[Petite_goutte]

Bonjour à toutes et à tous,
J’avais besoin d’un endroit ou je puisse vous demander des avis et de l’aide de façon anonyme. J’aimerai vous raconter mon histoire, elle me hante depuis plusieurs années et je n’arrive pas à comprendre mon rôle, suis-je la victime, ou la coupable ? J’ai besoin de vos avis pour pouvoir comprendre et avancer…

C’était en 2021, j’avais alors 21 ans et j’étais dans une relation (pas vraiment de couple) avec ce garçon que je connaissais de l’école primaire mais que je n’avais pas vu depuis plus de 10 ans. Le hasard nous a réuni et nous avons vite commencé une relation à but uniquement sexuel.

Dans notre quotidien le sexe prenait beaucoup de place, souvent de façon plus intense, plus violant et plus dominé que ce que je désirais. Il voulait tester toujours plus de chose dégradantes à mon égard : gifles, crachats, insultes (bien sûr je n’ai pas de problèmes avec ces fantasmes si ils sont consenti par tous les partis de l’acte, mais ce n’étais pas vraiment mon cas). Il ne m’en parlait pas avant le rapport, peut-être qu’il le faisait parfois pendant, mais dans le feu de l’action et sous son emprise physique dominante je n’ai jamais su dire non.

Ce jour-là, chez moi, un jeu de bagarre, un jeu enfantin de lutte, a dérapé en un jeu sexuel avec domination par la force. Au début ce n’étais rien de plus qu’un jeu, mais rapidement je n’avais plus envie. Je me débattais, je tentais de m’échapper du lit, j’avais peur qu’il m’attrape et qu’il me fasse ces choses qui étaient trop pour moi. Je n’ai rien communiqué verbalement, pendant ces rapports j’étais complètement muette, mais il a vu que quelque chose n’allait pas, et il m’a posé la question. Il a aussi dit qu’avec moi il ne savais jamais si il pouvait y aller ou pas, que je n’étais pas clair. Je n’ai pas su quoi répondre, j’ai minimisé ma peur et mon aversion, parce que je n’ai pas réussi à poser mes limites et à dire non, malgré son pas vers moi. J’aurais pu me sauver. Il a alors continué, et je me suis laissée faire malgré moi, sans désir, sans envie, avec de la peur et de la honte. Je crois même que j’ai pleuré pendant, bien sur sans lui montrer.

Je ne crois pas que c’étais une agression, mais ce n’était pas un consentement libre et clair. C’était une situation où je me suis sentie piégée et incapable de dire non, j’étais sans voix, muette, comme a chaque fois durant nos rapports. Je n’arrive pas à savoir si il est coupable de ne pas avoir compris sans mes mots, mon langage corporel aurait peut-être dû suffire. Mais il m’a demandé, et je n’ai rien dit. Je ne me souviens plus bien de cette époque avec lui, je ne crois pas que j’avais peur de lui au quotidien, mais pendant les rapports, oui. Je ne sais pas pourquoi je n’arrivais pas à lui dire non, je sais qu’il aurait été déçu, peut être que j’avais peur qu’il parte, qu’il me le reproche ou qu’il s’énerve. Je n’ai pas de souvenirs de lui violent ou toxique en dehors de nos rapports… Bref, je crois bien que je me suis violée toute seule…

[questionanonymeParticipant]

viole ou violente ?

[MyValueParticipant]

Bonjour Petite_goutte,

Je suis désolé que tu ais eu à vivre une telle situation..
J’imagine pas l’ampleur de la honte et de la tristesse associées à ces moments là..
Tout ça doit être très douloureux en terme d’image et d’estime de soi..

Je te souhaite du courage dans ton parcours de reconstruction !

[Zuliette]

Salut ! Alors, déjà, tu ne t’es pas violée toute seule. C’est le gars avec qui tu l’as fait qui aurait dû voir que tu n’en avait pas envie. Tu n’es pas « pas clair », c’est sa faute à lui, et en aucun cas à toi. Tu n’étais pas consentante et il aurai dû le voir, même si tu n’as pas dit « NON », tu avais des symptômes physiques qui parlaient pour toi, et ça, c’est un NON. C’est lui qui t’as violée, pas toi. Tu dois en parler à quelqu’un de confiance. Et tu peux même porter plainte, si tu en as envie, sache que ce n’est pas normal ce qui t’es arrivé et que ce n’est en AUCUN CAS ta faute. Prends soin de toi,
Zuliette

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