C’est quoi la santé numérique ?
Aller sur internet plutôt que chez le médecin ? Regarder ta courbe de croissance sur ton smartphone plutôt que sur ton carnet de santé ? Chercher un psy on-line plutôt qu’aller dans un cabinet ? Voilà ce qu’on peut appeler « la santé numérique ». C’est souvent pratique mais attention, ce n’est pas magique !
Smartphone : carnet de santé 3.0
Ton smartphone, peut-être un nouveau carnet de santé. Tu peux désormais avoir accès à beaucoup d’infos santé rien qu’en téléchargeant quelques applis et en comprenant comment elles fonctionnent. Courbes de sommeil, menus quotidiens, nombre de kilomètres parcourus par jour, anti-oubli de pilule… sont des applications qui te permettent de rester connecté(e) à ton corps et à ta santé. Plutôt une bonne chose ? Cela permet à un grand nombre de personnes d’apprendre plein de choses sur leur santé, et en particulier les jeunes (donc toi). C’est malin et ça marche.
Avec ces nouveaux outils, on peut te dire à quelle heure te coucher ou encore combien de pas il te reste à faire pour atteindre le bon nombre de kilomètres. Mais tout d’un coup, tu n’as pas un peu l’impression que ton portable te donne des ordres ? L’important est de savoir manier ces outils, en restant maitre de tes choix !
Santé sur le net : c’est fiable ?
Tu as peut-être déjà été chercher quelques informations sur internet, dans un moment où tu te sentais inquiet(e) par rapport à ta santé. Tu as trouvé quelques réponses qui ont pu te rassurer, sur différents sites ou divers forums. Cependant, il est important que tu puisses garder à l’esprit que toute information n’est pas forcément fiable. Alors, comment t’y retrouver ? Comment vérifier ? Petit topo sur les infos sécurisées.
Mentions légales : avoir le réflexe de regarder s’il existe ces mentions légales est une bonne chose. Cela te permet d’en savoir un peu plus sur le sérieux du site que tu checkes. Qui a écrit les articles ? L’article est-il daté ? Qui est le responsable éditoriale ? Est-ce que c’est un site gouvernemental ou commercial ?
Health on the net : cette fondation est chargée de ce qu’on appelle la certification, en partenariat avec la Haute Autorité de la Santé. Concrètement, ce logo traduit l’engagement de l’éditeur du site à respecter des principes de transparence et à diffuser de l’information de santé répondant à des critères de qualité. Donc, en gros, si ce logo est visible sur le site, c’est plutôt une bonne nouvelle !
Les Forums : petit warning ! Aller sur un forum pour échanger avec d’autres internautes sur une situation n’est pas forcément une mauvaise idée, bien au contraire. Il peut également y avoir des informations fiables en termes de santé, mais le problème, c’est qu’elles ne sont pas toujours vérifiées. Les forums sont rarement modérés par des professionnels, sauf sur Fil Santé Jeunes bien sûr
Attention ! Exposer ta santé sur Internet comporte des risques : harcèlement en ligne, escroquerie, pub ciblée…
L’aide à distance
Si tu lis cet article, peut-être que tu connais également notre dispositif : une ligne d’écoute et d’aide à distance ! L’idée est de pouvoir échanger avec un professionnel, par téléphone, chat’ ou mail. Tout se passe donc « en ligne ». Cette nouvelle façon d’organiser les soins se répand de plus en plus, défendant l’idée d’une meilleure accessibilité pour le plus grand nombre. Certains services, comme Fil Santé Jeunes, Drogues Info Service, Sida Info Service…, se sont même regroupés afin de proposer un accompagnement de qualité.
Aujourd’hui, tu peux également consulter ton médecin généraliste ou encore ton dermato en ligne, afin d’avoir une réponse plus rapide. Gain de temps assuré ! Bien-sûr, il n’est pas encore possible de soigner ta carie à distance, tu t’en doutes bien
Psychothérapies en ligne : fiction ou réalité ?
De nouvelles thérapies ont vu le jour. On parle d’e-thérapies. Il s’agit de pouvoir effectuer un travail thérapeutique, auprès d’un professionnel reconnu comme tel, tout en restant chez soi. On peut alors utiliser la visio-conférence, le mail, le téléphone etc. Au départ, l’objectif était de permettre à des personnes dans l’incapacité de se déplacer (porteuses de handicaps physiques, agoraphobes, non véhiculées, isolées, expatriées …) d’avoir accès, comme tout le monde, au soin et à une aide thérapeutique. L’idée peut se révéler bonne, si elle te convient et que le thérapeute que tu consultes connaît les spécificités de l’aide à distance.
Le soin dans le numérique peut également prendre d’autres formes, comme les thérapies en réalité virtuelle qui se développent de plus en plus. L’idée c’est qu’un professionnel t’accompagne et t’aide à mettre à distance ce qui t’effraie. En effet, elles sont généralement proposées pour soigner différents types de phobies ou encore l’anxiété. Ce dispositif permet une exposition à sa peur ou à sa phobie de manière progressive, en pouvant justement contrôler tous les paramètres de l’exposition, et en présence du thérapeute.
Avec tous ces nouveaux outils technologiques, à quoi ça sert d’aller chez le médecin ? Malgré les avantages de cette nouvelle façon de penser le soin, peut-être qu’on peut se poser la question du risque à trop vouloir rester derrière son écran. Pourquoi choisir ce dispositif ? Est-ce que ça t’aide vraiment de rester chez toi ? Il est parfois utile de se mettre en mouvement pour rencontrer un professionnel dans le réel. Tout ceci doit rester quelque chose qui t’aide, et non qui t’empêche de… Maintenant, c’est à toi de voir !
Pendant un moment j’ai cru que les e-thérapies pouvaient m’aider, j’ai arrêté d’aller voir mon médecn au profit d’un médecin en ligne, j’ai arrêté d’aller au CMP (où je me sentais très mal de toutes manières) pour une thérapie en visio-conférence. Elles m’ont aidée pendant quelques temps mais je me suis rendue compte qu’en fin de compte elles étaient un moyen d’évitement. Toutes ces choses misent en place censées être salvatrices renforçaient et m’emprisonnaient dans mes angoisses. Comme vous le dites dans l’article ce n’était plus quelque chose qui m’aidait mais qui m’empêchait de faire face. , je dois faire face à une des conséquences que je n’avais pas prévues du tout : l’oïcophobie ou la peur de rester à la maison mais j’arrive à la contrôler par des gestes simples (ouvrir les fenêtres, ouvrir les portes vitrées du balcon, sorties régulières…) et je continue ma thérapie (avec une psy en libérale avec qui je me sens bien) tout en reprenant au fur et à mesure les activités extérieures (lycée, sports, sorties) et en ajouter d’autre qui me permettent de me sentir plus en confiance comme le Krav-maga par exemple.
Aujourd’hui j’ai réussi à me libérer de ce carcan et j’apprends petit à petit à réapprendre à “vivre normalement”. Et si j’arrive aujourd’hui à ressortir quand j’en ai envie
Alors oui, les soins sur internet peuvent aider mais peuvent aussi devenir une prison.