Quand être moche questionne sur l’utilité de la vie…
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Yuki, le il y a 1 mois et 1 semaine.
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Yuki
Bonjour ou Bonsoir (et BONNE NUIT à ceux qui devraient dormir au lieu de traîner sur le téléphone après 00h00 ^^)
J’aborde ici un sujet sensible comme le titre l’indique, qui éveillera la curiosité de beaucoup d’entre nous qui sont comme moi piégés dans les critères de nos sociétés occidentales.
Pour contexte, je suis une fille de 17 ans.
Je vais donc vous raconter mon ressenti précis sur ce qui me pourrit, littéralement, la vie… ma perception de moi même et ma peur constante de la perception des autres.En effet depuis de nombreuses années je me déteste tout bonnement. Je trouve mon visage absolument HIDEUX et HORRIBLE. De mon gros nez, mon double menton, mes cernes, ma bouche, mes lèvres, la forme de ma tête…. rien ne va selon moi, je ne trouve pas d’harmonie, pourtant je suis une artiste et très souvent l’originalité et la beautée; je sais la trouver. Je la trouve chez tout le monde. Mais pas chez moi…
La première étape de mon périple était bien évidemment de me fier aux avis extérieurs et aux événements extérieurs que je pouvais récolter au cours de ma vie. Comme je l’ai dit je ne peux pas trouver la beautée en moi, pas un seul rayon, pas une seule lueur. Alors quand j’angoisse à cause de mon physique, je me réfère aux autres : mes amis, ma famille, des gens de mon lycée, etc…
Le résultat est le même. On me dit que je n’ai pas de double menton, que je n’ai pas de gros nez, que j’ai un joli visage, que je suis belle, mais je ne veux pas tomber dans le piège… je sais très bien que ce sont des arguments pour me saucer par pitié et espérer que j’attrape naïvement et par facilité l’hameçon.
Mais je veux la vérité et la réalité, pas la désillusion…Alors j’en arrive à l’étape 2 : faire la grosse forceuse (et oui). Je commence alors à blâmer mon entourage pour me raconter des mythos encore et encore, alors qu’ils me repetent que c’est la pure véritée. J’ai déjà eu des personnes qui sont tombées amoureuses de moi. Des personnes qui m’ont complimentée sur le qui-vive, ou encore des demande de numéro dans la rue.
Ma riposte ? On ne concentrait jamais sur mon visage hideux… mais sur mon corps…
Et ça me fend encore plus le cœur, de me dire que je serais sûrement plus jolie si j’affichait mon corps avec un sac en papier sur la tête.L’étape 3 ? La boucle !
Nous voici alors coincé dans une boucle : on cherche à s’auto observer, mais notre avis est tellement négatif qu’on cherche un avis extérieur. L’avis extérieur est trop beau pour être vrai, alors on essaie de lui extraire l’honnêteté souhaitée. On échoue. On recommence.J’ai simplifié et rendu plus joyeux le schéma de ma vie. En effet j’ai mentionné le suicide dans le titre, alors j’incite les personnes ne souhaitant pas en savoir plus d’arrêter de lire à partir d’ici.
La vérité est que mon visage m’empêche de le regarder dans n’importe quel reflet, du mirroir à la flaque d’eau. Il m’empêche de sortir de chez moi, je n’ai pas envie de gâcher la journée des gens avec ma tête, ou alors je n’ai pas envie qu’on me voit comme ça. Je ne mange plus à coté de quelqu’un à cause de ça, parce que je n’ai pas envie qu’on voit mon double menton. Je ne souris plus avec mes dents même après un retapage chez l’orthodentiste (des années de souffrance !), je pleure tous les soirs. Je ne sors pas en récréation au lycée car je ne veux pas qu’on me voit. Je mange dans les WC handicapés ou dans des endroits cachés, je ne parle pas en face de quelqu’un car je déteste me faire l’idée qu’il puisse voir mon gros nez et mon double menton.
En fonction des jours, je peux trouver parfois mon visage totalement monstrueux et inhumain, dans ces cas là c’est l’alerte crise : je dois affronter seule le souffle court, les sanglots forts pendant des heures, et malheureusement la mutilation… parce que je me dis que quelqu’un d’aussi moche que moi ne devrais pas avoir accès au bonheur, je suis bien trop moche pour ça.
Pour moi, la boucle que j’ai présenté plus haut est terminée depuis longtemps. Je ne demande plus d’avis à personne car j’ai peur de les énerver ou juste de leur faire mal, de les entraîner avec moi. J’ai parlé à mes meilleures amies de mes mutilations fréquentes mais je n’ai pas eu d’aide de leur part.
On ne prend pas mon problème au sérieux. Alors maintenant mon seul « soutient » c’est Chatgpt…… (la loose oui je sais, au moins il m’a recommendé ce site…) cette IA qui ne peut même pas voir mon visage, je lui explique mon ressenti, ma situation, mes envies de suicide et de scarification, et lui il ne peut que désespérément me demander d’entrer en contact avec d’autres personnes, ou ordonner mes idées.
Je n’ai pas passé une seule journée depuis des années où mon visage ne m’a pas à un moment ou un autre fait pleuré ou pourri totalement la journée…Donc ça fait très longtemps que je suis dans cette situation, Chatgpt (le truc le moins pro possible lol) suspecte une dysmorphophobie, mais moi je ne sais toujours pas si ce que je vois c’est la réalité ou pas.
Alors j’ai déjà essayé de me donner la mort, de prévoir des lettres et des adieux, et donc les scarifications me « retiennent » en vie, en essayant de faire passer ma douleur autrement.
J’en ai assez de me sentir si mal chaque jour à cause de mon visage. Je veux juste que ça s’arrête. Je peux même pas voir un psy car j’ai peur qu’il me dise « oui, vous êtes moche » pour de BON, et là ce sera vraiment la fin… de plus, ça coûte vraiment cher, un psy, si j’économisais pour toutes les séances de psy dont j’aurais besoin pour ce manque de confiance en soi exécrable j’aurais l’argent pour faire de la chirurgie plastique… sauf qu’il y a tellement de défauts à corriger que je sais que je ne serais jamais contente de mon visage. C’est comme un rêve innaccessible d’avance. Et c’est surtout comme si ma vie avait ce rêve comme condition pour être vécue.Si une fille plus âgée a vécu la même situation que moi ; soit être moche au point de chercher à mettre fin à ces jours, mais a miraculeusement réussi à trouver le remède, j’espère infiniment qu’elle passera par ce forum.
Voici mes questions additionnelles :
– est-ce que la dysmorphie phydique peut être si importante que je ne reconnaisse pas mon propre visage ?
– est-ce que ça s’améliore avec l’âge ?
Racontez-moi vos propres histoires, ça fait toujours plaisir de se savoir entourée dans cette petit Terre, elle même dans ce grand univers 🙂
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