Je vide mon sac
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- Zénith
Bonjour ,
je n’ai jamais partagé ce que je ressentais, jamais, je ne suis même pas sûr de le savoir moi même. Je pense que ça peut me faire du bien de l’écrire au moins, je n’attends pas forcément de réponse, je vais juste écrire tout ce que j’ai sur le coeur en espèrant qu’il s’allège un peu.
Je ne sais pas trop si ça fera 20 ou 200 lignes je vais juste vider mon sac sans trop réfléchir.Alors, j’ai 20 ans et j’habite seul dans un appart, et mes semaines depuis que j’ai arrêté mes études en Janvier se résument à aller travailler (caissier) et m’isoler chez moi, absolument RIEN d’autre, je ne vois personne, (je n’ai que 3 amis qui ne sont pas dans la même ville et que je ne vois presque jamais de toute façon).
Je suis casiment sûr d’avoir une phobie social, rien que de croiser une personne dans la rue est une épreuve pour moi, alors je vous laisse imaginer ce que c’est que d’avoir des interactions avec des dizaines de personnes toute la journée au travail… Ça m’oblige à me donner à 200% tout le temps.
J’imagine que c’est lié au fait que j’ai subit pas mal de harcèlement de la primaire au collège : parce que j’étais plutôt timide et en surpoids (mtn je suis bien mince après un régime acharné ahah).
Même au lycée quand j’ai découvert que j’étais bi on me traitais de “pd” parce que c’est marrant de se moquer de quelqu’un de “différent” j’imagine ?
Je crois que c’est vraiment à partir de la 6 ème que j’ai commencé à vraiment me renfermer sur moi même; à cette époque je vivais d’un côté avec mon père et de l’autre avec ma mère et mon grand frère (mes parents sont séparés et j ai 2 grands frères qui ont 20 ans de plus que moi)
Du côté de mon père ça se passait plutôt bien, même si il était un peu strict et que l’appartement était sinistre il faisait ce qu’il pouvait.
Quand j’étais chez ma mère en revanche c’était plus compliqué, elle était handicapée et se déplaçait en fauteuil roulant, elle avait peu d’énergie donc c’était à nous de nous occuper des tâches ménagères et du chien.
Je haissais mon frère qui habitait avec nous, il passait ses nuits à jouer aux jeux vidéos (ruinant mes nuits au passage) et à dormir la journée, il n’hésitait pas à crier sur ma mère ou moi si on osait faire du bruit à 14h.
On était pauvres, et vu que ma mère était vraiment fatiguée et que mon frère était une larve il y avait des jours ou personne ne faisait à manger.
Je dépensais mes 20e d argent de poche pour m acheter de quoi manger et je le cachais dans ma chambre parce que sinon il y avait des journées ou je mourrais de faim.
Avec ça je ne me sentais bien ni à l’école, ni à la maison.
Avec les années l’état de ma mère s’est empiré, je révisais mon brevet pendant que ma mère recevais des soins dans sa chambre, un cancer à ce que j’avais compris.
Je crois que je n’est jamais essayé de savoir ce qu’elle avait précisemment, peut être par peur que ça soit grave, par peur de perdre la personne que j admire le plus sur Terre.
Honnêtement j ai jamais compris comment elle trouvait la force de continuer à sourire et à faire des blagues avec son état de santé et l enfer que mon frère nous faisait subir.
Mon autre frère habitait dans une autre ville, et c est grâce à lui que l on pouvait faire des sorties (ski…), il nous sortait de notre quotidien précaire.
J’ai continué de vivre avec ma mère et mon frère jusqu’au lycée, et en première j’ai commencé à parler avec une fille tout les jours pendant au moins 2 mois, ça se passait très bien (vu que j avais une mauvaise estime de moi je me demandais comment possible mdrrr), on s étais même rencontrés pour aller au ciné et au resto.
Ça m aidais beaucoup parce que à côté ma mère a dû aller à l hopitâl à cause de complications. Pendant ses 6 mois à l hopital je suis resté la plupart du temps chez mon père (surtout parce que je pouvais aller la voire à pieds, c était à côté).
Mais au final elle a arrêter de me parler du jour au lendemain, c’est un peu bête et j ai un peu honte maintenant mais je crois que ça me faisais tellement de bien de lui parler que lorsqu elle m a sortis de sa vie mon coeur s est littéralement brisé, alors que l on s est parlé que 2 mois. J ai continué d aller voir ma mère sans lui montrer que j allais plutôt mal
Plus tard en terminal (quand j ai découvert que j étais bi), j ai eu ma 1ère relation avec un gars, même ma 1ère vraie relation tout court; je crois que c étais une des rares fois ou je me sentis heureux, ou je me suis sentis aimé même. Si je me souviens bien ça n a duré qu un mois, jusqu à ce qu il annonce à son père notre relation, il l a tellement bien pris qu il lui a interdit de me revoir en lui disant que je l avait manipulé.
C’est triste et terriblement con, mais j’ai au moins été heureux pendant 1 mois.
Après avoir eu mon bac j’ai revus un gars que je connaissais depuis le collège et il m a avoué ses sentiments et on s est mis ensemble.
Je suis ensuite partis de la maison pour prendre un appart pour mes études (de la 3d). La prépa a été dure parce que j avais peu d expérience en dessin et j ai vraiment dû travailler 3x plus que tout le monde pour avoir le niveau.
à la fin de l’année (après avoir été accepté) j’ai commencé mon 1er travail (chez mcdo) pendant l été (c était de nuit donc je faisais 23h-7h).
Après un mois (j avais 18 ans) mes frères m’appellent pour qu’on rendent visite à ma mère (qui était hospitalisée à ce moment là), quand on arrive, on nous amène dans une salle à part.
Dans cette pièce un médecin nous explique que notre mère est condamnée, qui il y a eu une énième complication et qu il n’y a plus rien à faire, que l on va la laisser partir.
Les quelques jours qui ont suivis se sont donc résumer à faire des aller retours entre l hotel et l hopital, on a passer des journées entières à lui tenir la main. Ma mère n’étais pas consciente, elle ne se réveillait que pendant quelques secondes de temps en temps. Je crois qu’il n y a pas grand chose de pire que de rester à côté de la personne que tu aimes le plus, en sachant qu’elle peut mourrir à chaque instant, en étant totalement impuissant.
Elle nous a quittés au bout de quelques jours dans l après midi, c était comme on peut le voir dans les films, un long “bip” continu qui annonce le décès suivis de cris atroces.
un des seuls souvenirs que je garde de cette journée après ça, c’est quand on nous a sortis de la salle, j’ai dû passé au moins 20min à regarder par la fenêtre, je me souviens qu’il y avait une maman qui jouait avec ses enfants en bas.
Après ça nous somme retournés la voir, elle avait était maquillée, elle était belle mais totalement glacée.Après tout ça je suis retourné dans mon appartement, et je suis retourné travailler. Je crois que n ai jamais été épuisé qu à ce moment là.
À la fin de l été j ai changé d’appart pour aller habiter avec mon copain, la moitié du temps ça se passait bien et l’autre non, j’ai stoppé mes études au milieu de l année parce que ça n étais pas pour moi finalement.
J ai passé des mois à rester chez moi totalement dépressif.
Ça ne passait pas très bien dans mon couple, en même temps je ne devais pas être d une très bonne compagnie; et en même temps il avait des propos atroces par moment : du genre qu il aimerait bien être en vacances aussi, alors que je passais mes journées à être mal.
On s’est quittés, et en y repenssant les premiers mois étaient sympa mais je pense pas que j avais des sentiments, je crois que j avais juste besoin d affection; c est horrible dis comme ça : j’aimais plutôt bien les moments qu on passais mais tous ce qui était sexuel je n ai casiment j aimais eu de plaisir ou d envies avec lui. Même dire je t aime était compliqué.
Pendant les mois qui ont suivis je suis allé voir une psy pour essayer de parler, mais ça ne m a pas aidé; j’ai même fait une tentative de suicide un peu plus tard, je n avais même pas envis de mourrir je voulais juste arrêter de souffrir.
Après ça j ai commencé une licence à la rentré, que j ai aussi arrêté après 4mois parce que ça ne me plaisais pas.
Depuis ma vie se résume à aller travailler, m enfermer chez moi et à dire à ma famille “oui ça va” au téléphone.
J ai toujours ce bloquage pour m ouvrir aux autres, en me disant qu ils ont aussi leurs problèmes et que je ne veux pas être un poids.
Ces années à me donner à fonds dans mes études pour au final devoir encore tout recommencer m ont complètement démoralisé.
Je vois les gens avancer et moi je suis là, seul dans ma chambre, ne sachant toujours pas quoi faire de ma vie, étant incapable de prendre correctement soin de moi et étant épuisé sur tout les plans.
Je me sens seul, tellement seul ptn, j ai de la famille qui me dis “je suis là si tu veux parler” mais moi je n ai encore trouvé personne à qui je me sens de livrer tout ce que je garde en moi depuis si longtemps.
J ai l impression d être un zombie dépourvu de toute émotion et d énergie, je passe mon temps libre à jouer sur l ordi, j en ai même pas envie c est juste la seul chose qui m occupe asser l esprit pour arrêter de penser. Je n arrive plus à penser correctement, j ai une mémoire horrible, je fais des insomnies et j ai l impression d être à moitié là.
On me demande ce que je veux faire plus tard, mais comment je suis censé m imaginer un avenir alors que chaque jour qui passe est un enfer que je traverse seul.
J’ai vraiment essayé de me sociabiliser, je suis allé aux soirées de ma résidence, je me suis inscris à un groupe de sport, mais à chaque fois des groupes se forment et je ne suis pas dedans.
Honnêtement je ne sais pas trop comment je vais m en sortir, avant j aurai tout pris sur moi mais là j arrive à bout, je me demande parfois si c est vraiment comme ça que la vie à 20 ans est censé ressembler ou si j ai juste manqué de chance.
Ça fais 2h30 que j écris ce que j ai sur le coeur, je ne l avais jamais fais, j ai déjà beaucoup de mal à m expliquer à moi même ce que je ressens alors l’écrire était un exercice compliqué.
Je ne sais pas trop si ça m a aidé mais j aurai au moins essayé.
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