Les infections opportunistes

Peut-être que lors d’une séance d’information au collège ou au lycée, ou pendant un cours de SVT sur le VIH et le SIDA on t’a parlé des maladies ou des infections opportunistes. Si comprendre le mécanisme du VIH n’est déjà pas aisé, que dire des infections opportunistes ? En quoi sont-elles « opportunistes » ? Qu’est-ce que cela veut dire ? On t’explique…

Qu’est-ce qu’une infection opportuniste ?

L’infection par le VIH est caractérisée par une multiplication massive et constante du virus. Ceci entraîne une destruction régulière des cellules appelées lymphocytes CD4 qui nous protègent des agents infectieux extérieurs. Cette destruction du système immunitaire s’appelle l’immunodépression (SIDA = Syndrome de l’Immuno Déficience Acquise).

Le SIDA  est caractérisé par la survenue d’infections ou de tumeurs liées à l’immunodépression.  On dit alors qu’elles sont « opportunistes » car elles profitent de la baisse du système immunitaire pour se développer.

Les infections opportunistes surviennent lors d’une prise en charge tardive de l’infection VIH, ou, chez des patients déjà suivis, lors d’un arrêt du traitement sans avis médical.

Les principales infections opportunistes sont :

• Tuberculose : les personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme les personnes vivant avec le VIH, courent un risque beaucoup élevé de développer la maladie. Au moins un tiers des personnes vivant avec le VIH dans le monde est infecté par le bacille tuberculeux, bien qu’elles n’aient pas toutes encore développé une tuberculose évolutive.

• Pneumocystose pulmonaire : c’est une atteinte pulmonaire grave. La pneumocystose se caractérise par une insuffisance respiratoire, accompagnée de fièvre.

• Toxoplasmose cérébrale : se présente le plus souvent sous la forme d’une encéphalite (infection du cerveau), avec notamment une fièvre, des maux de tête, des convulsions, des troubles psychiatriques.

• Candidose : c’est l’infection la plus fréquente du patient malade du sida. Elle touche essentiellement la zone de la bouche et de la gorge (appelée zone oropharyngée).

• Infections à CMV : c’est une infection grave, causée par un virus appelé cytomégalovirus (CMV). Elle entraîne une rétinite, une grave infection de l’œil qui peut entraîner la perte de la vue (cécité). Elle peut aussi entraîner une infection de l’œsophage (oesophagite) et du côlon (colite), ainsi qu’une une atteinte du cerveau et de la moelle épinière avec crises convulsives, confusion, etc.

•  Encéphalite VIH : infection du cerveau. La fréquence de cette complication a diminué depuis l’introduction des trithérapies.

• Maladie de Kaposi : aussi appelée Sarcome de Kaposi, c’est un type de cancer qui se caractérise par des tumeurs violacées ou brunâtres qui s’apparentent à des plaies.

Peut-on prévenir les infections opportunistes ?

La meilleure des préventions consiste à remonter le niveau des lymphocytes CD4 à un taux suffisant pour être protégé. Ceci est possible en bloquant la multiplication du virus avec des traitements efficaces (trithérapies).

Les mesures préventives consistent à :

• Développer le dépistage de l’infection à VIH et la prise en charge adaptée.

• Informer le patient sur les risques d’interruption de son traitement.

Peut-on traiter les infections opportunistes ?

Pour certaines infections opportunistes, il n’existe pas un traitement spécifique ayant montré une efficacité, et le retour à une immunité normale (capacité de l’organisme à se protéger tout seul) est la seule façon d’espérer une guérison ou une amélioration. Sinon, pour chaque infection, il existe un traitement spécifique antibiotique, antiviral, antiparasitaire, antimycosique. Ces traitements nécessitent une surveillance en milieu hospitalier.

Il faut maintenir ces traitements en particulier lorsque la trithérapie est insuffisamment efficace.

Pour en savoir plus, tu peux lire notre dossier sur le VIH – SIDA ou appeler Sida Info Service au 0800 840 800 (anonyme et gratuit).