
Dans une relation, il arrive qu’on se dispute parce qu’on n’est pas d’accord et qu’on a deux avis différents. Chacun·e expose son point de vue, on peut s’opposer, mais c’est toujours dans un rapport d’égalité c’est-à-dire que chaque personne se sent libre de s’exprimer, sans crainte. Ce n’est pas toujours la même personne qui a raison. On peut élever la voix, parfois on claque la porte, mais après on trouve une solution qui respecte l’autre. C’est un conflit et chacun·e garde son autonomie. Malheureusement, ça ne se passe pas toujours comme ça…😞
Dans certaines relations, quand on n’est pas d’accord, c’est toujours la même personne qui domine, qui veut prendre le pouvoir sur l’autre et qui veut toujours avoir le dernier mot. Dans ce cas, ce n’est plus un conflit mais une relation basée sur un rapport de domination et de pouvoir, et qui engendre de la violence dans la relation.😨
Tu ne te rends pas tout de suite compte quand il y a de la violence dans ta vie sociale et amoureuse. Et souvent, les autres ne le voient pas du tout. Cela s’explique parce que la violence s’exerce de façon dissimulée, à travers deux mécanismes : l’emprise et le contrôle coercitif.
On te rappelle que la violence, sous toutes ses formes, est interdite et qu’elle est punie par la loi.⚖️
L’emprise relationnelle
Dans l’esprit de certaines personnes, aimer signifie posséder et dominer l’autre. Pour réussir à exercer leur pouvoir sur l’autre, elles commencent par séduire l’autre par des gestes, des mots et des cadeaux qui laissent penser que la relation amoureuse ou même amicale va être merveilleuse. Souvent tu peux penser « que cette relation est unique, exceptionnelle » ; « enfin, tu es compris·e », que « c’est la fusion et l’évidence. »
Mais c’est dans le temps, une fois que l’autre personne est tombée amoureuse et/ou attachée, que cette relation idéale se transforme en enfer. Car peu à peu, des pressions vont être exercées, toujours par la même personne, de façon répétées, qui peuvent être tout autant physiques que psychologiques.
On n’est plus dans une belle relation, mais avec un·e agresseur et une victime. Et sans même s’en rendre compte, de façon insidieuse, la victime se fragilise de plus en plus, doute d’elle-même et peut se plier au désir de l’autre sans écouter le stress que cela produit sur elle (crises d’angoisse, insomnies, difficultés de concentration, perte d’estime de soi, « brouillard psychique😶🌫️ »). Car elle est amoureuse/attachée, dans une relation de dépendance et d’emprise sur ce que lui dit et fait l’autre, ne souhaitant qu’une chose : que les jours merveilleux du début reviennent.
La relation d’emprise se situe du côté de la victime : ce sont les effets psychologiques d’un climat de peur et de stress vécu par la victime. Cela fait partie du contrôle coercitif exercé par l’agresseur.
Le contrôle coercitif
Il dure dans le temps, il s’inscrit dans la répétition et quand il est mis en place par l’agresseur, il ne disparaît plus et la victime le subit sans arrêt.
Ainsi, à mesure que la relation s’installe, l’agresseur se met à tout contrôler : il isole la victime (par exemple, il ne la laisse plus voir ses ami.es), il la surveille (il la géolocalise, il la suit dans la rue…), il la dévalorise et lui dit que tout est de sa faute (on appelle ça “l’inversion de la culpabilité”, la responsabilité de la violence est reportée sur la victime), il instaure un climat de toute-puissance, de peur et de terreur (il effraie la victime en lançant des menaces, en cassant des objets, en faisant mal aux animaux de compagnie…) et il assure son impunité en obligeant la victime à garder le secret autour de tout ce qui se passe dans le couple (il interdit à la victime de parler de ce qu’elle vit à sa famille ou à ses ami.es🤐 ).
Quand une personne vit ce type de relation, quand elle est exposée à une violence répétée et continue, cela a des conséquences graves sur sa santé physique et mentale : cela ne permet plus de penser et de réfléchir de façon sereine sur ce qui se passe autour de soi🫨 !
Il est important de savoir que depuis 2024, le contrôle coercitif est reconnu par la loi comme une infraction pénale, ceci visant à protéger les victimes de violences psychologiques au sein des couples.
Et si moi ou l’un·e de mes proches est concerné·e : Que faire 🤔?
On pourrait penser que les violences dans une relation ne concernent que les adultes qui vivent ensemble dans le même logement. Pourtant les adolescent·es peuvent aussi être victimes de violences dans leur couple.
Les enquêtes ont même montré que le fait d’être collégien·ne ou lycéen·ne augmente les risques d’être victime de violences conjugales[1]. Le plus important, c’est de ne pas rester seul·e. Si tu as des doutes sur ce que tu vis dans une relation, il est important de t’écouter, de te faire confiance et de ne pas attendre pour demander de l’aide. Avoir peur n’est pas normal, même si tu es très attaché.e !
Le sentiment de peur et de crainte est un des signaux les plus importants pour détecter les violences ! Pour savoir où tu en es dans ta relation, tu peux utiliser un bon outil, le violentomètre[2].
Tu peux appeler Fil Santé Jeunes si tu as besoin d’un conseil, si tu veux clarifier ton ressenti ou si tu as besoin d’aide.🙂 Nous prendrons le temps de t’aider à penser ce que tu vis au 0805 835 836, tous les jours de 9H à 23h, 7j/7 ou et par chat de 9H à 22H.
Prends bien soin de toi.
L’Equipe Fil Santé Jeunes
[1] https://cn2r.fr/ressources/violences-intra-familiales/
[2] Violentomètre – évalue ta relation





