Être précoce
Aujourd'hui, environ 700 000 jeunes, âgés de 6 à 16 ans, sont considérés comme précoces et 200 000 comme surdoués.
On dit qu'un enfant est précoce lorsque son développement intellectuel se fait plus rapidement que celui des enfants de son âge.
C'est le test du QI (Quotient Intellectuel) qui détermine le potentiel d'un enfant. Le quotient intellectuel « normal » correspond à une moyenne se situant entre 85 et 115. Sont dits intellectuellement précoces, les jeunes qui ont obtenu un résultat supérieur ou égal à 130, aux tests de QI, et surdoués pour un résultat supérieur à 150.
Précocité et Personnalité
Petits, les enfants IP sont curieux, attentifs, et ont assez tôt un langage bien structuré. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'ils parlent tôt.
Aujourd'hui, ces jeunes sont souvent observateurs, créatifs, inventifs, et ont aussi une grande faculté de concentration et d'attention.
Ce qui est important pour eux, c'est de comprendre et mettre du sens sur les choses qui les entourent.
S'ils sont précoces intellectuellement, celui ne signifie pas qu'ils soient pour autant précoces dans le domaine de la sphère affective. Ils sont en effet souvent dépassés par leurs idées et leurs pensées.
Bon nombre de jeunes IP rencontrent d'ailleurs des problèmes psychoaffectifs. En effet, certains jeunes peuvent aller mal parce qu'ils cachent leurs capacités, pour se mettre au même niveau que les autres enfants, et pour, par exemple, se faire des copains. Mais la plupart du temps un malaise s'installe et l'amitié ne se développe pas.
D'autres jeunes encore sont d'emblée isolés, mis à l'écart par les autres, parce que leurs différences dérangent. Ce sont parfois des jeunes plus fragiles : les garçons peuvent adopter des comportements dangereux, et les filles développent parfois des troubles alimentaires par exemple.
Précocité et Ecole
Contrairement à ce que l'on croit, les jeunes IP aiment l'école. Mais ce qui les intéresse ce n'est pas d'acquérir des connaissances, parce que ça, ils peuvent les trouver d'une autre façon. Ce qu'ils cherchent le plus souvent, ce sont des sollicitations ou des stimulations intellectuelles; ce qu'ils veulent en fait c'est que l'école fasse fonctionner ce qu'ils ont dans la tête, c'est-à-dire leur pensée.
Les enfants IP non identifiés au niveau du primaire, sont ensuite difficilement repérables, car ils présentent parfois des troubles sociaux ou des troubles des acquisitions scolaires. Ils sont même parfois en total échec scolaire (33% des jeunes IP sont en échec au collège). C'est ce que l'on appelle « le paradoxe de l'enfant précoce ». Ils sont alors souvent considérés comme des nuls ou des incapables.
Ce que l'on peut voir apparaître aussi chez ces enfants, ce sont des troubles du comportement, ou un rejet de toute forme d'apprentissage.
Depuis quelques temps, la société reconnaît cette caractéristique comme pouvant être source d'une souffrance réelle. Des moyens sont ainsi mis en oeuvre pour aider ces jeunes. Dépister tôt, ils ont la possibilité d'être pris en charge au sein de classes au rythme ou au contenu ré-aménagé. Ils peuvent être ainsi accompagnés dans leur cursus scolaire mais également si besoin psychologiquement.
Être surdoué, être « zèbre », avoir un haut potentiel, être précoce… Tu en as peut-être entendu parler, mais pour beaucoup, ce n’est pas évident de saisir ce que ça signifie être « intellectuellement précoce ». Zoom sur ce que peuvent vivre les jeunes « IP » pour mieux comprendre.
Les jeunes « IP »
Aujourd’hui en France environ 200 000 jeunes, âgés de 6 à 16 ans, sont considérés comme précoces. On entend souvent le mot « surdoué », mais on lui préfère aujourd’hui « précoce » ou « à haut potentiel intellectuel ». Les personnes « IP » raisonnent généralement plus vite que les autres et avec une logique intuitive. Ils sont souvent très curieux et quand ils se passionnent pour quelque chose c’est à fond. C’est pour ça qu’une partie d’entre eux ont très tôt appris à lire, compter, écrire… On dit souvent qu’ils sont hypersensibles et qu’ils ont un sens fort de la justice. Mais ces caractéristiques dépendent de chaque personne, toutes les personnes « IP » sont différentes.
Et au quotidien (notamment en milieu scolaire) ?
Grâce à leurs facilités de mémoire, d’apprentissage, de logique et leur curiosité, les jeunes « IP » aiment souvent l’école, dès la maternelle. Apprendre de nouvelles choses, découvrir et faire des exercices peut leur plaire et leur sembler facile. C’est pour ça que la majorité des élèves « IP » ne rencontrent pas de problèmes pendant leur scolarité : quand on aime et qu’on arrive à apprendre sans efforts, l’école, c’est plutôt sympa !
Mais comme la plupart d’entre eux apprend très vite, une partie des jeunes « IP » peut aussi s’ennuier à l’école. Malgré leur ennui, ils ont souvent de bonnes notes, ou la moyenne sans travailler, pendant un temps en tout cas ! C’est un des problèmes que peut rencontrer le jeune « IP ». A force de s’ennuyer, certains ne travaillent pas et n’écoutent pas en classe. Ils leur manquent ensuite des informations importantes du cours et les lacunes s’accumulent. Les notes peuvent chuter alors… Certains jeunes « IP » ont du mal avec la logique scolaire et peuvent donc avoir de grandes difficultés dans certaines matières, en physique ou en mathématiques par exemple. Leur manière intuitive de réfléchir peut avoir des difficultés à se plier à la rigueur démonstrative des maths (enfin, ça peut poser problème pour les jeunes non « IP » aussi n’est-ce pas ? ). Tu peux être « IP » et être en échec scolaire donc. Etre « IP » ne veut pas dire que tu réussis à l’école à tous les coups !
Et avec les autres, comment ça se passe ? Les jeunes « IP » s’intéressent souvent à des sujets très éloignés des passions des autres jeunes de leur âge. Pas évident de se faire des amis si on ne partage pas les mêmes activités ou intérêts ! Ils peuvent pour certains avoir du mal à gérer leurs émotions, on les dit « hypersensibles ». Si tu rencontres un jeune « IP », c’est possible que tu le trouves très mature et avancé sur certains sujets mais assez immature sur d’autres choses, ou face à ses émotions. Savoir ça peut t’aider à comprendre certaines de ses réactions qui peuvent t’étonner.
Quelques points forts d’être « IP »
Comme tu l’as compris être « IP » ça peut poser problème au quotidien, mais ça a aussi ses avantages. En voici quelques-uns parmi les nombreux qui existent.
Déjà, la majorité des personnes « IP » ont une excellente mémoire. Ils comprennent et apprennent facilement, mais en plus ils retiennent généralement très bien les informations qui les intéressent. Un atout intéressant, n’est-ce pas ? Même si ça ne les empêche pas d’oublier l’anniversaire de leur grand-mère de temps en temps quand même …
Si être hypersensible, ça fait vivre les émotions de façon intense, c’est toute la palette des émotions qui est concernée. Les « IP » ressentent aussi très fortement le plaisir, la joie, pas que les émotions négatives ! Souvent allant de pair avec l’hypersensibilité, certaines personnes « IP » ont un sens aigu de la justice. Très impliqués, ils luttent contre les injustices, aussi bien pour leurs ami-e-s que pour des sujets de société. On peut compter sur leur aide et leur loyauté.
Être accompagné-e
Comment savoir si on est précoce ? Un bilan psychologique permet de le vérifier. Un test de QI (quotient intellectuel) et d’autres tests peuvent permettre de comprendre les particularités du fonctionnement de la personne, ses points forts et ses difficultés. Au-delà de 130 de QI et un bilan correspondant aux caractéristiques des personnes « IP », le bilan peut conclure à la précocité intellectuelle. Si tu te reconnais dans cet article, et que tu penses que cela t’aiderait à mieux te comprendre, pourquoi ne pas envisager de demander un bilan ?
Si pour de nombreux jeunes « IP » tout se passe bien, d’autres peuvent se sentir en décalage. La société a longtemps perçu uniquement les avantages d’être « IP ». Depuis quelques temps, on reconnaît que cette caractéristique peut être source d’une souffrance réelle. Les troubles de concentration ou des difficultés d’adaptation peuvent arriver, c’est pour cela que des moyens sont ainsi mis en œuvre pour aider ces jeunes, par exemple en milieu scolaire. Grâce au PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé), la scolarité de l’élève « IP » en difficulté peut se dérouler dans les conditions classiques. C’est un projet interne à l’école qui peut être mis en place sur proposition des enseignants ou à la demande des parents (ou de l’élève, s’il est majeur). Il est élaboré sous la responsabilité du chef d’établissement et se met en place avec l’accord du médecin scolaire.
On espère que ces informations te permettront d’y voir plus clair sur la précocité et comment peuvent le vivre les personnes « IP ». Tu peux aussi en discuter avec nous si tu te questionnes !
Bonjour,
Cet article est très intéressant. Cependant,je tiens à préciser que le QI ne fait pas tout et que l’on peut être précoce avec un QI inférieur à 130.En effet,plusieurs psychologues prennent un point de départ de 125 et de plus,le résultat du QI est souvent erroné en raison de plusieurs acteurs tels le TDAH (Trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité), de l’autisme (ou TSA), des troubles dys,le stress au moment du test de QI… C’est pourquoi,il existe une intervalle de confiance et qu’il est important de prendre en compte d’autres caractéristiques que le QI pour poser un diagnostic d’HPI. Je ne vais pas tout dire ici mais la notion est particulièrement complexe.Je trouve cela un peu dommage que vous n’ayez pas abordé ce point dans l’article (bien entendu cela n’empêche pas qu’ il soit excellent)
Belle continuation à toute l’équipe de Fil Santés Jeunes.
J’ai été détectée haut potentiel il y a une semaine. Et honnêtement je le vis très mal. Je me sens tellement différente que je ne sais pas quoi faire. Comment être comme les autres ??! Aidez moi