Connaître son corps

L’interview du mois : Nathalie et Christine, coiffeuses

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CheveuxNathalie, aidée de Christine sa collègue, ont bien voulu se prêter au jeu de l’interview du mois. Nous les en remercions !

Quelles sont les tendances de coiffures chez les jeunes aujourd’hui ?

Tout dépend du style des jeunes en fait. Les garçons, beaucoup sont musiciens et donc veulent garder leurs cheveux longs, les autres préfèrent les cheveux courts. Alors que pour les filles, toutes veulent leurs cheveux longs et raides ! C’est vraiment la tendance du moment. Ce qu’elles aiment aussi : c’est le  « tie and die »: ce sont des décolorations dans la longueur.

Peut-on parler d’effet de mode ? Sur qui les jeunes prennent-ils modèle ?

Oui en effet on peut parler de mode. Les séries télé, les artistes, les stars du moment font que les jeunes veulent plus ou moins ressembler à leurs idoles. Ils nous disent par exemple : « je voudrais la coupe de Justin Bieber », ils nous amènent des photos ou alors ils nous montrent sur leur portable à qui ils veulent ressembler.
En revanche, les parents viennent nous voir avant, pour des recommandations. On essaye en fait de faire plaisir à la fois aux parents et aux jeunes. Ce n’est pas toujours évident.

Y a-t-il des évolutions ?

Autrefois les filles n’allaient pas chez le coiffeur c’est leur mère qui leur coupait les cheveux ; il n’y avait pas de demande type « coloration, extensions, permanente »… alors que maintenant les générations ont changé. Dès 12-13 ans elles veulent des mèches, elles veulent même parfois commencer à se décolorer les cheveux. Mais on refuse certains travaux parce qu’elles sont trop jeunes.

Aller chez le coiffeur représente t-il un budget important pour eux ?

Oui surtout pour les parents. Du fait des nouvelles techniques le budget a augmenté par rapport à quelques années. Souvent les enfants viennent d’eux-mêmes, seuls (pour les plus grands), et après les parents viennent nous régler. Il s’agit d’un salon de coiffure de quartier implanté là depuis très longtemps donc on connaît beaucoup de monde.

A quelle fréquence les jeunes vont-ils chez le coiffeur ?

Tout dépend de la longueur des cheveux. Pour les filles comme la tendance est au long, elles viennent à peu près tous les 6 mois. Pour les garçons ça dépend de leur coupe : si c’est très court, ils viennent très régulièrement toutes les 5 semaines à peu près ; s’ils ont les cheveux longs alors là c’est la guerre avec leurs parents qui nous demandent de faire un peu tampon. Du coup si on les croise dans la rue, on leur parle et on les pousse à venir parce qu’ils n’écoutent pas trop leurs parents ; donc ces garçons-là viennent tous les 2-3 mois.

Ont-ils parfois des craintes, des réticences, des exigences ?

Oui absolument. Les ados nous demandent de ne pas suivre les recommandations de leurs parents. Je suis même parfois obligée de les appeler pour en discuter. Les jeunes de maintenant sont très coquets – ce qui est très bien : leur image doit refléter la mode de maintenant.
Sinon ils ont aussi des craintes parce qu’ils ne savent pas comment ils vont ressortir. Ce qu’on fait quand c’est la première fois qu’ils veulent une coloration ou une mise en forme particulière, on propose quelque chose de très léger ; et la fois d’après on reprend de façon plus soutenue. Donc ça les rassure ; leur crainte en fait c’est de changer de tête, comme ça, en claquant des doigts : à la fois ils veulent faire des choses et en même temps ils ont peur de trop changer.

Observe-t-on des différences entre les filles et les garçons ? Notamment sur le plan des soins apportés à leurs cheveux ?

Les garçons en général ne font rien sur leurs cheveux ; sur le plan technique quelques jeunes font des défrisages mais ça reste assez rare. Les filles sont beaucoup plus exigeantes : elles veulent un cheveu brillant, lisse et beau ; et donc là effectivement elles nous demandent de faire des soins, des crèmes, des masques, d’éclaircir légèrement les cheveux etc…

Quelle est la formation pour devenir coiffeur et quelles sont les évolutions possibles dans le métier ?

Il faut un CAP coiffure et ensuite on peut enchaîner avec un Brevet Professionnel, un Bac Pro ou un Brevet de Maîtrise. On peut évoluer énormément dans notre milieu, mais on n’est pas obligé de tout faire non plus. On fait aussi très régulièrement des stages qui nous permettent d’apprendre des nouvelles méthodes, des nouvelles coiffures. Ça change tout le temps.

Qu’est ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

Déjà petite je coupais les cheveux de mes poupées ou même de mes frères quand ils avaient 12-13 ans. J’ai toujours aimé la coiffure, la mode, c’est une passion. Pourtant j’avais un papa qui était contre. Vers l’âge de 15 ans lors des vacances de la Toussaint j’ai cherché avec une amie un travail. J’ai trouvé un coiffeur qui cherchait une apprentie. Ça m’a encore plus plu et j’étais encore plus déterminée ; du coup je n’ai pas laissé le choix à mes parents : je voulais arrêter l’école et j’ai commencé la coiffure. J’ai réussi et mes parents sont très fiers de moi !

Lorsque l’on est coiffeur ressent-on des préjugés par rapport au métier ? Au niveau de la clientèle ? Dans l’entourage personnel ?

Absolument ; il arrive qu’on ressente un peu de mépris de la part de la clientèle ; mais c’est pas la majorité. Pour tout ce qui est métier artistique souvent les gens pensent qu’on n’a pas de conversation, mais c’est faux parce qu’on fait des études, des choses très intéressantes, on peut aller dans le monde entier. Et par contre le fait d’être coiffeur est un atout pour notre entourage personnel : on leur montre la mode !

Comment ça se passe avec les jeunes ?

Super bien ! On a une relation avec nos jeunes vraiment extraordinaire : ils nous confient leurs misères, leurs amourettes. Souvent, on les connaît depuis qu’ils sont tout petits. Ils nous racontent pas mal de choses à nous, c’est très rigolo d’ailleurs, et parfois ils nous demandent : « tu le dis pas à mon père, tu le dis pas à ma mère » On est un peu leur confident.

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