Je ne me sens pas légitime
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MyValue, le il y a 1 jour et 14 heures.
MyValue, le - Messages
- Miles
Bonsoir,
J’aurai seize ans dans un mois, et pourtant, je me sens illégitime d’aller mal. Dans mon groupe d’amis au lycée, je ne suis pas la seule à lutter contre de mauvaises pensées, ni à me scarifier. Mais j’ai l’impression de ne pas avoir de « vraie » raison d’aller mal.
Mes parents ne sont pas mauvais à mes yeux, même s’ils sont assez stricts et me mettent souvent la pression concernant les études. Je sais qu’ils m’aiment et qu’ils veulent le meilleur pour moi.
J’ai essayé d’en parler à ma mère. Je lui ai dit, entre autres, que je trouvais absurde de « vivre pour mourir » : on naît, on va à l’école pendant quinze ans, puis encore à l’école si on est en filière générale (bien sûr, faut choisir « la bonne » filière, hein…). Ensuite, on bosse pendant 40 ans minimum, on touche une retraite misérable, et enfin… on meurt.
Ah, et évidemment : suis le schéma classique. Marie-toi, emménage avec ton mari, fais des enfants.
J’en ai RAS LE BOL.Le souci, c’est que je suis l’aînée. Mon grand frère a eu un bac S, mais il a décroché juste après. Ma mère se dispute souvent avec lui à cause de son mode de vie (il vit encore chez nous), et j’ai juste l’impression que tous les espoirs sont tombés sur moi : finis tes études, passe ton permis, fonde une famille, ne sois pas une honte pour ta mère, rentre dans la putain de case et surtout… ferme ta gueule.
D’un côté, je veux rendre mes parents fiers. Leur prouver qu’ils ne se sont pas trompés en comptant sur moi. Mais de l’autre, je craque.
Mon deuxième trimestre a été catastrophique. Moi qui avais 17 de moyenne en troisième, je suis tombée à 13 en seconde. Je me sens couler.
Je me suis déjà fait du mal (me cogner la tête, me mordre), mais en décembre, j’ai commencé à me couper. Ma mère s’en est rendu compte en à peine deux mois.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est que je n’ai pas arrêté. Au contraire.Mais revenons à nos moutons. Je ne me sens pas légitime à cause de mes cicatrices. Elles ne sont pas profondes, et j’ai peur d’aller plus loin.
Je me dis que si je ne veux pas risquer de mourir, c’est peut-être que je ne vais pas si mal. Contrairement à mes potes. Leurs cicatrices, à elles, sont profondes — du moins celles que j’ai vues.Voilà le pavé. Fichtre.
Bisous,
Miles, out.Arclfo Salut Miles, ton histoire est très préoccupante, mais sache que si tu en es encore là aujourd’hui, c’est que tu es une personne forte. Tu as réussi à survivre à quelque chose où beaucoup n’auraient pas réussi. Sache que peu importe ceux qui t’entourent, l’important c’est toi. Plus tard, c’est toi qui vas faire tes propres choix. Si tu décides de suivre ceux de ton frère ou de tes parents, tu risques de ne pas vivre la vie que tu mérites. Tu dois faire ce que toi tu as envie de faire. Ça paraît facile à dire, moi aussi j’y croyais pas, puis ma psy m’a dit qu’une femme était venue la voir un jour, ses parents voulaient qu’elle fasse de grandes études, qu’elle ait un bon salaire, etc., mais elle, elle voulait être fleuriste, tout simplement. Elle a décidé d’écouter ses parents, résultat elle est en surpoids, elle ne se sent pas bien, elle a envie de mourir, bref elle a gâché sa vie alors qu’elle aurait pu être heureuse et vivre une belle vie, mais en gagnant moins d’argent, mais suffisamment pour vivre. Peu importe, là où je veux en venir c’est que personne n’a dit que tu étais obligé de suivre un chemin tout prêt, c’est ta vie, pars à l’aventure si tu as besoin, deviens toi-même. D’ailleurs, les plaies que tu t’infliges sont juste signe d’un malaise, c’est juste signe de renfermement, car tu n’oses pas le dire. L’automutilation est une manière de garder sur soi pour ne pas avoir à le dire, peu importe la taille de la plaie et la profondeur. Moi la seule différence c’est qu’au lieu de me faire des cicatrices, je rabote tout le temps des phrases négatives, c’est une sorte d’automutilation psychologique. Bref, conclusion : n’écoute pas les autres, écoute-toi, tu n’es obligé à rien, fais ce qui te fait plaisir et ne laisse jamais quelqu’un te dire quoi faire. N’hésite pas à en parler si tu en as besoin, moi je l’ai fait et maintenant je me sens beaucoup mieux.
MyValue Bonjour Miles,
Tu es légitime à aller mal, il n’y pas d’autres case à cocher que le fait de se sentir mal.
Preuve en est tu vas jusqu’à te scarifier pour faire face à ton mal-être.Je comprend le besoin de se comparer aux autres pour se situer, mais chacun vie et exprime son mal-être de manière différente. Personnellement je ne me suis jamais scarifier, ça ne m’a pas empêcher d’être hospitaliser 3 fois en HP, en te lisant je pourrais me dire, mais en fait je ne me scarifie pas c’est que ça ne va pas si mal alors que je dépend d’un traitement médicamenteux pour ne pas sombrer.
Tu ne parles pas de suivis psychologique ou psychiatrique, est-ce que c’est quelque chose qui pourrait t’intéresser ?
Je reste disponible si tu veux échanger davantage
Bonne fin de journée
Miles Bonjour, Arclfo. Je me dis souvent qu’à la fin, c’est moi qui vis, pas mes parents. Mais il y a toujours cette pression familiale et sociale qui m’empêche de me laisser pleinement aller. Par exemple, pour mes études supérieures, la médecine m’intéresse, mais je sais que je ne pourrais pas tenir le rythme, que je n’y survivrais pas avec ma santé mentale. Puis je me rends compte que je n’ai pas d’autre idée et que, finalement, autant foncer et on verra après.
Miles Bonjour MyValue,
Un suivi psychologique m’intéresse beaucoup. J’en ai même déjà parlé à mes parents, mais ça tarde, et on n’en reparle pas. Eux, je ne sais pas pourquoi ; moi, parce que je ne veux pas forcer avec ça.
Merci pour ton témoignage sur la scarification. Ça enlève un poids du cœur, parce que j’ai du mal à me dire que je souffre vraiment.MyValue Bonjour Miles,
Tu as vraiment l’air d’aller mal, tu es légitime à faire cette demande à tes parents, en insistant si nécessaire, je me dis qu’il ne se doute peut-être pas d’à quel point tu vas mal, si tu n’aborde plus le sujet ils vont peut-être prendre ça comme le signe qu’en fait ça va mieux et qu’il n’y a plus besoin d’aller voir un psy. C’est une suggestion, tu es libre d’en faire ce que tu veux.
Je suis content que ça t’enlève un poids, encore une fois chacun le ressens et l’exprime à sa manière, le mal-être c’est très personnel !
Miles Salut MyValue,
Je vais essayer de leur en parler encore. Les frères sont au CMP, et mon père m’avait proposé de demander un suivi psychologique pour moi aussi à leur prochaine séance.
Merci beaucoup ! MyValue Salut Miles,
Je t’en prie 🙂
Courage pour ton suivis, j’espère que ça t’aidera
Bonne continuation
Miles
