une association qui pourrait t’être utiles dans ta recherche de réponse. C’est France Victime (pour en savoir plus je te laisse le lien vers leur site internet : https://www.france-victimes.fr/ ).
Je me permet de te faire cette suggestion car j’ai moi même fait appel à leurs services dans l’antenne de l’association proche de chez moi où j’ai pu avoir un entretien avec un juriste, et plusieurs avec le psychiatre de l’antenne (je ne sais pas s’il y en a un dans toutes les antennes), il y en a peut-être une proche de chez toi : https://www.france-victimes.fr/index.php/component/association (par département).
Ce qui t’es arrivé est terrible, j’espère que tu trouveras les réponses à tes interrogations
Bonjour, Merci beaucoup pour ton aide. En effet il y en a un tout près de chez moi. Je vais les contacter. Ça me touche que qqun ait répondue parce que c’est un combat que je fais seule et qui m’éloigne de ma famille/ de mon éducation, et c’est vraiment une transition radicale de vie, c’est très dur et c’est pas nn plus facile d’en parler avec ses amis donc avoir des gens extérieurs qui me disent que c’est ok et qui m’aident ça me met du baume au cœur.
J’espère que tu t’en sors, quoique tu aies vécue ! Bonne journée
Coucou, Mikisi, Alors je vais essayer de développer un peu plus l’histoire :
Je l’ai confrontée en décembre 2024. Au début elle ne m’a pas crue, elle m’a demandé si c’était une blague ? Elle était sous le choc. Après elle a compris que je ne pouvais pas mentir. Elle a beaucoup pleuré. Elle a dit désolé et elle a dit qu’elle avait honte. Puis elle s’est enfuie de la maison.
J’avais préparée ma prise de parole avec : les faits (j’ai du m’en tenir au terme “agressions sexuelles” car elle a dit qu’elle voulait pas savoir + de détails), et après les conséquences. Je voulais la responsabiliser, qu’elle se rendes compte vraiment de ce qu’elle avait fait.
Je l’ai recroisé 1 mois plus tard, tout allais bien, elle continuait sa vie tranquille, comme s’il ne s’était rien passé : boulot, sport, apéro etc. D’après une autre de mes sœurs, elle lui aurait dit que comme elle ne s’en souviens pas, elle comprends pas trop, donc que du coup elle considère que c’est mon problème. Je n’ai donc aucun moyen de savoir pourquoi elle l’a fait, mais j’ai mon idée :
J’ai un grand père maternel qui s’est fait violé par un prêtre pendant son enfance; Il a violé sa propre fille jusqu’à ses 18 ans (ma tante), jusqu’à ce qu’elle fuit dans un autre pays. Il a connu ma grand-mère à 17 ans alors qu’il en avait 10 de plus (considéré comme normal à l’époque, mais n’est-ce pas la culture du viol et le patriarcat qui n’était que banalisés ??). Sa propre mère fut violée par ses frères tout au long de sa vie. Ma mère a probablement était violée aussi, au vu de ses très nombreux symptômes physiques sans explications de maladies organiques tout au long de sa vie (sphère uro-génital et buccale ++) et ses accès de crises violentes où elle nous traitait principalement de pute et de cochonne. Ma sœur ainée (pas celle qui m’a abusée) s’est aussi fait agressée sexuellement par mon grand-père vers ses 11 ans, âge à laquelle la sœur qui m’a abusée en avait 6, âge à lequel j’allais être abusée ensuite. Coïncidence ? Au vu du nombre de cas d’agresseurs et de victimes dans ma famille (plus toutes celles qui se taisent encore), il est légitime de se demander s’il n’y aurait pas un quelconque lien, “par hasard” ? Bref, c’est la grosse m…
Je tenais aussi à dire que même s’il y a une explication, même si un jour elle retrouve ses souvenirs et veux bien m’expliquer le pourquoi du comment, ça ne change absolument rien aux faits ni aux conséquences (psychologiques, physiques, physiologiques), donc ça ne m’aidera pas du tout à digérer l’évènement. Ce qu’elle m’a fait, avec ou sans explications, revêt pour moi (et pour la loi) la même gravité. Croyez moi, ce n’est pas parce que c’est une femme que ça fait moins peur ou moins mal, ou que les conséquences sont moins grandes ! C’est même plus compliqué de se rendre compte qu’on est victime.
Ensuite, je tenais à dire qu’elle l’a pas fait une fois, en mode impulsivement, en mode “dérapage”. Elle avait un vrai mode opératoire. Au début elle me faisait juste garder des secrets et testait pour voir si je les répétais (elle me disait la cachette de son journal intime, elle me faisais manger des bonbons en secret, m’offrais des petits cadeaux ou me mettait des dessins animés avant que mes parents rentrent et me disait de ne surtout rien dire). Elle m’a conditionnée au silence. Et ensuite elle a commencée petit à petit, avec d’abord des gestes ambigus, puis elle me demandait des choses comme de l’exhibitionnisme, ou de faire des trucs que sur moi, et après elle m’a agressé sexuellement et m’a forcé à lui faire des trucs aussi. Et entre le début et la fin ça a pris 2/3 ans quoi. A chaque fois bien sur elle me forçait à lui serrer le petit doigt, c’était “notre secret”, notre pacte, je devais jurer de ne rien dire, et en gros elle me disait que j’avais de la chance de l’avoir dans ma vie parce qu’elle me protégeait de ma mère et prenait mes coups à ma place, donc que je lui étais aussi redevable etc. On avait même un nom commun avec nos deux prénoms accolés comme si on était une seule personne/ un seul même corps etc. et elle m’appelais que comme ça. J’étais un peu sa chose, et je l’admirais parce qu’elle était plus forte et qu’elle encaissait les coups pour moi. Donc oui elle avait vraiment brouillé toutes les limites/ bousillé mon corps et mon esprit. J’ai vraiment crue pendant longtemps que c’était normal d’agir comme ça, de “vendre son corps” contre de la protection en fait. Et j’ai eu tellement de symptômes que c’était évident que c’était pas ok, pas normal, mais personne n’a jamais compris, et j’ai moi-même mis du temps à comprendre. Après en même temps à 5/6 ans dur de comprendre ce qui arrive. Voilà c’était ce que je voulais dire. Bonne journée à vous tous et prenez soin de vous surtout !
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