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Pourquoi peut-on devenir violent(e) ?

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En voilà une question ! Difficile d’y répondre, tu ne trouves pas ? Effectivement, les réponses sont multiples. Concrètement, on ne va pas écrire une dissertation. Mais, tu te doutes bien que si nous posons cette question, c’est que nous pensons pouvoir t’aider à mieux comprendre ce qui se passe quand on devient violent.

T’es prêt(e) ? Ok, alors c’est parti.

Vous avez dit violence ?

La violence fait partie de notre condition animale. Elle est d’ailleurs, au départ, un des trois réflexes de survie. En effet, face à un danger, les mécanismes biologiques du corps te poussent à trois réactions différentes : la sidération (ne plus pouvoir bouger car tu es pétrifié(e) de peur), la fuite, ou l’attaque. C’est dans ce dernier cas que l’on peut parler de violence, la force étant décuplée (démultipliée).

Mais souvent, l’acte violent n’est pas associé à un danger réel. Alors, que se passe-t-il dans ces cas-là ? Pourquoi peut-on, à un moment, devenir violent ?

Le sentiment d’être en danger est subjectif

Tu peux te sentir en danger dans une ruelle sombre vers minuit, dans un grand magasin en heure de pointe ou bien dans une discussion qui ne te met pas forcément à l’aise. L’appréciation du danger varie donc d’une personne à une autre. Certains vont pouvoir rire des moqueries de leur pote alors que d’autres vont se sentir menacés au moindre regard. Tu as surement d’ailleurs déjà entendu, ou t’être surpris à dire toi-même « pourquoi tu me regardes comme ça toi » ? Ce sentiment de danger que l’on peut ressentir à ce moment-là est davantage lié à un sentiment d’insécurité à l’intérieur de soi. Pardon ? Un quoi ? Un sentiment d’insécurité interne ? Oui, oui, on vous en dit plus tout de suite

Quand le danger est ressenti à l’intérieur de soi

Tu te demandes bien ce que l’on peut raconter avec cette histoire de sécurité interne. Lorsque l’on est enfant, les adultes qui nous entourent – les parents, la famille, et même  les professeurs – nous fixent certaines limites, qui nous permettent plus tard de nous sentir davantage en sécurité avec nous-même. Ces limites sont une base qui nous sert de barrière de protection, tout au long de notre vie. Cependant, lorsqu’elles sont fragiles, la protection est mise à mal, ce qui explique parfois que dans un état de fragilité émotionnelle ou de mal être, tu peux te sentir agressé, sans réel danger extérieur.

En effet, face à une situation sans danger, tu peux te retrouver débordé par tes émotions. Tu te sens d’un coup vulnérable, et tu n’arrives pas à contrôler ces ressentis négatifs qui t’envahissent : la haine, la rage, la tristesse, la souffrance, la jalousie etc. Alors, la seule solution que tu trouves, enfin qui s’impose à toi, c’est de réagir violemment. Le problème, ce n’est pas tant la personne qui se trouve en face de toi, ou la situation en elle-même, mais davantage ce que cela provoque chez toi : un débordement d’émotions. La violence surgit, tu n’arrives plus à penser et tu ne te sens ni entendu ni compris.

Quand on n’a pas les mots pour le dire

A l’intérieur de toi, tes émotions bouillonnent et tu ne trouves pas comment les exprimer. Tu cherches tes mots, mais ils ne sortent pas. Ils ne peuvent pas être dits, ils disparaissent, et c’est comme si tu devenais tout entier l’émotion ou le sentiment négatif que tu ressens. A ce moment-là, cela explose en une violence car il faut évacuer ce qui déborde.

Mais, cette violence qui peut faire rage est avant tout le signe d’une réelle souffrance, et d’un mal être que l’on ne parvient sans doute pas encore à identifier.

Mais, rien n’est figé

Rien n’est jamais figé. Avoir eu des moments de violence ou se reconnaitre comme quelqu’un qui devient violent n’est pas une fatalité. Tu as bien compris – nous l’espérons en tous les cas – la violence est surtout liée à une absence de parole, et à un débordement émotionnel auquel on ne peut faire face.

Il existe des espaces dans lesquels tu peux apprendre à contrôler ces émotions : des activités artistiques, sportives, créatives, des groupes de parole aussi … Et bien sûr, apprendre à identifier ce qui peut faire rage en toi, à l’accepter, et enfin – surtout – à le « parler » te permettra de transformer cette potentielle violence en une énergie positive 

Bien sur, comme nous te le disons souvent mais ça ne fait pas de mal de se répéter, tu peux nous appeler ou nous écrire. Nous pourrons mettre quelques « mots » ensemble sur tout ça

A bientôt alors !

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7 commentaires

  1. Je ne parle pas beaucoup a mes parents car ils ne me comprennent pas et j’ai beaucoup de mal a m’exprimer et a communiquer. Je trouve que je manque d’attention au sain de ma famille mais je ne peut donc en parler a personne pas même a mes amies car sa ne sert a rien. Je ne peut donc pas sortir mes sentiments alors je transforme sa en colère et en violence, alors ils ne peuvent pas savoir pourquoi je suis comme sa. Ils parle de moi asser méchamment du coup je suis obliger de prendre sur moi même si je sais que je n’ai pas forcement fait exprès d’exprimer autant de violence et agressivité. Souvent je pleure pour remplacer agressivité mais mes parents me voie toujours de la même façon. J’ai déjà essayer de leurs parler une ou deux fois mais sa ne marche pas. Je ne sais plus du tout quoi faire. Mon frère me provoque beaucoup donc je prend sur moi mais au bout d’un moment je craque donc je m’énerve beaucoup un peut comme si je voulais me venger sa arrive souvent que je regrette mes actions, mais c’est comme si une autre partie de moi contrôlé mes actions. Je me sens seul tout le temps. Mes parents se sont divorces mais vivent du coup ils s’engueule souvent . La famille du cote de mon père est quand même violente donc je ne sais pas si c’est moi ou si c’est a cause de sa.

    (Je ne sais vraiment pas comment l’expliquer mais j’ai fait comme j’ai pu)

    1. Bonjour,
      L’espace commentaire n’est pas véritablement un espace d’échange. N’hésite pas à poster ton témoigange dans notre Forum si tu souhaites avoir l’avis et le témoignage d’autres jeunes. Et si tu souhaites échanger avec un professionnel de l’équipe, tu peux nous joindre par téléphone au 0800 235 236 ou dans notre espace : « Pose tes Questions », le dispositif est anonyme et gratuit.
      L’équipe Fil Santé Jeunes

  2. Bonjour,

    Je viens là car j’ai besoin d’une aide psychologique, de beaucoup de soutien et de bienveillance/ Je souhaite vraiment me sortir de mes problèmes pour moi et pour mon compagnon. Première fois que je m’autorise à parler de mon problème. Je suis une étudiante en master de 23 ans, en couple depuis trois ans. Mon compagnon est lui aussi étudiant, nous habitons ensemble, loin de nos familles respectives. Nous sommes donc assez dépendants émotionnellement, financièrement etc… J’aime énormément et respecte mon compagnon pour ce qu’il est, je suis fière de lui, reconnais son histoire (difficile, un père plutôt absent, une mère plutôt castratrice), et suis globalement bienveillante envers lui car j’ai de l’empathie (caractéristique de ma personnalité chez moi importante, je veux aider et aimer tout le monde mais je me déteste, je me sens incomprise et je suis empathique et tolérante des faibles car j’en fais partie et je comprends toujours les faibles, car je comprends que des parcours peuvent nous conduire à faire du mal aux autres. Beaucoup de mes souffrances sont dues à ma famille. J’ai vécu dans une famille violente, donnant l’impression que tout allait bien, en société : notre famille souffrait beaucoup de l’alcoolisme de mon père, mon grand frère a été violent physiquement avec moi (6 ans de plus que moi), ma grande soeur (3 ans de plus que moi) était autoritaire, les deux souffraient et me disaient que je voulais attirer l’attention sur moi. Ma mère est une femme gentille mais démissionnaire qui ne s’aime pas, qui n’avait pas confiance en elle mais qui a porté la barque de la famille, elle pleurait beaucoup, elle nous disait sans cesse qu’on était pauvre et que nous n’avions pas le droit de nous plaindre. Matériellement, elle avait raison. Elle souffrait d’un manque de soutien de mon père, un homme pas méchant, peu expressif mais qui ne supportait rien. Dans la globalité, personne se supportait dans la maison. A l’extérieur, nous étions tous bons à l’école, avons connu une mobilité sociale, et cherchons à mener une existence normale. A l’école, j’étais douée, mais j’ai aussi eu énormément peur du rejet, c’est sans doute à ce moment-là que j’ai commencé à développer les défenses de « la gentille » qui aime tout le monde. Pour autant, à côté de cette facette là de moi que je montre en public (et les gens n’y croient pas quand je leur dis que je suis méchante, pour eux je suis un rayon de soleil qui écoute tout le monde, rigole, est tactile, en fait personne me connait…), il m’est arrivé de me mettre dans des états impossibles (crises, enragement, difficultés à respirer, ces émotions apparaissent souvent et ce, depuis l’enfance chez moi), et j’ai des problèmes d’addiction (pas forcément l’alcool que je ne consomme qu’en soirée, mais c’est plutôt les joints et les cigarettes), je vis beaucoup du « spleen », je me complais là-dedans (évidemment j’ai des problèmes de fric et j’ai rarement les yeux en face des trous, par contre les études ça fonctionne plutôt…). Si ce n’était que sur moi que je reportais mon mal-être, je dirais que ça irait mais non. Le problème c’est que je suis devenue violente envers mon copain physiquement (coups, humiliations, étranglements…). Souvent, il s’agit de fois où je « considère » qu’il n’a pas pris assez soin de moi, qu’il ne communique pas assez, qu’il revient de soirées et que je suis jalouse, quand on est éloigné, que j’ai la sensation qu’il méprise mes émotions… J’ai honte mais j’ai été violente 5 ou 6 fois dans notre relation (à des moments de crise de folie), la dernière fois c’était la jalousie, je me revendique polyamoureuse (la vision traditionnelle de la famille m’a dégoutée) et évidemment je n’ai pas grand monde qui me comprenne quand je parle de mes difficultés de couple, cela ajoute à ma solitude et à la complexité de la relation car il est difficile de construire sans modèle. La dernière agression que j’ai eu envers mon compagnon est du au fait qu’il « aurait » du me parler qu’il draguait une fille, la discussion est primordiale pour moi qui en ai manqué enfant, or comme souvent il est plutôt silencieux et ça m’a rendu dingue, je manquais d’informations qu’il ne voulait pas me donner, j’ai regardé dans son téléphone, ce que je ne fais jamais par ailleurs et j’ai découvert le pot aux roses, je me suis sentie trahie car moi je lui parlais de mes coups de cœur, sans réfléchir, j’ai été à l’attaque…). Lui ne veut plus avoir à gérer mes émotions, m’a même dit qu’il aimerait me violer pour se venger de la souffrance que je lui faisais subir, mon image de moi est dévastée, la sienne aussi, on a une perte d’estime de nous-mêmes, il faut que je me soigne. DE TOUTE FAÇON IL N Y A AUCUNE EXCUSE A MON COMPORTEMENT. La violence l’engendre. J’ai conscience que je ne pourrais pas revenir en arrière sur mes gros faux pas. J’ai honte de mon comportement mais je veux m’en sortir, je veux des…

  3. Lorsque je me fait violenté spychologiquement je souffre, je me sens impuissante, je sens mon corps se crisper de peur et j’ai juste envie de me mettre en petite boule dans mon lit et me bercer pour essayer de me me calmer

    1. Bonjour,
      Ce que tu évoques semble te faire encore souffrir. Si tu en as l’envie, cela pourrait être bien d’en parler ensemble.
      Pour une réponse personnalisée de l’équipe Fil Santé Jeunes (psychologues, médecins) en toute confidentialité, tu peux nous joindre dans notre espace : « Pose tes questions »,ou nous appeler au 0800 235 236, la ligne est anonyme et gratuite. Nous sommes ouverts tous les jours de 9h à 23h (22h pour le chat’).

      L’équipe Fil Santé Jeunes

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