Sexto : entre intimité et légalité
Nolan te plait, il te kiffe aussi, la température monte dans vos échanges et vous envoyez vos premiers sextos. Lola et Damien sont en couple et agrémentent leurs messages par des mots coquins ou des images dites « suggestives » (des nudes quoi !). Sexting, sexter, textopornographie… De quoi parle-t-on vraiment ? Jusqu’où peut-on aller ? Eclaircissements et précisions sur cette pratique caliente !
Le sexto, quèsaco ?
Le terme « sexto » signifie l’envoi de messages, photos et/ou vidéos à caractère érotique ou pornographique. Cette pratique est apparue dans les années 2000 aux Etats-Unis, avec le développement des téléphones portables (tu sais, au temps des dinosaures ?). Principalement utilisé par les adolescents à ses débuts, le sexto a finalement conquis un large public ! Aujourd’hui les jeunes, moins jeunes, couples, célibataires, mariés, hommes, femmes… se saisissent de ce procédé à des fins sensuelles. Le sexto s’est progressivement intégré, pour le plus grand plaisir de ses utilisateurs. Quel charmeur ?
Chaud devant !
Pourquoi se draguer sexuellement en virtuel lorsque tu peux le faire IRL ? Eh bien justement ! C’est tout le principe ! Quand tu démarres une opération séduction auprès de ton crush (oui nous sommes au courant que Thomas est ta nouvelle target ?), il est parfois plus facile de passer par l’écrit pour exprimer ses désirs. Il semblerait d’ailleurs que le sexto soit beaucoup plus utilisé pour séduire. Cependant, beaucoup de couples en usent aussi pour retrouver ou entretenir une complicité.
C’est surtout un moyen de partager des envies sexuelles et de dérouler des fantasmes. En fait, le plus important est d’envoyer un sexto dans les bonnes conditions. Car en séduction comme en couple, c’est le respect et le consentement avant tout ✌
Des règles à respecter pour te protéger
Comme partout (normalement ?), tu t’adresses aux autres avec respect. Le fait que les messages soient virtuels n’échappent pas à cette règle, d’autant plus lorsque c’est à caractère sexuel. Même si tu es pressé(e) d’exprimer ton envie d’érotisme, ton/ta destinataire n’est peut-être pas disposé(e) à la recevoir. Le but est d’être synchro’, pas de faire exploser le thermostat de manière inattendue ! Ca ne te viendrait pas à l’esprit de faire grimper de 60° la température au Groenland, rassure-nous ??
C’est pourquoi le consentement est primordial. Les envies des uns ne sont pas forcément les envies des autres. Chacun se doit de respecter cette règle fondamentale et s’assurer du consentement, avant toute initiative. Etre en virtuel peut laisser penser que c’est moins grave. Or un message, une photo ou une vidéo peut être aussi intrusive, choquante et traumatisante qu’un geste réel. Un bon sexto est un sexto consenti !
De plus, veille aussi à envoyer des sextos à une personne de confiance, pour éviter que ton destinataire diffuse tes contenus contre ton gré, par exemple.
La loi contre les dérives du sexting
Légalement, l’envoi de sexto n’est pas interdit, y compris entre deux personnes mineures. Cependant, le Ministère de la Justice a tout de même imposé des règles afin de nous protéger (parfois de nous-mêmes) et limiter les abus qui pourraient être faits avec nos images et nos mots. Cela permet de pouvoir aussi réagir en cas de revenge porn ou de chantage aux nudes ou encore face à des prédateurs pédophiles.
Par conséquent, il est interdit de :
• Filmer, enregistrer ou transmettre sans consentement et pour les mineurs sans l’accord de leurs parents (Aie ! dans le cas des sextos ça se complique !) l’image d’une personne.
Faire cela représente une atteinte à l’intimité de la vie privée, et c’est puni par l’article 226-1 du code pénal. Mais les situations dans lesquelles un mineur visionne ou enregistre des photographies d’un mineur d’un âge proche du sien sans l’accord des parents sont évaluées au cas par cas.
• Le caractère pornographique ou érotique de l’image n’est pas un élément constitutif de l’infraction (diffuser des images même banales sans le consentement de la personne c’est donc encore une fois INTERDIT), mais cela peut renforcer l’idée que l’intimité a été atteinte.
• Il est également interdit de garder, utiliser, et/ou diffuser une image que l’on aurait volé, piraté,… (l’article 226-2 du code pénal : « est réprimé la conservation, la divulgation et le l’utilisation d’une image obtenue de manière illicite »).
• Si les images d’un mineur sont diffusées sur des sites pédophiles alors cela constitue une infraction supplémentaire à la loi selon l’article 227-23 du code pénal.
Tu l’auras bien compris, le sujet des sextos est encore assez bouillant et même si la loi cherche à cadrer un peu tout ça, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Ce que tu peux en retenir c’est que le sexto doit toujours être un message consenti. Et ce n’est pas parce qu’on t’en a envoyé un que tu as le droit de le diffuser comme tu le veux.
Pour éviter d’ajouter de l’huile sur ce feu (la petite blague, c’est cadeau ?), essaie de suivre les conseils qui t’ont été donné au cours de cet article. La prudence, le respect et le consentement sont les 3 points importants !
Enfin, pour en savoir plus ou avoir de bons conseils, il existe des pro du net qui peuvent répondre à toutes tes questions ! Il s’agit du 3018 !
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