Mais doit-on toujours s’occuper ?
La rentrée arrive et le challenge de cette rentrée va être d'organiser votre emploi du temps. En plus des cours, il va falloir caser le temps pour les devoirs et les révisions, les cours de musiques, sports, arts plastiques et autres « loisirs », les copains, les obligations familiales, médicales, administratives etc.…
En fait, il s'agit de faire tout le temps quelque chose, comme si un créneau vide dans une journée était mauvais signe. Finalement, on se retrouve à courir sans arrêt à droite et à gauche sans jamais s’autoriser un moment de « farniente ».
Pourquoi s’accorder des temps où l’on ne fait rien ?
Parce que le corps et l’esprit ont besoin de période de repos pour se ressourcer, parce se détendre permet d’être plus disposé pour les apprentissages et les nouvelles expériences, parce que se retrouver seul avec soi-même permet de mieux se connaître, de faire le point… Entretenir une « hyperactivité » peut parfois être une façon de ne pas affronter la réalité et certaines de ses difficultés. Réussir à lâcher prise n'est pas chose aisée, surtout quand les parents et les profs en exigent toujours plus. Tout comme les nourrissons qui doivent beaucoup dormir pour digérer, assimiler ce qu'ils voient et vivent dans leurs journées, vous pouvez avoir besoin de calme, de repos, de solitude voire d’ennui afin de "digérer" tout ce que vous avez découvert et expérimenté. Un peu comme un sommeil éveillé!
Un moment de plaisir et de fantaisie !
Ne rien faire permet aussi de rêver (rêvasser diraient les mauvaises langues !). Invitation au voyage, au plaisir, à la fantaisie ! Dans cet espace qui est le vôtre, tout est possible. Comme les auteurs de roman, les créateurs de jeux vidéo ou les scénaristes, vous pouvez imaginer votre propre histoire, féerique ou héroïque quitte à retomber un peu enfance : la rencontre avec le prince charmant, avec des super héros, vivre des aventures extraordinaires…Ces moments peuvent devenir créatifs et récréatifs. Des idées, des projets peuvent émerger. Cela est aussi l’occasion de repérer vos intérêts, vos envies souvent noyés par ce que vous imposent votre quotidien, l’école, les médias…
Pourquoi est-ce si difficile de se laisser aller à l’oisiveté?
Le simple fait de se poser, de ne rien faire, peut faire émerger des souvenirs, des réalités ou des sentiments désagréables qu’on essaye d’oublier d’habitude. Comme dans toutes les histoires, il existe toujours des démons ou des personnages maléfiques propres à la vie de chacun, qui ressurgissent quand on s’y attend le moins. Les affronter va vous permettre de mieux les connaître et de mieux vous en préserver.
D’autre part, vous pouvez aussi ressentir un sentiment de vide, d’ennui. Dans ce cas, peut-être est-ce dû à cette difficulté que vous rencontrez à cerner vos propres envies, vos désirs, ce qui vous plaît vraiment ?
A consommer avec modération !
Mais attention, il s’agit de ne pas tomber dans l’excès. L’intérêt du farniente réside dans l’équilibre entre activité et douce oisiveté. Celle-ci ne doit pas être confondue avec un laisser-aller qui pourrait cacher un mal-être et qui est loin de posséder les vertus ou les qualités de cette récréation, de cet « art de ne rien faire ».
– Qu’est-ce que tu fais ?
– Rien…
Qui dit rentrée, dit organisation : emploi du temps, activités extra-scolaires, repas familial, sorties entre potes… Voilà que septembre arrive et tu as déjà tous tes créneaux bien remplis. Et c’est bien de se prévoir des choses à faire, de découvrir de nouveaux loisirs, de profiter de son entourage, et de faire de nouvelles expériences. Mais, tu nous connais, on ne va pas en rester là… On se dit que d’un autre côté, te laisser du temps à ne RIEN faire, c’est bien aussi. On t’explique pourquoi tout de suite
Pourquoi toujours s’occuper ?
Déjà parce qu’aujourd’hui, il faut tout le temps faire quelque chose. Il faut s’occuper, il faut être performant, il faut avoir plusieurs cordes à son arc, il faut être passionné, il faut être diversifié, il faut… Tu vois, on fatigue déjà rien que d’y penser.
Tout prévoir, être toujours en mouvement et ne jamais se poser ou se reposer, c’est souvent une manière déguisée de s’occuper l’esprit pour s’empêcher de trop penser. Ne rien faire, c’est se laisser aller à ses pensées et ça peut faire émerger des souvenirs, des sentiments ou des émotions désagréables. En gros, des choses qu’on aimerait oublier. Si après ton cours de math, t’enchaines avec du basket, puis un cours de flûte traversière, le rangement intégral de ta chambre, pour finir avec une bonne heure d’Inst**** et de Snap***, ça laisse très peu de temps à ton cerveau pour mouliner. Alors, on est d’accord, laisser le cerveau en off de temps en temps, c’est pas désagréable. Se laisser le droit de se retrouver un peu seul.e avec soi-même, c’est plutôt pas mal aussi
Allez viens, on fait rien !
Alors, attention, ne rien faire, c’est pas traîner trois heures sur les réseaux sociaux. Là, tu triches
Non, c’est plutôt te donner un temps de repos, de calme, de solitude voire d’ennui afin de digérer ce que tu as pu vivre, découvrir et faire dans ta journée. Ce sont aussi ces moments de tranquillité qui vont te permettre de faire le point, de repérer les choses que tu as aimées ou au contraire qui t’ont agacé.e, de décortiquer un peu plus tes envies profondes. Parce qu’à force d’être pris.e dans ton quotidien, à toute vitesse, tu risques de passer à côté de tes vrais désirs et ça c’est quand même sacrément dommage.
Ne rien faire, c’est aussi rêver, rêvasser, fantasmer… bref, se projeter dans un autre monde, s’inventer des histoires, s’imaginer autrement. Et c’est essentiel, parce que ça te permet de te créer un espace, qui t’appartient à 100% et auquel personne n’a accès. Dans ces moments-là, tout est possible et tout est réalisable.
Tu l’auras compris, ces instants volés te permettront de te découvrir, mieux te connaitre et te comprendre. A 12 ans ou a 16 ans, il est parfois difficile de suivre sa propre direction (les parents, les profs, tout ça tout ça). Ne fais rien, et tu trouveras peut-être ta voie J
Mais, toute bonne chose a une fin…
C’est comme tout tu sais, c’est à consommer avec modération. Loin de nous l’idée de t’entraîner à ne rien faire H24 parce que du coup, et tu t’en doutes, ça perdrait tout son sens. Quelques instants dans ta journée, pendant ton trajet de bus le soir par exemple, c’est déjà pas mal.
Tout est toujours question de dosage et d’intensité. Si tu remarques que ces moments de « rien » sont très nombreux, c’est peut-être qu’ils viennent cacher une souffrance ou un mal être. Pour le coup, rester seul.e avec soi même n’est pas forcément la bonne idée. Dans ces cas-là, tu peux peut-être nous appeler