Un poids lourd sur mes épaules…littéralement.

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    bidou12
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      Il y a quelques temps, ma prof de françajs nous a demandé d’écrire à propos d’un souvenir triste ou du moins qui est relatif à la tristesse. Dès qu’elle a annoncé ce sujet, je savais de quoi j’allais parler. Dès que je suis rentrée chez moi, je me suis mise à écrire à ce sujet. Je savais que ce n’étais pas un sujet léger mais au contraire un peu… »taboo » pour une dissertation, le lendemain, je suis allée voir ma prof et em effet elle m’a dit que si il y avait des aveux compromettants dans une des dissertation, elle serait obligée de faire remonter cela…J’ai donc pris la décision de parler de ce sujet en enlevant les passages compromettants.
      Voici la version initiale:

      Le miroir est là, immobile, témoin silencieux. Je me tiens devant lui, les mains crispées sur le rebord du lavabo. Mon reflet me fixe, mais ce n’est pas moi que je vois. C’est elle.
      Ma meilleure amie. Son visage, ses traits familiers, sa silhouette que je reconnaîtrais entre mille. Mais quelque chose cloche. Elle est pâle, ses yeux sont fatigués, comme éteints. Elle pose ses mains sur son ventre, hésitante, avant de se pencher au-dessus du lavabo. Ses épaules se contractent. Je comprends ce qu’elle s’apprête à faire avant même qu’elle ne bouge.
      Mon cœur se serre. Non. Pas elle.
      — Arrête, s’il te plaît.
      Ma voix tremble. Je veux lui tendre la main, la ramener loin de cet abîme. Lui dire qu’elle n’a pas besoin de faire ça, qu’elle est belle, précieuse, entière. Que son corps n’a rien à expier.
      Je veux la protéger. Lui rappeler toutes les fois où elle a ri sans se soucier du regard des autres, tous ces instants où elle était simplement… elle. Libre. Loin de cette douleur qu’elle s’inflige.
      Mais elle ne m’écoute pas. Elle continue, comme si tout était normal. Comme si ce geste faisait partie d’elle.
      Et soudain, le reflet change. Ce n’est plus elle, c’est moi.
      Le même teint livide. Les mêmes gestes. La même résignation.
      Mais cette fois, je ne dis rien. Je ne ressens rien. Juste une mécanique bien rodée, un automatisme. Je me vois faire, et pourtant, rien en moi ne s’insurge, rien ne crie au scandale.
      C’est comme respirer. Comme cligner des yeux. Ça existe. C’est tout.
      Pourquoi ?
      Pourquoi est-ce que je refuse cette douleur à ceux que j’aime, alors que je l’accepte pour moi ? Pourquoi suis-je incapable de me voir avec la même tendresse, la même bienveillance que j’offre aux autres ?
      Peut-être que si quelqu’un d’autre me disait ce que je me dis à moi-même, je trouverais ça cruel. Peut-être que si c’était ma meilleure amie à ma place, je me battrais pour lui faire ouvrir les yeux.
      Mais quand il s’agit de moi… rien. Pas un frisson d’alarme. Pas une once de révolte.
      Mon regard croise celui du reflet. Il me fixe avec une vérité brutale.
      Et pour la première fois, une fissure apparaît dans cette normalité que je me suis construite.
      La fissure est là. Infime. Presque invisible. Pourtant, je la ressens.
      Mais elle ne suffit pas à arrêter la mécanique.
      Il y a des jours où je pourrais croire que tout est sous contrôle. Où je mange normalement, sans excès, sans débordement. Où je me dis que ça va. Que je vais bien.
      Et puis, il y a ces autres jours. Les jours où ça dérape.
      Ce ne sont pas des journées comme les autres. Elles ont un goût amer avant même qu’elles ne commencent. Un poids qui s’accroche à mes pensées dès le matin. Ces jours-là, la nourriture n’est plus seulement de la nourriture. Elle devient un piège, une obsession, une excuse.
      Parce que dans ces moments-là, je peux manger autant que je veux. Rien n’a d’importance, puisque je sais que je ne garderai rien. Je peux me remplir à l’excès, parce que je sais que je vais tout effacer.
      C’est un paradoxe cruel. Plus je veux contrôler mon corps, plus je le pousse dans l’excès. Plus je veux qu’il soit léger, plus je le surcharge. C’est un équilibre inversé, un mensonge que je me raconte.
      Et puis vient l’inévitable. L’après. Le moment où il faut réparer, effacer, nettoyer. C’est presque un rituel. Un acte à la fois réconfortant et destructeur.
      Un cercle vicieux. Parce qu’une fois que ça commence, ça ne s’arrête pas en un jour. Une crise n’est jamais un moment isolé. C’est une spirale qui s’étire sur des heures, des jours, où chaque bouchée avalée est une promesse de se faire disparaître un peu plus.
      Et plus je suis obsédé par l’idée de perdre du poids, plus je mange. Plus je mange, plus j’ai besoin d’effacer.
      J’aimerais dire que je suis maître de ce mécanisme. Mais en vérité, je suis à la fois le bourreau et la victime, le geôlier et le prisonnier.
      Je lève les yeux vers le miroir.
      Mon reflet est toujours là. Il ne bouge pas. Il ne juge pas. Il observe, simplement.
      Et je me demande… jusqu’à quand ?

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