C’est quoi la pornographie ?

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La pornographie, on en entend parler mais avant 18 ans, on n’est pas sensé y avoir accès. On est tenté de regarder, les adultes sont gênés d’en discuter et le filtre parental de l’ordinateur est réglé pour la bloquer. Quels mystères se cachent derrière ce mot et pourquoi autant d’excitation ?

Etymologiquement porno signifie prostitution et graphie veut dire représentation : la pornographie regroupe l’ensemble des œuvres à caractère sexuel et obscènes. Elles peuvent être diffusées par les médias (cinéma, vidéo, télévision…) mais aussi dans le monde de l’art (littérature, arts plastiques, peinture, sculpture, bande dessinée…). En mettant en scène et en images des fantasmes sexuels, la pornographie sert à exciter et à donner du plaisir à ceux et celles qui la regardent.

La pornographie véhicule beaucoup d’idées fausses. L’une d’elle consiste à penser qu’en en regardant, on apprend l’anatomie, on sait comment est fait l’autre sexe et si le nôtre est normal. C’est faux car les acteurs des films sont choisis pour la taille de leur pénis qui doit être la plus impressionnante possible. Cela ne reflète en rien la réalité. D’autre part, l’épilation systématique de la région sexuelle fait penser que les femmes ne devraient pas avoir de pilosité sur la région génitale. Tout cela est également faux et entretient les complexes… ainsi que la dépendance puisqu’on considère que 6 à 9% des personnes qui regardent des films pornographiques n’arrivent pas à limiter leur consommation.

Dans le sens commun, la sexualité renvoie à l’activité génitale mais peut aussi désigner l’affection, la tendresse, certaines émotions, l’amour… C’est donc une question qui relève de l’intime. Sexualité et sensualité vont souvent de paire. La sensualité est l’attachement aux plaisirs des sens (audition, vue, odeur, goût, contact). Dans la sexualité, tout le corps est mis en éveil pour éprouver du plaisir.

Il est coutume de penser que la pornographie stimule le désir sexuel. Pourtant, d’aprés une étude, 68% des couples dont l’un des partenaires est dépendant à la pornographie espacent de plus en plus leurs relations sexuelles vécues ensemble. Celles-ci perdent de l’intérêt pour eux, et certains peuvent ne plus avoir aucune relation pendant des mois voire des années ! Le risque parfois est d’imaginer que la pornographie est une représentation de la sexualité classique telle qu’elle se vit dans un couple. Il s’agit seulement d’un spectacle qui grossit le trait de la sexualité habituelle. Devant un film pornographique, on pense que l’homme doit être en érection pendant des heures mais c’est sans savoir que les acteurs prennent des médicaments sexo-actifs qui leur évitent les pannes et que les scènes sont coupées donnant l’impression que l’acte sexuel dure des heures !

Aujourd’hui, la pornographie est vécue comme quelque chose de banal en particulier chez les jeunes qui la considèrent comme un moyen de s’informer sur la sexualité. Pour une personne qui n’a pas jamais eu d’expérience sexuelle, cette information est toxique, non seulement parce qu’elle donne une image fausse de la sexualité, des relations hommes-femmes, du désir et du plaisir féminin, mais aussi parce que les images pornographiques sont très violentes et indélébiles. Elles contribuent à imaginer des fantasmes basés sur ce qui est vu au lieu de laisser se construire un imaginaire érotique personnel en fonction de ses propres expériences. En cela, c’est un poison qu’il vaut mieux éviter avant d’avoir 18 ans !

L’érotisme dont on vient de parler (du grec érôs : « le désir amoureux ») désigne l’ensemble des phénomènes et les diverses représentations qui éveillent le désir sexuel. L’érotisme caractérise tout ce qui, à partir d’une représentation liée à la sexualité, suscite une excitation émotionnelle et sensuelle. En ce sens, l’érotisme se différencie de la sexualité, car il ne renvoie pas à l’acte sexuel lui-même, mais plutôt à tout ce qui provoque le désir sexuel, et à toutes les idées que celui-ci évoque, en particulier les fantasmes.

Avoir une certaine attirance pour la pornographie est une réaction normale et il ne faut pas croire que l’on est  pervers pour autant ! Ces images peuvent exciter sexuellement alors que dans sa tête, on les trouve dégoûtantes. L’important est de trouver son équilibre dans la sexualité partagée avec son ou sa partenaire et ce en phase avec soi même ! 

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Un commentaire

  1. C’est un bon article, et d’ailleurs j’apprécie le rappel à la fin de la notion d’équilibre. Je me permettrai cependant une remarque : l’accès à la pornographie est interdit sous 18 ans, mais rien n’indique que l’on soit sexuellement et mentalement mature une fois passé ce cap. Être majeur ne suffit donc pas… et puis de toute façon, rien ne vaut le sexe vécu avec un ou une vraie partenaire, il me semble.

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