Répondre à : Je n’ai plus envie de vivre
Bonjour Feedle,
Je ne suis pas là non plus pour te consoler mais parce que tout ce que tu dis fait fatalement écho en moi. Je suis une fille de 25 ans qui a un parcours scolaire chaotique, je n’ai aucun diplôme, j’ai été victime de harcèlement scolaire, suis devenue phobique sociale et depuis un an je suis sous traitement (antidépresseurs et anxiolytiques). Je suis aussi une fille qui a des passions très solitaires disons, j’aime les livres (qui m’ont déjà empêchés de me suicider au collège), l’écriture, les mangas et les animés même si j’en mate moins maintenant haha mais tout ça pour te dire que l’on se rejoint sur ces passions et que je suis, paradoxalement à toute la douleur que m’inspirent tes messages, heureuse de trouver quelqu’un partageant mes passions.
J’espère sincèrement que tu es toujours en vie. Tu vois, moi-même je suis quelqu’un de dépressif, j’ai des envies suicidaires récurrentes mais suis souvent trop lâche pour parvenir à mes fins. Je n’ai plus d’amis ici. Moi aussi, ils finissent tous par partir, par m’oublier. Je ne marque personne. Je suis assez quelconque. Je ne suis ni moche ni belle, je suis assez banale. J’ai une personnalité que je ne saurais définir comme si j’étais… vide ? Je me sens vide d’ailleurs. C’est ce vide existentiel qui, souvent, me pousse à me dire que la mort serait une solution. Et puis, je ne sais pas pourquoi, je m’accroche. Je m’accroche à ces lueurs d’espoirs qui persistent en moi sans que je sache pourquoi. J’ai été psychologiquement traumatisée par mon père et avec lui j’entretiens une relation complexe. Ma mère n’a jamais vraiment été capable de s’occuper de moi et j’entretiens une relation aussi complexe avec elle. Je sais que mes parents m’aiment mais ils m’aiment mal.
J’aimerais tellement avoir des amis aussi. Avoir un copain. Comme toi, je suis vierge et je n’ai jamais embrassé personne, je n’ai eu aucun date (pas faute d’avoir été sur des applis de rencontre et d’avoir discuté avec quelques garçons) et en fait, chaque fois que je tombais amoureuse d’un garçon ce n’était soit pas réciproque soit ils m’évinçaient de leurs vies parce qu’ils avaient des copines jalouses et possessives. J’étais considérée comme un « risque » pour elles et pour eux. Ou alors la fameuse friendzone que beaucoup connaissent… Je suis dans une misère sociale qui me plombe beaucoup. J’aimerais dire que j’ai eu une vie normale mais sur quelques moments de bonheur (surtout compactés dans mon enfance) j’ai surtout connu la souffrance. Beaucoup de souffrances. L’année dernière j’ai commencé à me mutiler et c’est les médicaments que je prends qui m’empêchent de continuer.
J’ai parfois fait des TS… ou étaient-ce des appels à l’aide ? Je n’en sais rien. Je suis juste épuisée mentalement.
Bref, je vois que je parle beaucoup de moi pour finalement pas dire grand chose. Ce qui un jour m’a sauvé ça a été la lecture puis de reprendre mes études, de rencontrer des gens et j’ai pu me faire une amie avec qui je n’ai plus de contact aujourd’hui… puis j’ai replongé. Je ne sais pas quoi te dire pour t’aider. As-tu déjà penser â changer de psychologue ? Concernant les AD ou anxiolytiques, le chemin peut être long mais sincèrement je t’encourage à aller voir un psychiatre pour trouver le bon traitement. Si tu es encore là, à mon humble avis, c’est qu’une partie consciente ou inconsciente de toi veut toujours vivre. Parce qu’il demeure un espoir en toi, peut-être. Un tout petit bout d’espoir que les choses peuvent aller mieux. Que tu rencontreras cette fille dont tu sembles avoir tant besoin. Mais sache que le bonheur ne vient pas tant des autres. Il vient surtout de l’intérieur. Au final, oui, avoir quelqu’un dans ta vie pourrait aider mais si rien ne va à l’intérieur de toi, comment une personne extérieur pourrait avoir le pouvoir de soigner tes plaies intérieures alors qu’elle ne te connait pas ou pas aussi bien que toi ? L’amour de soi commence par soi. Rien qu’en te lisant, je vois ton talent pour écrire. Je vois un jeune homme las mais qui a sa propre personnalité, ses passions etc.
Fais-tu des études par passion ou parce que tu penses que c’est le bon chemin à prendre et ce qu’on attend de toi ? T’es-tu déjà poser ces questions ? Fais-tu vraiment les choses « pour toi » ou pour les autres ?
Tu sais, je souffre de dépendance affective et j’ai été (et suis encore) quelqu’un de toxique. De malsaine. J’ai été odieuse avec un ami… je suis finalement coupable du fait qu’aujourd’hui, il ne me parle plus que froidement. Mais je suis en quête de cet amour qui semble tant me manquer. Mais je tente de ne plus le chercher ailleurs. Je tente de le trouver en moi. Je tente de me dire que je suis une belle personne de l’extérieur comme de l’intérieur. Que je dois être ma propre meilleure amie.
Il y a des jours où juste faire un gâteau avec ma mère me remplie de joie pendant quelques instants. Il y a des jours où parler avec des amies que je n’ai pas encore rencontrer me remplie fe joie aussi. Où écrire me donne l’impression d’être utile. Où lire me donne l’impression d’accomplir quelque chose. Accroche toi à ces petites choses qui, parfois, peuvent te rendre juste un peu heureux. C’est la preuve qu’en toi il y a toujours de la vie.
J’arrête ici mon monologue et suis bien désolée de ne pas pouvoir te passer mes coordonnées mais n’hésite pas à donner de tes nouvelles ici. Je sais que c’est dur, je le sais vraiment mais même si ça te parait être un ignoble mensonge, ça ira mieux. Tu mérites le bonheur, crois moi.
A la prochaine peut-être.