Snus, puff, pouches, nicopods: C’est quoi ces “trucs” ?
Les cigarettes dites “blondes” ou “à rouler” ? “Ça pue, c’est cher et puis c’est pour les darons !”

Au début des années 2000, la consommation de tabac a connu une baisse importante : scandales dans l’industrie des cigarettiers, meilleure connaissance des effets sanitaires liée à son consommation, politiques publiques de santé offensives, augmentation des taxes…
Et ça, ça n’a pas plu du tout aux multinationales car forcément leur chiffre d’affaires a baissé et leur influence aussi…Mais comme ils sont très créatifs et que c’est l’une des premières et plus vieille industrie à échelle mondiale, ils avaient déjà pensé et anticipé la phase de rebond !
Ainsi, vers 2010, on a vu apparaître des cigarettes électroniques, pour répondre à la demande des consommateurs de se sevrer à la nicotine, tout en gardant le geste. La consommation est aussi une habitude comportementale et du verbe “fumer” on a glissé vers l’idée de “vapoter”, soit aspirer de la vapeur d’eau aromatisée ou pas, avec un dosage en nicotine flexible, en fonction de la dépendance et de l’ancienneté de la consommation de tabac.
Ces petits objets ont commencé à plaire aux plus jeunes quand bien même ils n’avaient jamais fumé : stylé, à la mode, objet tendance, les cigarettiers et les start uppers ont observé ce petit mouvement pour en faire un plus grand : ça s’appelle du Marketing et ce n’est pas né d’hier. 😊
De la vapoteuse un peu design, voire technologique et austère, on a vu apparaître une quantité de marques, de choix, de couleurs et de saveurs: couleurs vives, odeurs sucrées au gout de bonbons, modèles jetables à bas coût et donc polluante (la fameuse puff) aux formes stylées et tendance, féminine…Tout a été fait pour attirer l’œil et la curiosité des plus jeunes, à grands coups de campagnes d’influenceurs sur les réseaux sociaux, vantant telle marque, jamais gratuitement bien sûr, toujours bien rémunéré, par l’industrie du tabac et ses sous-traitants.
En Angleterre par exemple, les géants du tabac ont investi pas loin d’1.6 milliards de dollars pour payer des influenceurs sur les plateformes classiques comme TikTok, Snapchat ou encore Instagram. 😯
De la cigarette, on est passé à la vapoteuse puis à la puff et maintenant il y a toute une déclinaison de produits dérivés à base de nicotine : pods, nuss…
En quelques mots, quelques fondamentaux à savoir avant de consommer, au-delà de l’effet de mode induit par l’industrie et les influenceurs.
« Puff » signifie « bouffée » en anglais, elle a été créée en 2019 par deux Californiens, Patrick Beltran et Nick Minas, co-PDG de Puff Bar, et a connu un réel succès aux Etats-Unis avant d’arriver sur le marché français en 2020.
Sa grande accessibilité et son design en font un objet tendance, bien qu’elles contiennent que très peu de nicotine (entre 0.9% et 1.7%) elles peuvent tout de même créer une dépendance et constituer une porte d’entrée vers une carrière de fumeur sur le long terme, chez les plus jeunes. Du coup, l’industrie du tabac maintient sa rentabilité, au détriment de la santé publique et des plus jeunes. Ils sont très forts et opportunistes car ils réussissent à influer sur tes comportements !
Le snus est une forme de tabac, conditionné en sachet (comme de petits sachets de thé), contenant de la poudre de tabac.
Son mode de consommation consiste à glisser le sachet de tabac sous la lèvre supérieure, contre la gencive. De ce fait, la nicotine est en contact direct avec les muqueuses buccales et agit rapidement sur le cerveau. Le sachet sera gardé ainsi de quelques minutes à quelques heures.
Le snus est un usage du tabac qui vient principalement des pays nordiques mais qui reste interdit à la vente en France et dans la quasi-totalité de l’Union Européenne. Il est surtout vendu en ligne et sur d’autres continents (Amériques, Asie, Afrique).
Le souci du SNUS, c’est son très haut dosage en nicotine, des sachets allant de 3 à 20 mg de nicotine, sachant qu’une cigarette industrielle classique en contient environ 1 mg. Et puis surtout, il y a quantité d’ingrédients auxquels on ne comprend rien mais rien que leurs noms, ça nous fait frémir, à Fil Santé Jeunes : tabac (bon ok), agents hydratants, chlorure de sodium, carbonate de sodium, hydrocarbures aromatiques polycycliques, de radionucléides, de formaldéhydes et ses dérivés volatiles.
On se demande si c’est du produit à nettoyant ou un dérivé du pétrole : beurk !
C’est tellement agressif que ça entraine à court terme des pathologies inflammatoires de la muqueuses buccale et des gencives, entraînant de fait, des lésions et des problèmes de déchaussements des dents et plus tard, des cancers (pancréas, œsophage, estomac, rectum), des risques d’hypertension artérielle ou encore d’infarctus du myocarde.
En résumé, le truc te rend vieux et dépendant à la nicotine deux fois plus vite ! Pas très sexy, tout ça, non ?
On a appris récemment que le principal fabricant de snus venait d’être racheté par Philip Morris International, le géant des cigarettiers et là, bingo, nouveau produit, dans la même idée que la cigarette devenue vapoteuse, devenue puff pour les plus jeunes. Le SNUS devient “pouche”, ou « nicopod ».
Les nicopods, pouches ou sachets de nicotine, ne contiennent pas de tabac (à la différence du snus), mais une poudre blanchâtre à base de nicotine, et avec un très large éventail d’arômes, de couleurs et d’images : ça ne te rappelle rien ?
Là où c’est très fort, c’est que sans tabac, échappée totale à la législation, aux taxes et autres car non catégorisés comme des produits liés aux tabac alors même que le risque de dépendance est très élevé. Car ce n’est pas le tabac qui rend dépendant mais les composants qui sont dans le produit fabriqué et la nicotine. Vide juridique total dans lequel le marketing et les industriels s’engouffrent, avec le soutien des influenceurs, réseaux sociaux et sportifs réputés !
Il est donc possible que ce genre de produits, contenant de la nicotine, jusqu’à 20 mg par sachet (contre 1 mg en moyenne pour une cigarette industrielle classique tout comme le snus) se retrouve en libre accès, dans des supermarchés ou des débits de tabac, même si leur achat est en théorie interdit aux moins de 18 ans.
Tu comprendras donc que tu es la cible privilégiée des industriels et des influenceurs car comme tout futur adulte, tu es un futur salarié et donc consommateur à long terme. Ta fidélité et donc ta dépendance vaut de l’or au détriment de ta santé. On dit ça mais on ne dit rien.
Bisous, bisous,
Fil Santé Jeunes.






