[kenzo]

Salut, j’ai 17ans et je viens de découvrir ce forum et j’ai besoin de dire franchement ce que je pense, donc c’est ce que je vais faire.

Ça va bientôt faire un an que je suis en dépression (diagnostiqué par 2 psy) et environ 8 mois que j’ai des pensées suicidaires intempestives.

Rapidement, mes parents sont au courant de ma dépression evidemment mais pas du suicide, ma copine est au courant des deux, sinon, personne n’est au courant de RIEN.
J’ai toujours été le mec good vibe qui est facilement apprécié et à qui les gens se confient, et j’ai absolument pas envie de divulguer mon réel état.

J’ai fait une semi tentative de suicide en février. Semi car je me dirigeais vers un endroit situé en hauteur pour me jeter mais ma copine ne faisait que de m’appeler car je ne répondais plus depuis longtemps et j’ai fini par décrocher et je suis « revenu à moi ».

Malgré une vie assez positive, ma dépression ne fait que s’empirer au point où il n’y a pas un jour où je ne souhaite pas ne pas me réveiller et je n’arrive pas à imaginer une vie sans avoir envie de mourir. L’unique chose qui fait que je suis encore là, c’est la peur de la douleur, j’ai vraiment peur d’échouer.

Je me sens seul, très seul. Ma copine ne sait pas du tout gérer ma situation (ce qui est compréhensible) et d’ailleurs notre relation me fait souvent mal car je n’arrive pas à supporter les problèmes sociaux (ce qui est normal dans un couple) mais vu que je suis à fleur de peau, une simple dispute peut être l’élément déclencheur d’une tentative.

Je me sens m’enfoncer de plus en plus et je ne sais pas quoi faire, j’aimerai juste pouvoir être heureux et avoir une vie tranquille, mais c’est tout sauf le cas. J’ai souvent envie de faire une tentative juste pour qu’on commence à prendre ce problème au serieux et qu’on me porte un peu d’attention sincère, car j’ai l’impression que les gens sains d’esprits sont dans un déni complet vis à vis du suicide et préfèrent ignorer pour rester dans leur bonheur personnel.

J’en viens enfin à pourquoi je veux mourir ? Premièrement j’ai une peur de tout ce que je ne controle pas (l’avenir = études, écologie….) et ça me tétanise. Deuxièmement, je ne supporte plus du tout les problèmes sociaux, j’en ai marre de devoir me disputer pour pouvoir faire avancer n’importe quelle relation. Troisièmement, je sais pas. Concrètement, j’ai juste pas envie en fait, j’ai l’impression de juste pas avoir ma place ici.

Heureusement que ma psy est là car sinon je suis sûr que je serai déjà mort. C’est comme si sa seule présence me retenait de faire quoi que ce soit. Je n’arrive pas à lui dire mes pensées suicidaires profondes, et je sais que je dois lui dire. Mais j’ai l’impression que en face d’elle, je redeviens le garçon «  »sain d’esprit » » et donc je n’arrive pas à dire ce que je pense profondément. Alors que là au moment où j’écris, je suis tout sauf sain d’esprit.

Il y a souvent des soirs où j’ai une envie folle d’en finir et où je veux juste retourner à cet endroit en hauteur, ou avaler plein de médocs ou n’importe quelle autre possibilité.. C’est insupportable, c’est pas une vie de ne pas savoir savourer son quotidien et de vouloir le quitter. Je ne sais plus ce que c’est de ne pas penser à la mort, je vois au quotidien des dizaines d’opportunités d’en finir, c’est littéralement tout le temps là.

Je poste ce message pour pouvoir me libérer et avoir des retours de gens qui sont ou qui ont été dans cette situation (ou pas forcément d’ailleurs).

[Skyracss]

Salut!
Malheureusement, je sais ce que tu vis, et ce dont tu ressens, j’ai sûrement 2 moins que toi (14 ans, mais bientôt 15), mais ce que tu vis, je le vis aussi à l’heure à laquelle je t’écris. J’ai souvent envie d’en finir. Et, quelques personnes de mon entourage/personne IRL le savent, tels que mon médecin, et mon meilleur, et une amie de cours, et à vrai dire, c’est tout. J’ai notamment été diagnostiquée dépressive, il y a maintenant 5 mois, c’était en avril me semble-t’il. Je ne sais pas pourquoi, toi, être-humain de 17 ans (désolée, je ne connais pas ton genre), tu veux te suicider. Mais, j’imagine que si je fais part de ce que je ressens au quotidien, tu pourrais sûrement, voire vraisemblablement t’y identifier.

Pour commencer, j’ai des tendances d’automutilations, plus précisément la scarification, et ce depuis que je suis en 6ème, voire 5ème, et j’avais commencé sans trop savoir, je savais juste que je souffrais à l’intérieur de moi-même. Mais, par peur de moqueries, je n’ai pas su/pu en parler, et je me dis que j’ai bien fait de ne rien dire. Je souffrais en silence, et à ce moment-là, personne ne le savait. Mon quotidien était assez « facile » à vivre, malgré le peu d’énergie que j’avais.

Les cours se passaient bien, j’avais de bonnes notes, et quand je pouvais rentrer chez moi, je le faisais, et j’allais dans mon lit. Et, je pleurais pendant des heures, et des heures, voire toutes les nuits. J’étais cernée, et cetera.

Ma « mère » l’a su, justement, en fin mars, début avril de cette année. Et, le lendemain de la prise de connaissance de cela, elle m’a obligée à en parler à mon médecin généraliste qui est aussi mon médecin traitant, et c’est aussi un médecin que je connais depuis que j’ai 7/8 ans.
Bref, quelques passages là-bas, et j’ai réussi à lui dire ce qu’il n’allait pas, et je lui ai aussi parlé de mes envies suicidaires, elle les a prises au sérieux, et voulait réellement m’aider. C’est la seule adulte à connaître ces envies-ci.

Je comprends le fait que tu n’en aies pas parlé à ta famille, car moi-même elle ne le sait pas. Et puis, pour ajouter, moi aussi, j’ai toujours envie de mourir, mais j’essaie de profiter du bon temps, hélas, je n’y arrive pas.

Essaie d’en parler à ton entourage sérieusement, enfin, aux personnes que tu penses qu’ils méritent ta confiance. Je te jure qu’en parler, ça aide, même s’ils sont juste à l’écoute. Quand j’en ai parlé, j’étais bien, et je sais que je peux leur dire la vérité, je les considère comme mes confidents, et c’est très apaisant, vraiment. Ceci n’est qu’un conseil.

Merci à toi d’avoir pris le temps de lire, et encore une fois, TU n’es pas seul.e.

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