[anonyme]

Je me sens incroyablement seule. J’ai l’impression que tout le monde a continué sa vie sans moi. Les amis que j’avais se sont éloignés, certains m’ont carrément effacée. Je n’ai plus vraiment de cercle ici, je ne me sens à ma place nulle part. J’essaie de me convaincre que c’est passager, que je partirai un jour et que les choses iront mieux ailleurs… mais en attendant, je me sens vide et transparente. Je sais que je ne suis pas la seule à ressentir ça, mais ça fait quand même très mal. J’aimerais juste en parler avec des personnes qui comprennent vraiment ce que c’est que de se sentir invisible et en décalage. Merci d’avance à ceux qui prendront le temps de me lire ou de répondre.

[WorriedBearParticipant]

Bonjour anonyme,

Je me reconnais dans ce que tu décris, le seul ami que je voyais régulièrement est partis à l’autre bout de la France pour poursuivre ses études, la solitude et l’isolement je prend d’autant plus conscience de ce que c’est et comme tu dis : ça fait très mal.

Je suis ok pour en parler avec toi, si toi aussi tu es ok

Quoi qu’il en soit, je te souhaite du courage face à cette douloureuse situation

[anais_cat]

Salut anonyme et worriedbear,
Je me joins à vous pour échanger si vous le voulez bien

Est ce que vous êtes aussi en étude sup ou plus jeunes ? est ce que vous travaillez ou avez des moments où vous êtes au contact des gens (asso,famille,cours…) et comment ça se passe ?

de mon côté, pour le contexte, je vis seule depuis 3 ans pour mes études, et pourtant en 3 ans et avec toutes les opportunités que j’ai eu, j’ai un tout petit cercle de relations. Je manque de vrais relations et je n’arrive pas à faire évoluer les 2-3 personnes à qui je parle (je les considère comme des amis mais je sens que y a toujours une barrière) . Je me sens très seule, la plupart de mes weekends je les passe seule dans mon appart (la je fais une tentative pour m intégrer dans une asso). J’ai des problemes relationnels, j’ai du mal à en faire de nouvelles, et à les entretenir. J’arrive pas à communiquer. Je fais de l’anxiété sociale, j’ai on va dire des periodes de déprime et parfois des periodes ou je me sens persécutée. Pourtant j’ai rencontré pas mal de personnes en 3 ans mais ça n’a pas duré et les relations étaient trop superficielles comme je mets toujours inconsciemment ou consciemment d ailleurs une barrière et que j’ai beaucoup de mal à m’intégrer dans un groupe. Je me sens aussi beaucoup en décalage avec les gens de mon âge, et plus je grandis (ou viellis maintenant x) ), plus l’écart se creuse. J’ai honte d’être comme ça, mais je suis obligée de travailler sur ça

anonyme oui c’est passager mais il faut arriver à creer de nouvelles relations. vous arriverez à créer un nouveau cercle (en tout cas je vous le souhaite), mais oui ça peut prendre du temps, je pense il faut être patient
Et vous qu en est il de votre côté ?
C’est pas facile j imagine donc je vous souhaite beaucoup de courage et j’ai hate d’échanger avec vous

[WorriedBearParticipant]

Salut anais_cat,
Je t’en prie, tu es la bienvenue dans ce sujet

Mon cas est un peu particulier, j’ai 24 ans, j’ai accédé aux études supérieurs en 2018 suite à l’obtention de mon bac ES, j’ai essayer l’économie gestion, et la psychologie où j’ai validé une année avant d’abandonner la seconde. Par la suite dans le cadre d’un accompagnement à la mission locale de ma ville j’ai fait un DAQ (dispositif en amont de la qualification) dans l’espoir d’identifier un projet professionnel, ensuite il y a eu un service civique, et puis rien je ne travail pas.

Je vis actuellement chez mes parents, en dehors de ma famille proche je vois très peu de monde, il y avait cet ami d’enfance qui est partis pour poursuivre ses études, comme je souffre de dépression mes principales sorties concernent les rendez-vous médicaux, mais heureusement il y a également une association qu’on appel un GEM (groupe d’entraide mutuelle) où je suis adhérant depuis près de 3 ans, qui me permet de sortir pour avoir un peu de vie sociale auprès des autres adhérants avec qui je partage divers activités ( jeux de société, sport adapté, atelier cuisines,…).
Dans ces divers moments je suis en contact avec des gens, pour moi c’est énergivore de côtoyer des gens, que ce soit dans la rue, les transport en communs, comme je souffre également d’anxiété sociale avoir des liens avec les autres c’est à la fois une nécessité et une épreuve, il faut dépasser la peur du jugement, apprendre à faire confiance..

Pour donner davantage de contexte :
_ je dépendais énormément de cet ami partis pour ses études, et ça depuis des années, collège et lycée sont passés, puis il y a eu l’université, aucunes des amitiés que j’ai formé dans ces différents stades de ma vie n’ont tenu le coup face au temps qui passe et aux distances qui s’agrandissent entre les différentes trajectoires de vies, maintenant qu’il n’est plus là, bien qu’on garde contacte, on ne pourra plus se voir régulièrement. Je me retrouve seul.
_ j’ai développé une certaine timidité au lycée, ça s’est transformé et installé comme une anxiété sociale qui me pose problème dans mon rapport aux autres, c’est un réel effort pour moi de sortir marcher, si je n’ai pas de raison de sortir j’évite car je sais que ça sera désagréable sur le plan psychologique. Je progresse là dessus grâce à mes psy et au GEM, mon traitement aide aussi beaucoup à réduire l’intensité de l’anxiété et des angoisses .
_Je me sens en décalage depuis que j’ai commencé à échoué scolairement, la marche de la fac était trop haute pour moi en terme de niveau et d’exigence de travail personnel, comme je ne savais pas quoi faire j’y suis allé par défaut et au final ça m’a fait beaucoup de mal.
Je me sens en retard dans la vie par rapport aux personnes de mon âge, et même les plus jeunes désormais (le temps passe..).
_La honte est présente de mon côté également, le seul domaine où je m’en suis sortis c’est en ce qui concerne ma santé mentale, j’ai eu les bons réflexes pour me maintenir en vie malgré une dépression sévère (prise en charge en cmp – psychologue et psychiatre, passage aux urgences psychiatriques si cela s’avèrerait nécessaire). Aujourd’hui je me sens en rétablissement vis à vis de ma dépression avec un traitement qui me conviens et un suivis qui s’espace dans le temps, je suis bien parti 🙂
_Ce qui me plombe c’est la solitude, l’ennui et l’absence de sens, ça amène de la tristesse, de la frustration, et de la lassitude.

Une autre solitude qui me fait honte et mal, c’est de n’avoir jamais connu autre chose que le célibat, mais c’est à garder pour un autre sujet.

Voilà pour ce qu’il en est de mon côté, je ne pensait pas écrire autant xD

Je te souhaite du courage, et c’est avec plaisir que j’aliment cette échange avec vous 2

(Pardon à la modération pour les pavés )

[Auteur]

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