Cela fait deux fois que j’essaie de recontacter mon père.
La première fois, c’était il y a longtemps, quand j’étais encore au collège/lycée. Je voulais entendre la vérité (que je connaissais déjà), mais il ne me l’a pas donnée. Alors, j’ai coupé le contact, malgré ses messages.
La deuxième fois, je l’ai contacté le jour du Nouvel An 2025, en lui expliquant que je voulais une relation saine, sans revenir sur le passé. Il a accepté… mais pendant un mois, il n’a fait que parler du passé et de la souffrance que cela lui avait causée, alors qu’il est remarié depuis deux ans.
Il y a quelques jours, il a voulu avoir mon numéro de téléphone. Je lui ai répondu que ce ne serait pas possible sans un vrai changement de sa part. Je lui ai laissé le choix : changer ou partir de ma vie pour ne plus jamais revenir. Il a choisi de partir. Il m’a bloquée des réseaux sociaux.
Mais j’ai quand même un doute… Ce n’est pas la première fois qu’il agit comme ça, et j’en peux plus de le voir revenir comme si de rien n’était. C’est un homme qui a tellement dit de mensonges qu’il finit par y croire lui-même, quitte à ce que cela crée des problèmes autour de lui.
Le plus dur, c’est que malgré tout, depuis que je suis partie et que j’ai dit à ma mère que je ne voulais plus le voir, j’ai toujours cette blessure en moi… Une partie de moi aurait aimé avoir un père dans ma vie.
Lors de notre premier contact, j’ai été trop naïve, je suis allée trop vite. Cette fois, j’ai pris du recul, j’ai suivi ma propre méthode pour me protéger et protéger mes proches. Mais ça fait mal, quand même.
Mercredi, au travail, j’ai craqué. Je n’arrivais pas à m’arrêter de pleurer. Je sais qu’il faut que je l’accepte, qu’il devienne comme un homme mort pour moi, et que je ne dois pas inquiéter ma famille… Mais la douleur est bien là.
J’ai besoin de soutien et de conseils. Comment accepter définitivement cette situation ? Comment faire pour qu’il ne revienne plus et surtout, pour que ça ne m’atteigne plus autant ?
Ton message est incroyablement courageux, et je ressens à quel point cette situation est lourde à porter. Ce que tu traverses est à la fois douloureux et complexe, et il est naturel que cette blessure soit encore là.
Tu as fait preuve d’une immense force en posant tes limites et en te protégeant. Souffrir malgré tout ne signifie pas que tu es faible, au contraire, cela montre à quel point cette relation comptait pour toi. Vouloir un père aimant est un besoin profondément humain, et l’absence d’un lien apaisé laisse forcément une trace.
Peut-être que ce qui pèse le plus, ce n’est pas tant son départ que l’espoir qui s’effondre encore une fois. Accepter, ce n’est pas effacer la douleur, c’est apprendre à composer avec elle, à ton rythme. Et ça prend du temps.
As-tu un espace ou des personnes de confiance où tu peux exprimer tout cela librement ? Parfois, écrire une lettre (même sans l’envoyer), verbaliser ou simplement être entourée peut alléger ce poids.
Ce que tu ressens aujourd’hui ne signifie pas que tu seras toujours dans cette douleur. Tu as déjà fait preuve de lucidité et de courage. Accorde-toi le droit de ressentir, sans culpabilité. Et rappelle-toi : la souffrance finit par laisser place à autre chose.
Bonjour, Tout d’abord, merci pour ta réponse. J’ai effectivement des personnes de confiance mais je ne peux pas m’exprimer librement ou me confier totalement avec eux. Par contre, je n’ai pas compris cette phrase : “Peut-être que ce qui pèse le plus, ce n’est pas tant son départ que l’espoir qui s’effondre encore une fois. ” Peut être manque t-il un mot ?
Ce qui me pèse le plus, c’est qu’en partant de chez moi pour rejoindre mon compagnon, je me suis rendue compte que ma belle famille était plus soudée que ma propre famille. Je pense avoir agis (lorsque j’ai pris le choix de recontacter mon père) sous le coup de l’émotion et de ce sentiment d’abandon. 😥
Je ne sais pas comment m’y prendre pour en guérir de tout ça et je souhaite réellement m’en libérer. Tout spécialiste confondu dirait que c’est “avec du temps” ou “qu’il y a que moi pour savoir comment régler le problème”. Mais je trouve ces réponses vagues : Dans combien de temps ? 10 ans ? 20 ans ? Assez d’années pour perdre la mémoire ? Et surtout, si je demande des conseils ou de l’aide, c’est parce que j’ai déjà essayé par moi-même et/ou que je n’ai pas trouvé de pistes…
Je ressens à quel point cette situation est douloureuse pour toi, et je veux que tu saches que tes émotions sont totalement légitimes. Ce que tu ressens ne se limite pas à la relation avec ton père, c’est aussi tout ce qu’elle représente : l’injustice de ne pas avoir eu un père comme tu l’aurais espéré, le manque d’une base familiale solide, et le sentiment d’abandon ravivé en voyant une belle-famille plus soudée que la tienne.
Et tu sais quoi ? Ce que tu ressens est une réaction profondément humaine. Notre besoin d’amour et d’appartenance est universel. Et quand il n’est pas comblé, il laisse une trace. Mais cette trace, aussi douloureuse soit-elle, ne définit pas qui tu es.
Tu dis que tu as agi sous le coup de l’émotion en recontactant ton père. Moi ce que je vois, c’est une personne qui a tenté, qui a espéré, et qui, aujourd’hui, comprend mieux ce dont elle a réellement besoin. Ce n’est pas un échec. C’est une étape de ton cheminement.
Se libérer d’une blessure comme celle-ci, ce n’est pas juste une question de temps, c’est une question de processus. Le deuil d’une relation brisée se fait par étapes : la colère, la tristesse, l’acceptation… et surtout, un travail intérieur pour combler ce vide autrement.
Et concrètement, comment avancer ? – Exprimer cette douleur sans filtre : As-tu essayé l’écriture libre, où tu mets sur papier tout ce que tu ressens sans chercher à bien formuler ? Ou même une lettre à ton père (sans forcément l’envoyer) pour libérer ce poids ? – Explorer un espace où tu peux parler sans retenue : Un.e thérapeute pourrait t’aider à ne plus porter seule ce fardeau – Construire de nouveaux repères : Le manque d’une figure paternelle ne signifie pas qu’il n’existe personne pour t’apporter du soutien. Un mentor, un ami proche, une présence bienveillante peuvent t’apporter, différemment, ce que tu aurais aimé recevoir.
Tu te demandes “dans combien de temps cela ira mieux ?”. La vérité, c’est que personne ne peut donner un chiffre exact, et je sais que cette incertitude est frustrante. Mais ce qui est certain, c’est que la douleur évolue. Elle ne disparaît pas du jour au lendemain, mais elle perd son emprise sur toi. Un jour, elle ne sera plus qu’un écho lointain, une cicatrice qui ne fera plus mal.
Et ce jour arrivera plus vite que tu ne le penses, parce que tu es déjà en train d’avancer. Tu as conscience de ton besoin de guérison, tu cherches des solutions, tu refuses de rester prisonnière de cette souffrance. Et ça, c’est une immense force. Alors en attendant que la douleur s’apaise, sois douce avec toi-même. Tu mérites cette bienveillance. Et souviens-toi : chaque petit pas compte.
Au volant, ni appel, ni message, ni réseaux sociaux - Et si nous transmettions la bonne attitude ?
charte forum
Les forums de discussion
Les forums sont des espaces d’échanges entre jeunes
(l’équipe ne répond pas à tes messages). Cependant tes contributions sont soumises à la validation quotidienne des professionnels du site. Elles sont modérées à priori, c'est-à-dire avant leur publication, plusieurs fois par jour. Les modérateurs sont des professionnels de santé (psychologues, médecins, conseillers conjugaux et familiaux...), salariés de l’équipe filsantejeunes.com. Fil Santé Jeunes piloté par l'EPE IDF respecte la réglementation sur la protection des données. Nous t'invitons à prendre connaissance de nos engagements sur la page suivante : Mentions légales
Tu peux discuter sur ces différents forums
Pour accéder aux forums, tu dois lire et valider la charte
Pour ta sécurité et ton intérêt, nous nous réservons donc le droit d’intervenir en supprimant les messages (en partie ou en totalité) qui ne respecteraient pas les règles suivantes :
Ne pas divulguer de renseignements personnels qui permettraient de t’identifier (nom, numéro de téléphone, e-mails…).
Respecter les participations et les avis de chaque internaute quel que soit son âge, sa culture, son sexe, son ethnie, sa religion, et toute autre préférence et caractéristique personnelle.
Faire attention à ton vocabulaire ainsi qu’à la forme et au contenu de tes propos (notamment concernant la sexualité) afin de ne pas heurter la sensibilité des autres internautes et notamment des plus jeunes d’entre vous.
Éviter tout discours incitateur qui mettrait en danger la santé et la sécurité des internautes (apologie de la drogue, de l’alcool ou d’autres pratiques à risque, noms de médicaments).
Ne pas indiquer l’adresse de sites, de lieux, de personnes dont nous ne pouvons vous garantir le contenu ou le sérieux. Il n’est pas possible de faire de publicité.
Si l'une de ces règles n'était pas respectée, tu t'exposerais à une exclusion temporaire de notre forum.
Tout message publié peut être lu, utilisé, repris et cité par tous. Tu as la possibilité d’effacer ou de modifier tes messages. Tu peux également demander à ce qu’ils soient supprimés.
Tu disposes d’un droit d’accès, de modification, de rectification et de suppression des données qui te concernent. Les données qui te sont demandées ne sont destinées qu’à te permettre d’accéder à ton compte. Elles ne sont ni utilisées par filsantejeunes.com pour une autre raison, ni transmises à des tiers.
Les informations partagées sur ce forum ne remplacent pas une consultation chez un professionnel de santé. En contribuant, tu t’engages cependant à ne partager que des informations qui te semblent vraies et correctes au vu de tes connaissances et de ton expérience personnelle.
Dans le cas où les informations médicales que tu diffuses ne proviennent pas de ton expérience personnelle, merci d’indiquer leurs sources de manière précise.
Dans le respect de la loi, Fil Santé Jeunes se doit de réagir si un message fait état d’un danger actuel.
Les messages que tu postes sur le forum sont soumis à la validation de l’équipe Fil Santé Jeunes et cela peut prendre jusqu’à 72h. Pour toute urgence, il faut que tu contactes les secours. Tu peux aussi nous contacter au 0800 235 236 tous les jours entre 9h et 23h, si tu as une question urgente.