HarcèlementsViolences verbales et morales

Le happy slapping

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miroirLe happy slapping devrait être drôle puisque « happy » veut dire « joyeux » en anglais. Comme dans happy birthday. Or il n’en est rien et ceux qui en ont été victimes nous le confirmeront. Le happy slapping (« joyeuses baffes » ou « vidéo baffes » en français) s’est considérablement répandu en France depuis fin 2006 et semble se banaliser. Le mouvement se serait d’abord développé dans le sud de Londres, puis à travers l’Europe et le nord des États-Unis. Il semblerait que cette pratique n’ait d’intérêt que pour celui qui en est l’auteur. C’est lui qui y voit le côté « joyeux », mais les victimes, elles, risquent d’être profondément ébranlées et fragilisées.

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’une pratique consistant à filmer l’agression physique d’une personne à l’aide d’un téléphone portable. Les séquences filmées mettent en scène un agresseur ou un groupe d’agresseurs attaquant par surprise une victime, généralement seule. Ces attaques sont des assauts-surprises sans autre motivation que celle de « s’amuser » en frappant quelqu’un. C’est ce qu’on appelle de la violence gratuite.

Les téléphones portables possèdent aujourd’hui presque tous des appareils photos et des caméras intégrés. Le happy slapping n’est possible que dans la mesure où la scène est filmée et ensuite diffusée sur Internet. C’est ça le côté « happy » pour les agresseurs. Ces agressions peuvent être extrêmement violentes car au-delà de la simple baffe, déjà violente à elle toute seule, le happy slapping peut dégénérer en coups répétés, attaques sexuelles voire viol. Ces scènes de violences filmées deviennent ensuite des médailles envoyées sur Internet pour valider l’exploit.

Ça m’est arrivé, que faire ?

Tu as été victime d’une attaque de happy slapping. Tu n’as pas osé en parler à tes parents car tes agresseurs t’ont menacé. Depuis tu vis dans la panique que cela t’arrive à nouveau, que tu recroises leur chemin ou qu’ils s’en prennent à ton frère, ta sœur, ton copain. Tu dors mal la nuit, tu ne veux plus aller au collège, tu as envie de pleurer sans raison, tu as peur des autres…

La première chose que tu dois te dire c’est que la victime c’est toi et que tu n’as pas à payer pour eux. Car, en vivant dans l’angoisse, c’est comme si tu payais pour eux. Tes agresseurs, pendant ce temps, sont déjà passés à autre chose, ont le cœur léger et envisagent sûrement de recommencer. Pour que cela ne se reproduise plus et pour que tu te sentes mieux, il est indispensable que tu en parles. Tout d’abord à tes parents, puis au proviseur du collège si cela s’est passé dans les alentours de ton établissement (ou si tes agresseurs y sont scolarisés), enfin à la police.

En effet, le happy slapping est un délit passible de sanctions. Peut-être que toi, tu voudrais oublier et reprendre comme si de rien n’était. Tu as peut-être peur des représailles, tu penses que tu vas oublier. Or il n’en est rien. Une agression comme celle-là blesse physiquement mais aussi psychologiquement. Entreprendre ces démarches fait partie du processus de « guérison » (bien que tu ne sois pas malade !). En rendant public ce type d’événements, cela permet de mieux les prévenir, d’en diminuer les fréquences et de mieux accompagner les victimes.

Des numéros de téléphone gratuits (comme Jeunes Violence Écoute au 0808 807 700) te permettent aussi d’en parler de façon anonyme afin de réfléchir à ce que tu peux faire pour aller mieux.

Que dit la loi ?

Une loi sur la délinquance du 7 mars 2007 prévoit désormais de lourdes sanctions contre le happy slapping et la diffusion de vidéos. En effet, les « trois acteurs » de l’agression peuvent être sanctionnés :

1- L’agresseur lui-même, c’est-à-dire celui qui a porté les coups
2- Le complice, c’est-à-dire celui qui a filmé l’agression et qui risque les mêmes peines que l’agresseur lui-même. Cela peut aller jusqu’à la réclusion à perpétuité, selon la gravité de l’acte.
3- Le diffuseur, c’est-à-dire celui qui a diffusé la vidéo sur Internet. La peine prévue peut aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.

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