D’où vient l’envie du risque ?
Prendre des risques est une manière de réguler l'énergie, la vitalité, l'agressivité que vous avez en vous. Prendre des risques c'est aussi aller vers du nouveau, sortir de la routine. Il est donc nécessaire de satisfaire ce besoin. Mais le niveau et la fréquence de prise de risque nécessaire n'est pas identique pour tous.
Risque réel, risque perçu
Dans les années 1970 quand les pays du nord de l'Europe ont décidé de passer de la conduite à gauche à la conduite à droite, ils pensaient qu'il y aurait beaucoup d'accidents. En fait, il y a eu une diminution car, étant donné que les gens avaient l'impression d'être plus en danger à cause du changement, ils prenaient moins de risques (dépassements de vitesse, passer au feu rouge etc )
Le risque réel concerne la mise en danger de votre santé, de votre avenir et de votre vie. En revanche, vous n'évaluez pas ce danger de la même manière. Il y a des jeunes qui pensent que fumer n'est pas trop dangereux pour eux puisque leur grand père a fumé jusqu'à l'âge de 80 ans sans avoir de problèmes. Pourtant, objectivement il y a un grand risque pour la santé, l'avenir et même la vie du jeune.
Pour un même contexte, certains auront l'impression de prendre des risques et d'autres pas.
Les différences de perception des risques peuvent être influencés par plusieurs phénomènes. Nous pouvons en citer deux :
- Le manque d'information sur le sujet (SIDA, alcool,...). Beaucoup d'établissements scolaires bénéficient d'interventions de prévention sur de nombreux thèmes comme les infections sexuellement transmissibles, les drogues, etc. Pourtant, il reste des jeunes qui ne sont pas au courant ou qui ont mal compris et qui se mettent ainsi en danger sans en être vraiment conscients.
- L'excès d'optimisme ou le défi qui sont des prises de risques conscientes avec un désir de s'affirmer, se montrer fort aux yeux des autres. Ces comportements sont souvent perçus comme une marque de virilité pour les garçons (la force, le courage).
Chacun peut avoir le goût du risque à un degré différent et la prise de risque pourra prendre des formes variées : jouer de l'argent, faire un concours de bière, ne pas se protéger lors d'un rapport sexuel...
La prise de risque n'est pas forcément négative. Comme disait Rimbaud, le seul vrai risque, c'est celui d'aimer...
Mise en danger, conduite à risque : voici deux expressions qui reviennent souvent lorsque l’on évoque l’adolescence. Mais pourquoi particulièrement à cette période de la vie a-t-on besoin de prendre des risques ?
Et comment se fait-il que dans beaucoup de situations l’envie du risque se transforme en mise en danger ?
Le goût du risque par défi
A l’adolescence on peut se sentir un peu fragile ou vulnérable, prendre des risques est alors une manière de prouver son indépendance, sa force. C’est une manière de s’affirmer. On peut avoir la sensation de complétement gérer la situation et que les choses graves « n’arrivent qu’aux autres ». Dans ces moments-là, on peut se sentir comme immortel. Ce risque-là est tout à fait grisant, excitant… jusqu’à ce qu’une catastrophe arrive !
Parfois on relève le défi pour faire comme les autres, ou s’intégrer à un groupe. On peut alors se mettre gravement en danger en buvant trop ou en pratiquant des jeux dangereux pour impressionner les copains.
Défier le risque est aussi une façon de montrer aux parents qu’ils ont moins de prise sur nous, nous ne sommes plus leur « bébé » puisqu’on brave tout un tas d’interdits qu’ils avaient fixés. On voudrait leur prouver ainsi qu’au monde entier qu’on peut se débrouiller sans eux.
Mais en se mettant en danger, est-ce qu’on ne cherche pas à faire peur aux adultes et à se faire peur à soi-même ? Coucher sans préservatif, conduire trop vite, mentir à ses parents quand on sort le samedi soir autant de situations où l’on défie l’autorité, mais aussi la mort.
Flirter avec la mort
Lorsqu’on vit une période de mal-être celui-ci peut être tellement fort que l’on a besoin de l’éprouver dans son corps en se mettant en danger. C’est ce qu’on appelle avoir recours à des conduites à risque : scarification, prise de drogue, restriction alimentaire, etc. Ces comportements donnent l’illusion de reprendre le contrôle. On joue avec les limites, on frôle la mort, on y goutte sans vraiment plonger dedans, jusqu’à prendre le risque de perdre le contrôle.
Au moment de la montée d’adrénaline toute notre attention est focalisée sur ce qu’on ressent dans le corps et l’on oublie tout le reste. C’est pour cela que les conduites à risque sont addictives et peuvent sembler être une solution au mal-être. Comme si risquer la mort permettait de s’approprier sa vie.
Attention, même si le risque est tentant, notamment quand tu vas mal, il ne résout pas tes problèmes. N’hésite pas à nous appeler au 0800 235 236 si tu sens que tu te mets régulièrement en danger !