Répondre à : Phobie scolaire, dépression, scarification
Bonjour Marie,
Je suis en quatrième, même si ça peut te paraître un mensonge, ou étrange… Je te comprends. Je ne suis pas dans ta tête, et j’ignore tout de tes pensées (pas facile à saisir, l’émotion d’un visage, à travers un écran d’ordinateur). Cependant, je sais depuis maintenant deux ans et demi ce que fait le sentiment d’avoir des professeurs bienveillants, de bons amis, un programme scolaire adapté… Mais d’être dans l’établissement partout sauf à sa place. J’ai eu, et je pense que j’en aurais encore, de nombreuses envies suicidaires, ou de me droguer aux médicaments pour oublier. Je sais ce que c’est d’avoir peur, même du nom, de ton lycée ou de tes camarades (parfois j’en pleure à la simple évocation). Je sais ce qu’est le fait de n’avoir plus envie de vivre, de mourir foudroyée, instantanément, de faire des choses que l’on ne devrait pas comme se blesser pour oublier, ou justement pour se souvenir et se punir (je pense que cela doit être un mélange de cela pour moi). Je sais ce qu’est le sentiment de ne pas avoir de place, voir pas le droit d’exister.
Si tu voulais une solution miracle, je n’en ai pas, malheureusement. Cependant, je veux que tu saches que tu n’es pas seule. Pas seule à le subir, même si tu le sais déjà et que ça peut te paraître un peu lointain. Et pas seule dans la vie.
Si tu veux, on pourra continuer de parler. Je sais que j’aurais bien aimé, durant mes pics d’envie de mort, que quelqu’un le fasse pour moi. Mais je comprends également que tu sois déçue, déçue par ce message insignifiant, dans lequel tu ne trouveras pas de fausse-solution-miracle-instantanée, et dans lequel tu ne pourras pas, juste pour 5 minutes, rêver d’une vie paradisiaque précommandée pour la semaine prochaine.
Je te souhaite bon courage, en tout cas, et reste en vie, tu manqueras à énormément de gens, y compris, peut-être pour certains aspects de ta personnalité, à toi-même.