Le plus important c’est de te sentir bien dans ta sexualité et de communiquer avec ton/ta/tes partenaires car la santé sexuelle est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social.
S’il faut veiller à écouter ses limites, il faut aussi savoir faire le point sur comment prendre soin de sa santé sexuelle de façon médicale !
Comment se faire dépister ?
Tu peux te faire dépister gratuitement et sans ordonnance sur simple présentation de ta carte vitale dans n’importe quel laboratoire d’analyses médicales en France pour le VIH et quatre des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus courantes : gonorrhée, chlamydiose, hépatite B et syphilis. Il te suffit de demander un dépistage dans le cadre de « Mon Test IST”.
Si tu n’as pas de carte vitale ou que tu souhaites être anonyme, tu peux te faire dépister dans un CeGIDD (Centre gratuit d’Information, de dépistage et de diagnostic). Ce sont des centres spécialisés, mais attention il faut prendre rendez-vous et les résultats sont un peu plus longs à obtenir.
Les mineurs sont censés être accompagnés d’un.e adulte, mais il n’est pas nécessaire que ce soit les parents ou tuteurs légaux. Tu peux demander à une personne majeure de confiance de t’accompagner. Si tu n’en connais pas, tu peux te rendre au CeGIDD et un.e professionnel.le pourra être la personne majeure accompagnante.
Tu peux chercher le CeGIDD le plus proche de chez toi sur l’annuaire de Sida Info Service :
https://www.sida-info-service.org/annuaire/
Autre possibilité, tu peux bénéficier d’un test de dépistage rapide auprès d’une association qui permet de checker le VIH, l’hépatite B, l’hépatite C et la syphilis. Pour le VIH, tu peux aussi te procurer un autotest à faire chez soi, ils sont en vente en pharmacie et ça coûte environ 30€.
Comment se passe un dépistage ?
Il commence soit par un questionnaire à remplir en autonomie (en laboratoire), soit par un entretien avec un.e professionnel.le de santé. Cette première étape permet de cibler au mieux ce qu’il faut dépister selon ton profil et tes pratiques.
Il y a deux façons de passer les tests :
- Pour le VIH, l’hépatite B et la syphilis, c’est une prise de sang. Il n’y a pas besoin d’être à jeun, tu peux donc le faire n’importe quand dans la journée ! Garde simplement en tête qu’un résultat négatif n’est fiable que six semaines après le dernier rapport à risque.
- Pour les chlamydias et la gonorrhée, ce sont des prélèvements locaux, donc ça dépend de ton corps et de tes pratiques sexuelles.
Pour les personnes qui ont un pénis, le prélèvement se fait sur un premier jet d’urine concentrée. C’est-à-dire qu’il s’agit des premières urines du matin ou alors il est demandé de ne pas avoir uriné pendant au moins 2h avant le prélèvement.
Pour les personnes qui ont un vagin, il s’agit d’un auto-prélèvement. On te fournit un long coton-tige pour que tu puisses faire ton propre prélèvement aux toilettes. C’est un prélèvement intra-vaginal, ce n’est pas douloureux mais, si tu n’es pas à l’aise, tu as le droit de demander à le remplacer par un prélèvement urinaire.
Si tu as des pratiques orales, pense à demander un dépistage dit oropharyngé (dans la gorge) : parfois c’est un auto-prélèvement, parfois c’est le/la professionnel.le qui le pratique.
Si tu as des pratiques anales, il est très important de ne pas omettre cette partie du corps et de se faire dépister. Pas d’inquiétude, c’est un auto-prélèvement que tu dois faire seul.e dans les toilettes.
Pour les jeunes femmes de 18 à 25 ans, il est maintenant possible de commander et recevoir par voie postale, sous pli neutre et sans avance de frais, un kit d’auto-prélèvement à faire chez soi.
La commande se passe par ici : mon-test-ist.ameli.fr.
Les autres IST, comme l’herpès ou le HPV (aussi appelé papillomavirus), ne se dépistent pas systématiquement. Elles ne sont dépistées qu’en cas de symptômes apparents. Le HPV, lui, n’est dépisté chez les femmes qu’à partir de 30 ans dans le cadre de la prévention du cancer du col de l’utérus. Tu as le temps avant de faire ce dépistage et tu recevras des rappels !
Qu’est-ce que je peux faire pour me protéger et avoir une vie sexuelle sécure?
Les préservatifs permettent de te protéger lors de rapports sexuels. Il existe des préservatifs externes (dit masculins), qui se placent sur le pénis et des préservatifs internes (dit féminins) qui peuvent être utilisés pour des pénétrations vaginales ou anales (en faisant bien attention à te renseigner au préalable car ça demande une petite manip).
Tu peux te procurer gratuitement et sans ordonnance en pharmacie de nombreuses marques de préservatifs externes de différentes tailles et de préservatifs internes, y compris des préservatifs sans latex. Pour y avoir accès, il faut présenter ta carte vitale (pour les personnes mineures on te demandera simplement d’attester de ton âge et du fait que tu sois assuré.e socialement sur l’honneur). Sache que les professionnel.les pharmacien.nes sont aussi tenu.es au secret médical.
Et tu peux même demander le secret de la délivrance.
Tu peux aussi trouver des préservatifs gratuitement à l’infirmerie scolaire, au planning familial, en PMI, au CeGIDD, dans les associations de lutte contre le VIH ou encore dans les points écoute-jeunes (PAEJ).
En termes de prévention, pense aussi à la vaccination !
Théoriquement, tous les jeunes sont censés être vaccinés contre l’hépatite B aujourd’hui. Tu peux savoir si tu es bien vacciné.e grâce à ton carnet de santé et/ou de vaccination. Ou alors par un test de dépistage en le faisant interpréter par un.e professionel.le de santé.
Tu peux aussi te faire vacciner contre le papillomavirus, peu importe ton genre. L’idéal est de te faire vacciner entre 11 et 14 ans, avant le début de ton activité sexuelle. Mais il est possible de bénéficier d’un « rattrapage » de la vaccination jusqu’à 19 ans ou même 26 ans pour les femmes et pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes. N’hésite pas à en parler avec ton/ta médecin ou professionnel.le de santé !
Pour te protéger du VIH et en cas de rapport à risques (sans protection, sans relation continue par exemple), il existe également un traitement préventif : c’est la PrEP, un médicament (dit bithérapie antirétrovirale) qui peut se prendre en continu tous les jours ou alors avant et après une relation sexuelle dans les 48 heures après le rapport. Attention la PrEP demande d’être rigoureux dans sa prise et ne protège pas des IST. Le traitement peut être prescrit par n’importe quel médecin généraliste ou dans un CeGIDD, c’est très important d’être accompagné par un.e professionnel.le de santé pour bien comprendre les bonnes façons d’utiliser la PrEP.
N’oublie pas, si tu as un doute ou même si tu veux être certain.e que tout va bien, la première étape est de te faire dépister !
