Binge drinking
Mais à partir de quand boire devient un problème ? Jusqu'à quel point vous-mêmes ou un copain connaissez-vous vos propres limites quant à la dose ? On tend souvent à banaliser les effets que génère l'ébriété - celui qui a l'alcool gai, l'alcool triste ou encore l'alcool méchant - alors qu'il ne faut pas oublier que la désinhibition peut engendrer des consommations et des prises de risques parfois dramatiques.
Binge drinking : de quoi s'agit-il ?
Un soir de Saint-Valentin. Quatre jeunes hommes, dans le métro. Assis avec ses copains, l'un d'eux tient une bouteille de whisky à la main. Avant de prendre leur correspondance, sous le regard de ses amis, celui qui tient la bouteille se lève et boit d'une traite la moitié restante de l'alcool. Cette façon de boire - absorption d'une quantité excessive et intensive, que l'on imagine là ponctuelle – est le binge drinking.
Faire la fête, s'amuser entre potes peut pour certains groupes d'amis se traduire par l'envie de « se prendre une cuite, une murge ». Cette consommation frénétique d'alcool comporte une intention d'ivresse. Rarement solitaire, cette alcoolisation se déroule de manière organisée et cherche à être visible.
Mais voilà qu'au sortir de ce type de soirée, certains racontent. « J'ai beaucoup bu d’alcool le samedi, pendant le dîner, et ensuite pendant la soirée. Et ça m'est très vite monté à la tête, et très tôt j'ai eu un trou de mémoire... » Tels sont par exemple les signes d'une « intoxication alcoolique aiguë. »
Etre vigilant ensemble.
Ce phénomène d'alcoolisation excessive s'est étendu très largement aux grandes écoles d'études supérieures qui l'ont institué comme rite de passage. En effet, certaines écoles organisent des week-ends d'intégration où l'alcool coule à flots. On y marque le coup d'avoir réussi un concours et d’être intégré à une nouvelle communauté dont on devient membre à part entière. Ce rite a en effet une valeur d'agrégation.
Cette valeur est si importante que de jeunes étudiants expliquent que les choix sont réduits : c'est devenir eux, être avec eux ou rester un « nobodies ». Pour cela, certains poussent loin leur limite. « Je me souviens d'un type qui avait fait des défis avec les mecs du xxx, et qui était complètement saoul : il s 'est mis à danser tout nu (...), et à un moment, il s'est carrément pissé dessus » raconte un étudiant.
Nul besoin de frôler le coma ou le malaise pour faire preuve de vigilance les uns à l'égard des autres. Si être amis c'est faire la fête ensemble. Être ensemble c'est partager une conscience commune. C'est pourquoi à tout moment il importe de savoir rester alerte à l'égard de soi et des autres, de pouvoir avertir les secours, d'accompagner, si nécessaire, au service d'urgence hospitalière.
Nous rendons la parole à une jeune étudiante pour conclure cette actu. « Pendant trois mois, j'étais complètement dedans, je crois que j'en avais besoin (...) je suis sortie avec plein de mecs, je me suis tapée des « méga-cuites » ... Et au bout d'un moment, je me suis dit, ça suffit, ça mène à rien, c'est vain. »
Le week-end est souvent l’occasion de voir ses amis pour des fêtes plus ou moins… alcoolisées ! Apprendre à gérer sa consommation d’alcool pour boire avec modération n’est pas toujours facile. On a plutôt tendance à boire trop que pas assez, à tester ses limites, voir à se lancer des défis entre copains pour impressionner les autres. Depuis plusieurs années, on parle d’une nouvelle façon de consommer : le binge-drinking. Ça te parle ?
Binge drinking : c’est quoi ?
Imagine un peu la scène : samedi soir, en vous préparant pour vous rendre chez une amie pour une soirée, tes potes et toi vous descendez en une dizaine de minutes une bouteille de Whisky : hors de question d’arriver sobre ! Cette façon de boire, c’est le binge-drinking (littéralement « binge » veut dire « faire des excès » et « drinking » vient de « to drink » : boire). Il s’agit d’une absorption rapide, en très peu de temps, et intense d’une quantité excessive d’alcool.
Très souvent cette consommation d’alcool est associée à des jeux ou à des défis : celui qui perd doit boire « cul-sec » par exemple. Et quand on est pris par l’ambiance ou que l’on sent autour de soi le regard parfois pesant des autres, il n’est pas toujours facile de résister. On se prend au jeu, on s’amuse et, c’est le piège, on a parfois le sentiment que ça ne fait pas tant d’effet ! Alors on recommence… C’est que l’alcool, pour agir, doit être ingéré par l’organisme et se diffuser dans le sang. En moyenne, il faut compter une demi-heure quand on est à jeun, une heure au cours d’un repas. Et autant te dire qu’en une demi-heure, on a le temps d’en boire des verres avant de sentir qu’on a déjà trop bu ! C’est pourquoi il faut être vigilant et rester attentif à ce qu’on boit et surtout, à ce qu’on a déjà bu !
Tous inégaux face à l’alcool
On n’est pas tous égaux face à l’alcool, loin de là ! En voyant certains amis boire beaucoup d’alcool et tenir le coup, on s’imagine souvent qu’on doit pouvoir faire pareil, mais il n’en est rien. Suivant sa taille, son poids, son sexe, son degré d’accoutumance ou la vitesse de consommation (on y revient…), les effets de l’alcool ne sont pas les mêmes.
Et quand l’alcool est ingéré, il n’est plus possible de revenir en arrière. Seul le temps peut t’aider à dessoûler. Boire de l’eau peut t’aider à éviter une gueule de bois, mais ça ne diminue pas les quantités consommées. De même, couper de l’alcool fort avec du soda ou du jus d’orange ne réduit pas la quantité d’alcool présente dans un verre : avec ou sans soft, à quantité de boissons alcoolisées égal, le volume d’alcool ingéré est le même !
Être vigilant ensemble
Dans la très grande majorité des cas, le binge-drinking se fait dans des occasions particulières, au cours de moments festifs avec du monde. C’est particulièrement le cas lors des soirées étudiantes. Pour faire partie du groupe, on se sent quasiment obligé d’accepter de participer à des « jeux à boire », même si l’on n’en a pas envie. Aujourd’hui, de telles pratiques sont officiellement interdites par la Loi car elles s’apparentent à une forme de bizutage. Ça ne les empêche pas d’exister, mais en général, les étudiants qui encadrent ces soirées sont sensibilisés à ces questions. Dans ces moments-là, se sentir soutenu par quelqu’un peut être salvateur : on peut puiser dans ce soutien la force pour dire « non ».
Ce genre de consommation excessive engendre beaucoup de risque (coma éthylique, accidents de la route, rapports sexuels non protégés, bagarres,…)
Malheureusement, quand l’alcool est en excès, on passe vite de l’agréable au désagréable. Si quand on est amis on fait la fête ensemble, on essaye aussi de se soutenir mutuellement et d’être sensible à la consommation de chacun. Soyez vigilant, et veillez sur vous les uns, les autres !