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Les jeux-vidéos rendent-ils violents ?

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Je ne sais pas si tu as déjà entendu cette idée, on l’entend parfois dans la bouche de journalistes ou d’hommes et de femmes politiques qui cherchent à mettre en garde les parents : « Attention, les jeux-vidéos rendent violents ! »

Alors, est-ce que c’est vrai ça ?

De quels jeux parle-t-on ?

Bon déjà, « les jeux-vidéos », ça commence mal, parce qu’en fait, il n’y a pas « les » jeux-vidéos mais « des » jeux-vidéos. Des jeux-vidéos très différents les uns des autres : il y en a pour tous les goûts, pour tous les âges, et de tous les genres possibles et imaginables. Quel point commun par exemple entre Just Dance, Mario Party, Final Fantasy ou encore Call of Duty Modern Warfar ?

Bref, quand on prétend que « les jeux-vidéos rendent violents », il faudrait d’abord qu’on précise de quels jeux on parle. Pas sûr que Mario Kart, avec ses routes arc-en-ciel et ses graphismes en cell shading rendent très violent…. Quoi que quand ça fait 3 fois de suites que tu manges la carapace bleue au dernier tour, il y a de quoi devenir violent ! 😂

Et les jeux violents ?

Bon mais en fait, quand on dit que les jeux-vidéos rendent violents, on pense à certains jeux bien précis : les jeux de guerre, de tir à la première personne ou ceux dans lesquels le joueur incarne des hors-la-loi.

C’est par exemple un jeu en monde ouvert dans lequel tu accomplis des missions criminelles : trafics de drogue, vol, meurtre, etc. La liberté que le jeu donne au joueur·se lui permet de tout faire, y compris les choses les plus répréhensibles et moralement condamnables, tel que tuer des civils.

Pour ma part, j’ai beaucoup joué à ces jeux là quand j’étais jeune et j’ai souvenir d’y avoir pris beaucoup de plaisir. J’y ai tué un nombre astronomique de personne. Mais dans la vraie vie en revanche, je ne me suis jamais battu. Niveau violence, on a vu pire.

Cela dit, une expérience individuelle ne prouve rien. Alors, que disent les études ?

Alors, violent ou pas violent ?

A l’heure actuelle, la quasi-totalité des études scientifiques sur le sujet sont formelles, aucun lien de causalité n’a jamais pu être démontré entre « violence IRL » et « nombre d’heures passées sur les jeux-vidéos ». C’est du moins ce que confirmait en 2018 la psychologue et spécialiste des comportements numérique Vanessa Lalo ou encore Simone Kühn, superviseur d’une étude réalisée la même année au sein de la société Max-Planck pour le développement des sciences en Allemagne.

Cette étude et d’autres attestent que jouer à des jeux vidéo violents ne rend pas particulièrement violent, n’augmente pas les risques de passage à l’acte violent, d’agression contre les autres ou soi-même, etc.

Certaines d’entre elles affirment même le contraire ! En jouant à des jeux violents, les jeunes (et moins jeunes…) pourraient se décharger d’une violence qu’ils contiennent au quotidien mais qu’ils ne peuvent exprimer contre les autres – car IRL, on ne frappe pas les gens gratuitement, ou alors on s’expose à d’importantes sanction et/ou à une forte culpabilité. Bref, mieux vaut faire ça dans un jeu.

En fait, si des gens sont violents quand ils jouent, c’est qu’ils étaient déjà débordés par leur propre violence avant de jouer. Et alors les jeux ne suffisent pas à soulager leur frustration. Voire elle peut l’amplifier, mais comme n’importe quel jeu, vidéo ou non. Comme ce camarade de classe très susceptible qui s’énerve sur tout le monde dès qu’il perd un match de volley, de foot, etc.

Attention quand même à l’usage !

On ne devient pas donc violent seulement parce qu’on aurait trop joué à League of Legend ou à Fortnite. Si les jeux-vidéo peuvent poser problème, ça n’est donc pas là.

On sait bien ce qu’ils peuvent avoir de problématique :

  • D’abord, ils peuvent choquer. Pas rendre violent mais choquer celui qui y joue par leur violence, par ce qu’ils nous montrent ou nous font faire, parfois avec beaucoup de réalisme. Je me souviens par exemple d’avoir été très choqué enfant par une cinématique de Resident Evil où un personnage secondaire se fait dévorer par des zombies. A tel point qu’aujourd’hui encore, je me tiens éloigné des histoires de zombies !
  • Ensuite, leur potentiel addictogène. Les jeux-vidéo, c’est bien connu désormais, on un fort pouvoir addictif et peuvent entraîner, lorsqu’ils sont utilisés abusivement, l’ensemble des symptômes causés par les addictions : repli-sur-soi, anxiété, dépression, irritabilité…

Bref, en définitive, on charge un peu rapidement les jeux-vidéo de choses dont ils ne sont pas responsables. Comme souvent ici, ce qui importe, c’est l’usage. Un usage abusif doit nous inquiéter, moins comme la cause des problèmes que comme une conséquence, un refuge.

Celui ou celle qui joue abusivement à plus besoin d’aide que de sanction. Et d’ailleurs, si tu te sens concerné·e, ne reste pas seul·e, nous sommes-là 😉

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