Addiction sans produitsSports, arts, et loisirs

L’addiction au sport

image_pdfimage_print

Tu as peut-être déjà entendu qu’il est “conseillé de pratiquer une activité sportive régulière”. Le sport est en effet un outil de bien-être, aux effets bénéfiques pour l’organisme. Donc si j’en suis dépendant, “addict”, c’est une bonne chose ? Et bien non ! Comme le gras, le sucré ou l’alcool, consommé à l’excès, le sport peut devenir dangereux.

La « bigorexie » : quand le sport devient une contrainte

L’activité sportive représente généralement un plaisir pour un sportif, qu’il pratique régulièrement ou occasionnellement. Si tu te rends chaque semaine à ton cours de gym suédoise ou de taekwondo, après une journée de cours dans les pattes, c’est que tu y trouves quelque chose d’agréable, non ?

Mais il arrive que certains individus ne puissent plus s’en passer. La dépendance à une pratique sportive excessive s’appelle la « bigorexie ». Cette addiction au sport se définit par une pratique excessive, trop intensive, incontrôlable, malgré la connaissance des conséquences négatives sur la santé. Les sports les plus concernés par la bigorexie sont le culturisme et l’endurance.

Comme le corps se développe avec l’activité, il tolère de mieux en mieux l’intensité de l’exercice. Le ou la bigorexique a besoin d’augmenter toujours plus sa “dose” de sport afin d’être satisfait. Il/elle ne tient alors même plus compte des avertissements des médecins ou des entraîneurs.

Un peu comme dans une addiction à une substance psychoactive, des troubles apparaissent si la personne stoppe son activité sportive : anxiété, irritabilité, tristesse… symptômes qui disparaissent à la reprise. On comprend qu’une fois la dynamique enclenchée, il est difficile de briser le cercle vicieux !

Quelles peuvent être les causes physiques et psychologiques ?

Faire du sport, à dose modérée, est bon pour le corps, et pour le moral. En effet, l’activité physique libère dans le cerveau des endorphines, des hormones à l’origine de sensations de bien-être et de relaxation. La recherche de ce ressenti de plaisir peut être comparée à une consommation de drogue, car on cherche à renouveler son activité sportive afin de retrouver ces sensations.

C’est là que peut s’installer l’addiction. On n’est donc pas dépendant au sport lui-même, mais plutôt au plaisir qui en résulte (voire même aux hormones qui sont sécrétées !). Cette recherche constante de plaisir peut être utilisée comme un refuge contre une souffrance psychologique, pour se protéger de sentiments ou de pensées qu’on a du mal à gérer. Le sport peut donner l’impression d’être le seul remède à ses maux, rendant l’activité indispensable… quitte à se mettre en danger.

Ainsi, dans la bigorexie, le sport prend une fonction de soin, et perd sa dimension de plaisir, de divertissement. Mais l’effet recherché est bien sûr illusoire, car son efficacité n’est que temporaire (le temps où on pratique l’activité) et ses conséquences sont néfastes.

Quand le sport fait mal

Comme dans toute addiction, les conséquences sont nombreuses. La pratique sportive, lorsqu’elle devient une obsession, prend toute la place dans la vie quotidienne. Elle peut alors provoquer des conflits familiaux, amicaux, professionnels… L’activité physique est la seule activité investie : tous les autres plaisirs sont abandonnés.

Cette situation peut donc conduire à un isolement progressif.

Du côté du corps, le sport à haute dose entraine inévitablement des douleurs, et avec le temps des blessures. Les conséquences physiques sont variées : déchirures musculaires, atteintes aux tendons, fractures osseuses, épuisement général, voire infarctus.

Où trouver de l’aide ?

Heureusement, comme pour toute addiction, il est possible de se faire aider ! Lorsqu’une personne subit des blessures physiques à cause de sa pratique sportive excessive, ou même simplement si elle se rend compte que sa pratique devient difficilement contrôlable, il apparaît nécessaire de consulter un professionnel. Les médecins addictologues et les psychologues, que tu peux rencontrer en Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), sont de bons interlocuteurs.

Cette prise en charge permet de mettre du sens sur ce comportement et de réorganiser son quotidien, pour profiter du sport sans mettre en danger son corps. Cette démarche n’est possible que lorsque la personne reconnaît et accepte l’idée d’être dépendante au sport, et qu’elle souhaite changer.

Comme l’isolement est l’une des premières conséquences, l’entourage est une ressource considérable dans les situations de bigorexie. Il permet d’accompagner la personne dépendante dans son activité sportive, afin de retrouver convivialité et plaisir, mais aussi de diversifier les activités pour retrouver du plaisir ailleurs.

Comme toutes les bonnes choses, même le sport est à consommer avec modération ! Il est important que l’activité sportive garde son aspect récréatif, défouloir. Lorsque ce n’est plus le cas, on peut en parler autour de soi. Ou appeler Fil Santé Jeunes au 0 800 235 236 !

Articles similaires

4 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:bye: 
:good: 
:negative: 
:scratch: 
:wacko: 
:yahoo: 
B-) 
:heart: 
:rose: 
:-) 
:whistle: 
:yes: 
:cry: 
:mail: 
:-( 
:unsure: 
;-) 
 
Bouton retour en haut de la page