Répondre à : Je n’ai plus envie de vivre

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feedle
Participant

    Salut tout le monde,
    Je sais, ça fait longtemps que j’ai rien écrit, et beaucoup de gens m’ont répondu. Mais au moins, ça fera plus de choses à dire. Et pour une fois, il y aura des bonnes nouvelles (mais pas que, malheureusement). Comme une bonne vielle rédaction de collège/lycée, je vais structurer mon message en 3 parties + conclusion:

    1. Les bonnes nouvelles
    • J’ai essayé un peu de me reprendre en main, de me redonner un peu de discipline dans ma vie. Pour ça j’ai commencé à mettre en place un programme (mélange de sport + temps de travail + temps pour faire le ménage + temps de repos ect.). C’est très difficile (pour ne pas dire impossible) de s’y tenir à 100%, mais j’essaye de m’y tenir le plus possible. Beaucoup des points que je vais évoquer juste en dessous viennent de ce programme.
    • Je me suis remis (sérieusement) au sport. J’aurais aimé prendre un abonnement à la salle de sport (et croyez moi c’est pas la motivation qui me manque), mais comme je l’ai déjà dit je manque d’argent et de temps libre, donc soit je cours le matin, soit je fais des pompes dans ma chambre.
    • J’ai fait des grosses coupures budgétaires dans mes dépenses, et j’essaye de dépenser que le nécessaire. Je fais pas des grosses économies, mais au moins je suis plus dans le rouge.
    • Je fais moins (mais malheureusement pas “plus du tout”) de crises d’angoisse que d’habitude.
    • J’ai arrêté de prendre rdv chez les psys. Déjà parce que ça coute cher, mais en plus parce que c’est que des petits conseils qui peuvent régler certains problèmes, mais elles m’ont pas donné de solutions pour mes grands problèmes (j’en reparle à la fin).
    • J’essaye (je dit bien j’essaye) de manger mieux.
    • Je dors mieux, maintenant que j’ai réussi à maintenir un rythme de sommeil plus régulier, à limiter mes heures d’écran pendant la semaine et en me laissant une ou deux heures de marge pour aller me coucher et me mettre au lit avant de m’endormir (en plus de mes heures de sommeil minimales).
    • Je réussis à me libérer plus de temps de travail, mais malheureusement j’ai toujours pas assez de temps pour écrire assez par semaine.
    • Je vous laisserai juger si ce programme est une réussite ou non, mais globalement je vais un chouïa mieux qu’avant.
    1. Les mauvaises nouvelles

    Par où commencer?
    – Les failles de mon programme: j’ai du mal à diminuer mon temps de jeux, que j’essaye de réduire pour être plus productif. Et l’écriture de mon livre avance beaucoup plus lentement que prévu (manque de temps + manque de motivation + page blanche)
    – Quand je vous dis que je n’ai pas de chance avec les filles, je rigole pas. Oui, il y a des filles dans ma classe, mais la moitié est déjà en couple, et l’autre moitié est soit lesbienne, soit pas intéressée, soit pas compatible avec mes critères de personnalité/valeurs/physique. Il y a bien une fille qui faisait exception à toutes ces catégories, mais en 3 mois le nombre de fois où on s’est parlé se compte sur les doigts d’une main, et on dirait presque qu’elle sait même pas que j’existe (et attention, on n’est pas à la fac! On est une classe de 40, en 3 mois tu finis par connaître tout le monde de tête). J’en reparle à la fin.
    – Je suis toujours malade. Ça change tout les ans, mais chaque année j’ai toujours un truc qui me pourrit mes journées. Depuis l’année dernière, j’ai des problèmes de digestion. Je suis allé voir mon médecin mais aucun de ses médocs ont marché. J’ai tout essayé: tisane au fenouil, ralentir sur le café, manger léger le soir, éviter les aliments difficiles à digérer… Mais rien n’y fait. Ça fait que diminuer légèrement les symptômes. Du coup, je bois énormément d’eau pour aller plus souvent aux toilettes.
    – Quand j’ai commencé mon master en développement territorial (des mots savants pour dire “urbanisme”), je pensais que nos cours de droit étaient la pire des matières. Mais ça, c’était avant de découvrir “Faire un projet de groupe avec des géographes”. Alors, je suis désolé s’il y a des gens qui ont un bachelor/licence en géo parmi vous, mais je suis obligé de faire un coup de gueule. En gros, la moitié de la classe (ce n’est pas mon cas) sont des gens qui sortent de fac de géo, et qui sont obligé de faire un master s’ils veulent trouver un travail. Un des aspects de notre formation (master), c’est qu’on doit faire des projets de territoire. Comme c’est un travail similaire à ce que j’ai fait pendant mon bachelor en architecture du paysage (bachelor=licence en Suisse), je sais comment faire ce genre de projets. Mais les géographes, pas du tout. Ils savent rien faire. C’est des sociologues qui ont passé 3 ans sur les bancs des amphis à écouter des profs lire leurs diapos et à écrire des textes. Ils sont GEOGRAPHES, mais ils ont pas fait une seule carte! Ils arrivent pas à synthétiser les informations et ils sont souvent pas sérieux dans leur travail (et vas-y que je regarde la coupe du monde pendant les heures d’atelier, et vas-y que je rigole avec mes potes pendant le temps de travail, et vas-y que j’arrive à 10h alors qu’on avait dit 9h…). Mettez vous à ma place. J’ai l’impression d’être le seul à tenir tout le groupe, de devoir tout gérer. Je suis 1 contre 4, j’ai parfois l’impression de gérer une classe de maternelle. Et tous les gens de ma classe qui ont fait le même bachelor que moi (bachelor en architecture du paysage) ont eu la MÊME expérience. Alors heureusement, tous les géographes ne sont pas comme ça, mais la plupart le sont. C’est compliqué de travailler dans ces conditions, surtout qu’ils sont démoralisés par les profs à chaque fois qu’un prof est un peu dur dans ses mots pendant les critiques de projet, alors que pour quelqu’un qui a fait 3 ans d’archi ou d’archi du paysage, c’est juste normal en fait.
    – Tous nos examens sont condensés dans une courte période de 2-3 semaines en janvier. J’ai envie de mourir. (“oui mais c’est normal à la fac” – alors de 1) on n’est pas à la fac et de 2) en bachelor les examens étaient bien répartis dans l’année scolaire et ça a très bien marché).

    1. Mes 3 grands problèmes

    Avec du recul, je me suis rendu compte que j’avais 3 grands problèmes, trois grandes sources de stress et d’angoisse dont découlent (presque) tous les autres problèmes. Après tout, c’est le fait que ces trois problèmes me sont tombés dessus en même temps qui est la cause de ma dépression.

    1) Mon célibat éternel.
    J’en ai marre. J’en ai sérieusement marre d’entendre “tkt tu finiras par trouver” à longueur de temps depuis des années. Ces gens n’arrivent pas à se mettre à ma place. Si ça continue, quand j’aurais 30 ans ça sera toujours pareil. Je serai toujours un cassos et les gens continueront de me mentir en me disant que je finirai bien par trouver quelqu’un. “Meuh moi je connais quelqu’un qui a connu son premier amour à 51 ans et qui est très heureux aujourd’hui”. Mais je veux pas être comme ça! J’ai besoin d’amour. J’ai besoin d’être aimé. Au moins, j’ai identifié deux grands problèmes qui expliquent pourquoi je n’arrive pas à trouver de copine:
    Premièrement, j’ai du mal à rencontrer des filles. A part pour aller à l’école, je sors rarement. Donc à part sur les appli de rencontre, c’est quasiment impossible pour moi de rencontrer une fille avec qui ça pourrait marcher. Et comme je l’ai déjà expliqué, j’ai pas des passions très “sociables”. Et les appli, ça marche pas des masses pour moi. J’ai rarement des matchs (alors que j’ai tout fait pour améliorer mon profil) et les 3 dates que j’ai eu en 5 ans n’ont rien donné, pas même un bisou. Rien.
    Deuxièmement, je ne suis pas attirant physiquement. Et si, je suis désolé mais c’est la dure vérité: le physique, ça compte. Je suis pas quelqu’un d’attirant, j’ai le dos vouté, le regard vers le bas, j’ai tendance à fuir le contact visuel, je bégaye quand je perds mes moyens, quand je me rase je ressemble à un bébé et quand je laisse pousser ma barbe je ressemble à un clodo, ma coupe de cheveux est nulle, mes dents sont naturellement jaunes (le dentifrice blanchissant n’y change rien), mes yeux ressemblent à ceux d’un tueur en série (et pas ceux du fameux site de streaming que nous connaissons tous), mon style vestimentaire est pourri, et mon charisme est niveau 0. Bref, dans le meme du “Virgin vs Chad”, je suis clairement le “Virgin”. Heureusement, j’ai pas de lunettes et j’ai pas de problèmes de peau (il manquerait plus que ça!). J’essaye de m’améliorer. J’essaye de palier à tous ces défauts. J’essaye de m’améliorer aussi en faisant de la muscu en faisant des pompes et des abdos. Mais voilà, en général, j’ai l’impression que tout ce que je fais ne change pas grand chose. Oui, j’augmente mes chances, mais je les fais passer de 0% à 5%. Au fond, je crois que je ne serai jamais au niveau des autres. Toute ma vie, j’ai aussi croisé des gars qui étaient dans la même situation que moi, mais tous ont fini par trouver une copine. Il reste plus que moi, l’éternel perdant. J’ai déjà essayé d’accepter mon sort en me disant que je n’y arriverai jamais et que je devrais arrêter de chercher, mais c’est impossible quand je vois des couples chaque jour.

    2) Les études

    J’ai déjà expliqué à quel point je tenais à continuer et terminer ces études. Je ne peux et ne veux pas arrêter. Si j’arrête, non seulement j’ai aucune alternative, mais en plus je passerais ma vie à me demander ce qui se serait passé si j’avais continué. Pourtant, mes études ont toujours été une source de stress, un combat dans ma vie. La seule solution, c’est que je les finisse. Si tout se passe bien, ça sera fini dans un an et demi. Après ça, soit je sombre dans le terrifiant monde du travail, soit je finis chômeur et je me fais renier par mes parents, soit j’arrive à convaincre mes parents de me laisser une année sabbatique après mes études, avant de me lancer dans le monde du travail (option idéale). Et si je rate mes études, et bien là je suis vraiment dans le caca.

    3) Mon avenir

    Celui-là, j’ai galéré à savoir comment l’appeler. Disons que ça regroupe tous les freins à mon rêve ultime. Pour rappel, mon rêve, c’est de publier le livre que je suis en train d’écrire, que je devienne célèbre grâce à lui, que j’ai assez d’aisance financière pour emménager à la campagne dans une maison loin des villes, dans une maison autosuffisante, où je vivrai avec ma femme, mes enfants et mes animaux. Tout ça c’est bien beau, mais c’est un rêve lointain. Je suis même pas près d’arriver à la première étape. Le roman que je suis en train d’écrire est long. Très long. Et je n’en suis qu’à un petit quart. J’ai peur de pas finir mon livre à temps. Et comme mon livre se déroule dans un futur proche, je dois constamment réécrire certaines parties par rapport aux évènements récents qui sont arrivés où qui sont en train de se dérouler. J’aime l’histoire que je suis en train d’écrire, mais parfois j’ai des doutes. Des doutes sur mes personnages, des doutes sur l’intérêt de l’histoire. J’ai peur de ne pas avoir appris de mes erreurs, et que mon livre soit un mégaflop après des années de travail, et que lui non plus ne se fasse pas publier.

    Tout ça me fait peur. Dites vous que je pense à tout ça chaque jour, souvent en même temps. Comme dit au début, ce n’est pas en réglant des petits problèmes que ça va s’arranger. Je dois régler les GROS problèmes, et eux, il y a malheureusement que moi qui puisse m’en charger. Il n’y a qu’en trouvant une copine, en réussissant mes études et en travaillant d’arrache-pied sur mon livre que je peux m’en sortir. Mais tout ça ça me dépasse. J’ai l’impression que j’y arriverai jamais. J’ai l’impression d’être débordé. J’ai l’impression que je vais jamais m’en sortir, et que quoi que je fasse je m’en sortirai jamais. J’ai l’impression d’être piégé dans une spirale ou dans une toile d’araignée, et que les choses ne redeviendront plus jamais comme avant. Je ne serai plus jamais heureux. Quoi que je fasse, je suis une fois de plus au pied du mur.

    Je vous tiendrai au courant si j’ai quelque chose d’intéressant à dire. A bientôt.

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