Pas facile de trouver sa place
Suite au divorce ou à la séparation de ses parents, on peut se sentir perdu, déboussolé et inquiet pour tout un tas de raisons très légitimes : beaucoup de changements, de nouveautés, de rythmes qu’il va falloir intégrer tout en luttant contre la tristesse, la colère, la peur (ou le soulagement !) que l’on peut ressentir à l’encontre de ses parents. Pas facile de trouver sa place dans cette nouvelle vie qu’on nous impose !
Tout en double
Deux maisons, deux styles de vie, parfois deux nouvelles familles (avec les nouveaux conjoints et enfants qui arrivent)… tout est doublé et on ne sait plus trop où donner de la tête. Si l’avantage majeur est d’avoir double ration de cadeaux à Noël et à l’anniversaire , il faut aussi faire preuve d’une grande capacité d’adaptation et de souplesse quand chez papa on dîne à 19h pétantes tous en famille, alors que chez maman c’est chacun pour soi et quand on veut. Faire le grand écart entre les deux styles de vie peut parfois s’avérer périlleux voire épuisant.
Etre confronté à deux modèles peut rendre les choses compliquées car on peut avoir l’impression qu’on doit choisir l’un au risque de s’opposer à l’autre. C’est un choix impossible car ça reviendrait à devoir choisir entre son père et sa mère ! C’est pourquoi, parfois il est intéressant de tirer profit de cette situation en essayant de garder le meilleur de chacun des deux styles de vie.
Créer de nouveaux liens
Qu’on soit en garde alternée ou en garde partagée, on navigue entre deux univers qui peuvent être radicalement différents.
Ce qui ne change pas, ce qui est constant, c’est l’ado (l’enfant de ses parents) que l’on est. Cette place est importante, il faut la conserver, justement pour garder le cap et ne pas se sentir trop perdu. Les conflits d’adulte, les partis pris, les reproches conjugaux… tout cela doit rester du ressort des adultes. En tant qu’ado, il est important de ne pas se sentir otage des conflits entre les adultes. Pour autant, il ne s’agit pas de les alimenter !
Tirer le meilleur de cette situation ne veut pas dire profiter des failles des uns et des autres, même si c‘est très tentant d’essayer d’obtenir chez son père ce que justement on n’arrive pas à obtenir chez sa mère. Une famille recomposée fait bouger les places de tout le monde et le temps de l’adaptation peut être plus ou moins long. C’est justement pendant ce temps-là que l’on peut créer de nouveaux liens avec les belles-mères ou beaux-pères, ainsi qu’avec leurs enfants.
Les différentes places
Du plus petit, on peut se retrouver le plus grand. On peut alors prendre la place du « protecteur », qui aide ses petits frères et sœurs et secondent les parents. A l’inverse, on peut se retrouver le plus petit, et là, quoi de mieux que de se laisser chouchouter ? Enfin, la situation la plus étrange peut être de se retrouver avec un ou une « jumelle », enfant du nouveau conjoint qui aurait le même âge que nous. Entre rivalité et complicité le choix est difficile… mais pas inintéressant.
Parfois c’est auprès des parents qu’on a l’impression de ne plus avoir sa place : ils sont amoureux, s’occupent moins de nous, font passer leur conjoint avant etc.… En tout cas c’est comme ça qu’on le vit. Dans ces cas-là, ce qui est important c’est de les solliciter en tant que père ou mère unique et irremplaçable : « il n’y a que toi pour m’aider à comprendre ce que je ressens car on a le même caractère », ou encore « il n’y a qu’avec toi que je peux parler de ça car on partage la même passion ».
Avec le temps, la situation se stabilise et on finit par se faire à l’idée que ce ne sera plus comme avant. Il y a des choses auxquelles il faut renoncer, même si elles nous tenaient à cœur (devoir partager sa chambre alors que ce n’était pas le cas avant), et d’autres, au contraire qui se révèlent ne pas être si désagréables que ça (se retrouver à deux pour demander l’autorisation de sortir le samedi soir alors qu’avant, tout seul-e on n’y arrivait pas).